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Dix tués dans un nouvel attentat-suicide à Bagdad Le spectre de la guerre civile de nouveau évoqué en Irak

Le spectre de la guerre civile en Irak a été évoqué par l’ambassadeur britannique dans un document confidentiel rendu public hier, alors que 10 civils ont été tués dans un attentat à Bagdad, au lendemain de déclarations rassurantes sur la sécurité du président Jalal Talabani. Une « guerre civile de faible intensité et une division de fait de l’Irak sont plus probables à ce stade qu’une transition réussie et substantielle vers une démocratie stable » en Irak. Tel est le constat pessimiste dressé par l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Bagdad, dans un télégramme dont la BBC a révélé hier le contenu. « La situation n’est pas désespérée », mais l’Irak va demeurer « difficile et en désordre » pour « les prochaines cinq à dix années », a conclu William Patey, qui s’apprête à quitter son poste à Bagdad, dans ce document adressé au Premier ministre Tony Blair et au Foreign Office. Cette analyse contredit les affirmations rassurantes du président irakien Jalal Talabani, qui a annoncé mercredi que les forces de sécurité irakiennes seront en mesure d’assurer la sécurité de l’ensemble du pays d’ici à la fin de l’année. À Washington, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a déclaré à des journalistes que si l’Irak était en proie aux affrontements confessionnels, le terme de guerre civile ne pouvait s’appliquer. « Il y a clairement de la violence confessionnelle. Des gens sont tués. Des sunnites tuent des chiites, des chiites tuent des sunnites (...). C’est regrettable. Ils ont besoin d’un processus de réconciliation », a jugé M. Rumsfeld. Le chef du Commandement central américain (Centcom), qui supervise les opérations américaines en Irak, le général John Abizaid, a toutefois lui aussi mis en garde hier contre un risque de guerre civile en Irak. « Si cela ne s’arrête pas, il est possible que l’Irak sombre dans la guerre civile », a-t-il déclaré lors d’une audition devant la commission du Sénat sur les forces armées. Sur le terrain, la situation n’incite guère à l’optimisme. Dix civils ont été tués et 20 blessés dans l’explosion d’une bombe artisanale sur un marché dans le centre de Bagdad, en début d’après-midi hier. La veille, 44 Irakiens avaient été tués dans des attaques à travers le pays, et les corps de 43 personnes assassinées avaient été découverts. Plus de 14 000 civils irakiens ont été tués au cours des six premiers mois de cette année, selon un rapport des Nations unies. Remaniement ministériel ? L’incapacité du gouvernement à juguler la violence, dont le Premier ministre Nouri al-Maliki avait fait sa priorité, pourrait conduire à un remaniement ministériel dans les prochaines semaines, dont l’un des ministres responsables de la sécurité pourrait faire les frais. « Trois des ministres de l’actuel gouvernement vont être remplacés. Il s’agit d’une question de compétence, pas de politique : ces ministres ne sont pas efficaces », a déclaré hier à l’AFP Hassan al-Sounaïd, député de l’Alliance unifiée irakienne (AUI), la coalition chiite majoritaire au Parlement. « Ce remaniement devrait intervenir dans le milieu du mois d’août, et l’un des trois ministres remplacés serait un ministre en charge de la sécurité, selon les rumeurs qui circulent au Parlement », a-t-il ajouté. Le gouvernement irakien compte 37 ministères, dont trois sont en charge des questions de sécurité : le ministre de l’Intérieur, celui de la Défense et le secrétaire d’État à la Sécurité nationale. La difficulté à trouver des titulaires consensuels pour ces postes sensibles avait conduit le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à présenter un gouvernement incomplet pour investiture au Parlement, le 20 mai.

Le spectre de la guerre civile en Irak a été évoqué par l’ambassadeur britannique dans un document confidentiel rendu public hier, alors que 10 civils ont été tués dans un attentat à Bagdad, au lendemain de déclarations rassurantes sur la sécurité du président Jalal Talabani.

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