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Actualités - CHRONOLOGIE

La commission parlementaire française des AE sceptique sur un cessez-le-feu immédiat

PARIS, d’Élie MASBOUNGI La commission parlementaire des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française s’est réunie hier sous la présidence de M. Édouard Balladur et en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Philippe Douste-Blazy, ainsi que d’une vingtaine de députés représentant divers partis politiques. Parmi eux, MM. Hervé de Charette, Pierre Lelouche, Claude Coasguen et Rudi Salles (de la majorité), MM. Laurent Fabius et Gérard Bapt (PS). La séance, exclusivement consacrée à la situation au Liban, a débuté par un exposé du chef de la diplomatie française sur ses récents voyages au Liban, en Israël et à Gaza ainsi que sur les résultats de la conférence de Rome. Sur ce dernier point, M. Philippe Douste-Blazy a affirmé que la France s’était heurtée à la position américano-italienne hostile à un cessez-le-feu immédiat. Dans ses réponses aux questions des députés présents, le ministre a indiqué qu’au cours de son récent voyage au Proche-Orient, il avait recueilli l’impression que sur le plan israélo-palestinien on pouvait parvenir à un échange de prisonniers, mais que dans le cas libano-israélien, Tel-Aviv s’obstine à réclamer la libération des deux soldats capturés sans aucune contrepartie, ce qui ne manque pas, a ajouté le ministre, de poser un sérieux obstacle à l’action diplomatique française. À l’issue de la réunion, les députés présents ont salué l’attitude du gouvernement à l’égard du conflit israélo-libanais, mais en exprimant un certain scepticisme sur la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu immédiat. Le président de la commission, M. Édouard Balladur, a ainsi qualifié la position du gouvernement français de « juste et équilibrée » dans le conflit au Liban, même si « ce n’est pas une position facile ». Selon M. Balladur, le chef de la diplomatie française a été notamment interrogé sur la question du désarmement du Hezbollah. « C’est fort difficile. Dans l’idéal, le désarmement doit être préalable au cessez-le-feu, mais le peut-on ? Qui doit le contrôler ? Les Nations unies, l’Union européenne, Israël, l’armée libanaise, l’État libanais ? » s’est-il demandé. Pour Gérard Bapt (PS), vice-président du groupe d’amitié France-Liban, « si on veut obtenir le désarmement du Hezbollah sur la base d’un accord politique, il faudra bien à un moment ou un autre discuter avec lui ». « La discussion peut se faire par l’intermédiaire des députés et des deux ministres du Hezbollah (...). Il faudra aussi discuter avec les forces qui ne sont pas dans le gouvernement libanais, comme le général Michel Aoun ou l’ancien Premier ministre Sélim Hoss », a estimé M. Bapt. Pour Laurent Fabius (PS), « c’est une véritable guerre » qui a lieu au Liban et « il faut une solution politique ». L’ancien Premier ministre PS a également évoqué le rôle de l’Iran. « Les démarches sont en cours pour stopper la volonté iranienne d’aller vers l’armement nucléaire, a-t-il déclaré. Ma crainte est (...) que l’Iran utilise ce qu’on va lui demander pour dire “je suis prêt à faire un geste en ce qui concerne le Liban, mais laissez-moi développer mon armement nucléaire”. Or on ne peut pas aller dans cette direction-là », a-t-il souligné.
PARIS, d’Élie MASBOUNGI

La commission parlementaire des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française s’est réunie hier sous la présidence de M. Édouard Balladur et en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Philippe Douste-Blazy, ainsi que d’une vingtaine de députés représentant divers partis politiques. Parmi eux, MM. Hervé de Charette, Pierre...