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Scènes de panique dans les stations d’essence

Files d’attente devant les stations d’essence, police appelée à la rescousse pour contenir des conducteurs exaspérés, rationnement à la pompe : les Libanais, qui vouent un véritable amour à leur voiture, risquent la panne d’essence. Si les mises en garde sur une pénurie immédiate de carburant paraissent prématurées, les patrons de stations-service et les fournisseurs sont convaincus que dans dix jours, le trafic devrait cesser. « Sans livraison de quantités supplémentaires d’essence d’ici à 10 jours, je ferme boutique. Pour le moment, je reste ouvert deux heures par jour, mais après ce sera terminé », confie Imad Tabch, qui gère une station dans le centre de Beyrouth. Klaxons hurlant, des centaines de voitures prennent d’assaut les stations ouvertes, et celles qui réussissent à atteindre les pompes ne peuvent recevoir que 10 à 20 litres du précieux liquide. « Chaque jour, j’appelle le commissariat pour qu’il m’envoie un policier, sinon je risque d’avoir des problèmes. Vous savez comment sont les êtres humains dans ce genre de situation », souligne Imad Tabch en montrant les conducteurs exaspérés. À la station Coral, sur le bord de mer de Beyrouth, les cuves sont vides et le seul employé présent, Ali Malla, invite les clients à revenir un autre jour. Il prétend que personne ne vend de carburant au marché noir. « Les fonctionnaires viennent chaque jour vérifier nos cuves et nous ne pouvons donc pas cacher de l’essence. Si nous le faisions, nous aurions de terribles ennuis », assure-t-il. Partout dans Beyrouth, les effets sur la conduite automobile se font sentir. De nombreuses voitures sont garées car leurs propriétaires sont partis à l’étranger ou veulent économiser le carburant. Des boutiquiers confient qu’il y a un rush sur les bidons en plastique pour stocker de l’essence. « Les gens paniquent. S’ils gardaient leur calme, tout irait mieux, mais ils s’entassent dans les stations-service et nous devons parfois perdre toute une journée », affirme Sara, une employée de la Banque du Liban. Jamal Bazazo, gérant de la station Mobil dans le centre-ville, estime posséder des stocks pour 10 jours, car les Libanais circulent beaucoup moins à cause des bombardements. « Chacun vient me demander de lui mettre de côté 100 litres. Ce n’est pas logique. Nous distribuons seulement 10 litres (par voiture) et ne sommes ouverts que le matin jusqu’à 13h00, trois jours par semaine, explique-t-il. Je vous assure que nous ne gagnons pas grand-chose. Nous faisons cela pour notre pays, pour l’avenir. »
Files d’attente devant les stations d’essence, police appelée à la rescousse pour contenir des conducteurs exaspérés, rationnement à la pompe : les Libanais, qui vouent un véritable amour à leur voiture, risquent la panne d’essence. Si les mises en garde sur une pénurie immédiate de carburant paraissent prématurées, les patrons de stations-service et les fournisseurs sont...