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Douste-Blazy prend le contre-pied de l’initiative de Moratinos La France désavoue les ouvertures européennes en direction de Damas

Plus de trois semaines après le début de l’offensive israélienne au Liban, la diplomatie européenne s’est activée en direction de la Syrie qui a « promis » d’exercer son influence sur le Hezbollah en vue d’un cessez-le-feu, selon le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Mais alors que les diplomaties allemande et espagnole ont établi un dialogue avec Damas, la France s’en est démarquée en affirmant qu’il n’était « pas souhaitable » de traiter avec la Syrie dans la recherche d’une solution au conflit entre Israël et le Hezbollah, un véritable désaveu français de toute tentative d’inclure Damas dans une solution à la crise. Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, en visite à Damas, a affirmé hier avoir obtenu des responsables syriens la promesse « d’utiliser toute leur influence sur le Hezbollah » afin de trouver une issue à la crise. « Les responsables syriens ont promis d’utiliser toute leur influence sur le Hezbollah (...) », a déclaré à la presse M. Moratinos, interrogé sur d’éventuelles garanties données par la Syrie. « Mais ils ont également souligné qu’ils souhaitaient un changement des circonstances et du contexte politico-militaire actuel au Liban », a-t-il ajouté en espagnol, en référence à l’arrêt de l’offensive israélienne, réclamé par Damas. « La Syrie veut être une partie de la solution, la Syrie ne veut pas être une partie du problème », a-t-il dit aux journalistes, précisant avoir reçu une réponse positive des autorités syriennes auxquelles il a demandé « de jouer un rôle constructif dans cette situation délicate ». « La Syrie désire utiliser toute sa capacité pour trouver à cette crise une solution politique et diplomatique », selon lui. Il a indiqué avoir convenu avec les responsables syriens d’une position commune sur une solution politique basée « sur des éléments (du plan en) sept points (de M. Siniora) et sur le projet de résolution français au Conseil de sécurité » de l’ONU, qui demande un cessez-le-feu immédiat avant l’éventuel déploiement d’une force internationale. Il a également affirmé que Damas était prêt à soutenir le gouvernement libanais, « et en particulier son Premier ministre Fouad Siniora ». « Le Premier ministre syrien a parlé hier (mercredi) à M. Siniora. Et donc le besoin de renforcer l’unité du gouvernement libanais est l’un des points que nous avons discutés », a-t-il précisé. M. Moratinos, premier responsable occidental de haut rang à visiter la Syrie depuis plusieurs mois, s’est entretenu avec le président Bachar el-Assad, le vice-président Farouk el-Chareh et son homologue Walid Moallem. « Il est temps d’accroître le dialogue, la diplomatie et l’engagement des parties qui peuvent avoir une influence dans la région », a ajouté M. Moratinos. Il a enfin soutenu la proposition de nouveau Proche-Orient, présentée par la secrétaire d’État Condoleezza Rice, car « l’ancien Proche-Orient est celui de la guerre, de la confrontation et de la violence ». Mais il a précisé que le nouveau Proche-Orient devait être « la propriété des Arabes et de ses citoyens » avec le soutien de la communauté internationale Douste-Blazy De son côté, Philippe Douste-Blazy a tenu un discours totalement opposé au sujet de Damas, affirmant qu’il n’était pas « actuellement souhaitable de nous déplacer en Syrie (ou) de nous entretenir avec les autorités syriennes ». M. Douste-Blazy a cité, dans ce cadre, l’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri : « Cette enquête est très importante sur le plan international. Il ne faudrait pas qu’à l’occasion d’une discussion (sur le conflit au Liban), on parle d’autres sujets ». Sur un autre plan, la présidente finlandaise, Tarja Halonen, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne (UE), a déclaré hier qu’il devait y avoir un cessez-le-feu dans le conflit entre Israël et le Liban avant qu’une force internationale puisse y jouer un rôle, selon la presse locale. « Nous ne voulons pas le faire avec violence. Nous ne voulons pas le faire à travers des combats », a affirmé Mme Halonen au sujet d’un déploiement de forces, lors d’un entretien avec la chaîne satellitaire arabe al-Jazira, reproduit dans la presse locale. « Je ne crois pas qu’avec une force militaire extérieure, nous obtiendrons une solution », a-t-elle ajouté. Mais des troupes de l’UE « seront prêtes lorsque les partenaires seront prêts pour le cessez-le-feu », a-t-elle précisé. Pour Mme Halonen, un cessez-le-feu et un « plan politique » sont nécessaires avant le déploiement de forces internationales. Plus alarmiste, le ministre italien des Affaires étrangères, Massimo D’Alema, a affirmé que Le Liban pourrait se transformer en un nouvel Irak, avec des étrangers combattant Israël et une force internationale enlisée dans un conflit mené par la guérilla. « Une force internationale arrivant au Liban sans que la guerre soit terminée, avec de nombreux civils tués et un climat de haine, serait exposée aux mêmes dangers qu’en Irak », a déclaré le chef de la diplomatie italienne dans une interview au journal La Stampa d’hier. « Nous risquons d’avoir une situation à l’irakienne au Liban, avec des volontaires arrivant de nombreux pays pour combattre Israël et l’Occident, et d’énormes risques pour les soldats (d’une force internationale) sur place pour sauvegarder la paix. », a-t-il dit. « Tout le monde a du mal à se faire à l’idée de se retrouver confronté à une guérilla à l’irakienne, avec des kamikazes et des attentats », a poursuivi M. D’Alema, interrogé sur les conditions de déploiement au Liban d’une force internationale sous mandat de l’ONU.
Plus de trois semaines après le début de l’offensive israélienne au Liban, la diplomatie européenne s’est activée en direction de la Syrie qui a « promis » d’exercer son influence sur le Hezbollah en vue d’un cessez-le-feu, selon le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.
Mais alors que les diplomaties allemande et espagnole ont établi un dialogue...