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Actualités - CHRONOLOGIE

L’État hébreu estime avoir obtenu à la conférence de Rome un feu vert pour intensifier ses frappes Tel-Aviv décide d’aller jusqu’au bout de son offensive

Estimant qu’il a obtenu à la conférence de Rome un feu vert pour poursuivre et intensifier ses frappes au Liban, Israël a décidé d’accentuer ses raids aériens et de mobiliser de nouvelles unités de réservistes, face au défi présenté par la résistance du Hezbollah à l’offensive terrestre au Liban-Sud. « Hier à Rome, nous avons en fait obtenu l’autorisation pour continuer nos opérations jusqu’à ce que le Hezbollah ne soit plus présent dans le sud du Liban et soit désarmé », a déclaré à la radio militaire de Tel-Aviv le ministre israélien de la Justice, Haïm Ramon. Un peu plus tard, le cabinet de sécurité israélien décidait, sur recommandation de l’état-major, d’autoriser « la mobilisation des unités de réserve pour renforcer le potentiel militaire et les capacités à faire face au Hezbollah sur le front au Liban et à Gaza », selon un communiqué officiel, repris par l’AFP. « Le Hezbollah ne redeviendra pas ce qu’il était (...) Nous sommes au cœur d’une guerre (...) Nous refuserons que le drapeau du Hezbollah soit à nouveau hissé face à notre frontière nord », a martelé en soirée le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, lors d’une conférence de presse et a promis de « nettoyer » le Liban-Sud. « Je crois que les dommages infligés au Hezbollah, au niveau stratégique, sont énormes », a de son côté affirmé le chef d’état-major israélien, le général Dan Halutz, durant cette conférence de presse, ajoutant que des « centaines » de miliciens ont été « touchés ». Il a insisté sur le fait que l’offensive de l’armée au Liban ne cessera pas tant que son objectif – à savoir la neutralisation du Hezbollah – n’aura pas été atteint. « Ce front continue et continuera jusqu’à ce que nous recevions d’autres ordres ou que nous atteignions les objectifs que nous nous sommes fixés », a-t-il dit, réaffirmant la position du gouvernement israélien, selon laquelle l’armée israélienne n’avait pas l’intention d’attaquer la Syrie. M. Halutz a reconnu que « le Hezbollah est toujours en mesure de tirer des roquettes contre Israël, mais nous continuons d’agir » pour l’en empêcher. « Nous n’avons pas l’intention de tuer tous les membres du Hezbollah. Nous n’avons jamais dit cela. Ils doivent parvenir à la conclusion qu’il y a d’autres moyens de régler les problèmes que par le terrorisme », a-t-il ajouté. Le général Halutz a ajouté que l’armée « n’a pas demandé de mobiliser, mais a demandé uniquement la possibilité de mobiliser, et pour l’instant seuls des commandants sont rappelés (...) Nous parlons de trois divisions ». Une division compte entre 5 000 et 6 000 hommes. Selon le communiqué du cabinet de sécurité, cette mesure « est destinée à faire face à tout développement et à assurer la relève selon les besoins ». Le cabinet, réuni à Tel-Aviv, a rejeté les plans d’une extension de l’offensive terrestre par-delà l’objectif imparti, visant à repousser les forces du Hezbollah de plusieurs kilomètres au nord de la frontière d’Israël. Confronté aux pertes grandissantes de l’armée de terre au Liban, il s’est prononcé toutefois pour une intensification des frappes aériennes contre le Hezbollah au Liban-Sud, selon des sources gouvernementales israéliennes citées par l’AFP. L’objectif est de minimiser les pertes des forces terrestres après la mort de neuf soldats en opération, mercredi, au risque d’augmenter encore le nombre de victimes civiles libanaises. Les ministres ont décidé que l’offensive continuera sous sa forme actuelle, après que le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, eut assuré que son armée « progressait en direction des objectifs fixés ». « La campagne suit son cours. Des opérations terrestres sont nécessaires, mais nous n’avons aucune intention de les étendre », a déclaré aux journalistes le ministre du Tourisme, Zeev Boïm, considéré comme proche de M. Olmert. « Tout le monde sait qu’une victoire du Hezbollah constituerait une victoire du terrorisme mondial. Cela constituerait une catastrophe pour le monde et pour Israël », a déclaré avant la réunion le ministre de la Justice, Haïm Ramon. « Il faut exploiter au maximum la puissance de feu, les avantages que nous avons par rapport au Hezbollah avec l’armée de l’air et l’artillerie, et faire preuve de prudence quand on utilise des forces terrestres », a encore indiqué M. Ramon, indiquant qu’il fallait éviter les « combats rapprochés ». L’ancien ministre travailliste de la Défense et actuel ministre des Infrastructures, Benjamin Ben Eliezer, a renchéri : « Ceux qui sont restés dans leurs villages prennent délibérément le risque de mourir. » « Nous finirons par vaincre, mais il ne faut pas se leurrer : c’est une bataille épuisante et de longue haleine dans laquelle nous nous sommes engagés », a-t-il ajouté. Un ministre membre du cabinet de sécurité, cité par la radio publique israélienne, a fait preuve d’encore plus de pugnacité. « Si le besoin s’en fait sentir, il faut raser des villages dans le sud du Liban. L’armée israélienne est encore loin d’avoir gagné et il faut changer les règles du jeu. Plus le temps passe, plus il s’avère que la seule solution, c’est une incursion massive jusqu’au fleuve Awali pour détruire tous les sites de lancement de missiles », a-t-il dit. Les décisions du cabinet restreint ont été prises dans un climat favorable en Israël. Une majorité écrasante d’Israéliens soutient toujours l’offensive engagée contre le Hezbollah au Liban, mais la petite minorité qui souhaite un arrêt des combats est en augmentation, selon un sondage publié hier par le quotidien Maariv. Le pourcentage de partisans de la poursuite des opérations militaires jusqu’à l’éviction des combattants du Hezbollah de la zone frontalière est tombé de 90 % à 82 % en une semaine, précise le sondage. La proportion de personnes favorables à un arrêt immédiat de la guerre pour permettre des négociations sur la remise en liberté des deux soldats israéliens capturés est passée dans le même temps de 8 à 12 % – évolution qui reste dans les limites de la marge d’erreur du sondage. Les Israéliens, pour qui l’offensive est justifiée et constitue une riposte adaptée au raid transfrontalier dans lequel les deux soldats ont été enlevés et huit autres tués, représentent le même pourcentage que précédemment (95 %). Le sondage a été cependant effectué mardi, un jour avant que le Hezbollah ne tue neuf soldats israéliens au sud du pays.

Estimant qu’il a obtenu à la conférence de Rome un feu vert pour poursuivre et intensifier ses frappes au Liban, Israël a décidé d’accentuer ses raids aériens et de mobiliser de nouvelles unités de réservistes, face au défi présenté par la résistance du Hezbollah à l’offensive terrestre au Liban-Sud.
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