Bordeaux-Toulouse : le retour aux sources d’Elie Baup

Arrivé durant l’intersaison pour prendre en main le club de Toulouse, Elie Baup entrevoit une entame haute en couleur et en émotion de la nouvelle saison de L1, qui l’opposera au club qui l’a révélé, Bordeaux, demain au stade Chaban-Delmas. Interrogé sur ses impressions avant ce match si particulier à ses yeux, le nouvel entraîneur du TFC rappelle poliment qu’il a « déjà rencontré les Girondins deux fois la saison passée avec Saint-Étienne ». « C’est donc une émotion que je commence à maîtriser », ajoute-t-il. De ses sept années passées du côté du Haillan, qu’il qualifie d’emblée de « merveilleuses », le technicien retient surtout « le titre de champion de France en 1999 et les 52 matchs dans les diverses coupes d’Europe, qui ont forgé (son) expérience d’entraîneur ». Mais Elie Baup prévient immédiatement que « tout cela sera bien mis de côté le temps de cette rencontre, car (son) objectif actuel est d’abord de bien figurer à Bordeaux, pour débuter au mieux le championnat avec Toulouse ». À propos de son adversaire du jour, le coach à la casquette considère que « cette formation a conservé la solidité qui a fait sa marque de fabrique la saison dernière et s’est idéalement renforcée avec Johan Micoud notamment ». « C’est une équipe ambitieuse, bien en place et dans laquelle chacun joue son rôle défensivement, d’où la difficulté qui sera la nôtre de les surprendre », remarque-t-il. En outre, Baup sait que ce match est également le premier d’un calendrier qui imposera ensuite un second déplacement consécutif chez le champion de France lyonnais, avant de recevoir Nice. Mi-amusé, mi-agacé, le néoentraîneur toulousain considère que cela situe bien le TFC dans le panorama du football national actuel. « Bien que le tirage au sort soit déterminé par un ordinateur, je ne crois pas que Lyon ou Marseille aurait eu à affronter un tel début de parcours », souligne-t-il. Bien dans son élément Passée la douce provocation, l’entraîneur toulousain évoque ensuite une plus concrète inquiétude suscitée par les forfaits conjugués de Dominique Arribagé, blessé au bassin, et de Daniel Congré, touché au métatarse, « qui affaiblissent considérablement notre défense ». Pour lui, ces épreuves doivent façonner un groupe pour gagner en maturité, progresser et atteindre l’objectif avoué du président Olivier Sadran : « éviter la zone de relégation, terminer autour de la 10e place, pour mieux maintenir l’assise du club ». « C’est d’ailleurs ce projet sportif qui m’a plu et poussé à signer ici », avoue Elie Baup qui souhaite « contribuer à faire grandir un TFC, encore tout jeune dans l’élite du football français, puisque cela fait seulement trois saisons qu’il y figure ». Ce retour aux sources, après avoir été à la tête du centre de formation du TFC de 1986 à 1991, d’où est notamment sorti son ami Fabien Barthez, est aussi sentimental car il constitue également un retour à la terre, « celle proche de mes origines, à Saint-Gaudens », dit-il. La terre, donc, mais également l’air, l’eau et le feu, car l’homme a su prendre son envol pour d’abord tremper dans l’estuaire de la Gironde et le grand bain du haut niveau de 1996 à 2003, avant de se réchauffer l’âme dans le chaudron stéphanois de 2004 jusqu’à cet été. Assurément bien dans son élément, nul doute qu’Elie Baup, l’ambitieux, se plairait de nouveau à prendre la voie des airs, pour tutoyer cette fois quelques sommets avec le club de son cœur, « histoire de boucler la boucle », conclut-il.