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L’agression israélienne et ses retombées

Qu’est-ce qu’une nation ? La plus vieille nation constituée est la France. L’État-nation et la Révolution française furent l’aboutissement logique de son histoire et de l’avènement des temps modernes. Mais de quoi s’agit-il ? Un territoire, un passé commun et la volonté de vivre ensemble. La France, mère patrie pour le Liban (et les chrétiens d’Orient), a donné les trois au Liban. Mais les contradictions libanaises, la corruption des âmes et des esprits, sans parler de celle de l’argent, nous ont fait glisser vers la pente de la guerre civile. Les États étrangers, hormis la France, ont tous leur part de responsabilité, après les Libanais eux-mêmes, bien sûr. L’existence même et la latitude de manœuvre du Hezbollah sont en l’instant présent là pour nous signifier que le phénix n’est pas encore dans une phase de renaissance. Ou alors il renaît de ses cendres mais de manière souffreteuse et hésitante. Vous savez, un peu comme une jeune fille qui fait mine de ne pas vouloir mais qui voudrait peut-être : c’est un peu cela le Liban. Une nation immature et qui n’est pas sûre de vouloir grandir, bref de s’assumer pleinement dans tout son territoire de manière à ne pas jouer avec le feu et la paix. C’est un État qui a encore besoin de sa maman, sa protectrice : la France. Alors disons-le : c’était le plus grand et plus sûr moment pour le pays, ce protectorat. J’aime le Liban sans illusion, comme on aime sa femme, tout en lui connaissant ses défauts et en se disputant. Je ne veux pas me raconter d’histoire : je l’aime, c’est tout. Nicolas ZAHAR Les ruines d’un corps Cela fait deux semaines que le Liban est dans le coma. Il est assiégé par le bombardement incessant des avions de chasse qui pilonnent le pays, un corps déjà meurtri par le fardeau du passé. Les rues lépreuses ne laissent place qu’aux carcasses d’immeubles regardant leurs propres ruines à terre, en se demandant si un jour, elles auront une âme. Au milieu de ce cimetière de béton, le peuple pleure déjà ses morts. Le cèdre est déjà malade et voilà qu’on essaye de le couper. Le ciel a désormais pris le même visage pour des centaines de milliers de personnes, celui de la mort, du désespoir, alors qu’il y a quelques jours, elles regardaient ce tableau infini en se disant qu’il y avait de l’espoir, du divin. Cette souffrance n’est pas seulement celle des Libanais, elle est la preuve d’une crise qui remonte à des décennies ; elle concerne tous les peuples. Il y a quelque chose d’universel dans ce conflit, qui confronte l’Orient et l’Occident en un point de non-retour. Nous sommes parvenus à un point où les bombes ne sont plus lancées pour se défendre. Notre ère est celle de l’image, source inépuisable du regard même que nous portons sur le monde. Cette source est aujourd’hui exploitée par les médias qui posent l’image comme mirage. La crise tragique du Moyen-Orient est présentée comme un affrontement entre le bien et le mal. La souffrance doit cesser des deux côtés de la frontière ; les bombes doivent cesser d’avoir des ailes. Daoud ALAOUIÉ Liban libre Liban ! Liban outragé ! Liban brisé ! Liban martyrisé ! Mais Liban libre ! Libre par lui-même, libre par son esprit, libre par son ouverture, libre par ses richesses historiques, culturelles et religieuses, libre par son peuple et ces révolutions, et ce en dépit de toutes les bombes. La première chose à faire, c’est de hisser les couleurs ! Ces couleurs du sang que nous avons versé, que nous versons et que nous verserons encore, ces couleurs vertes des cèdres millénaires. Non ! Croyez-moi, rien n’est perdu pour le Liban. Mille fois détruit, mille fois reconstruit, il renaît et renaîtra toujours de ses cendres. Car le Liban n’est pas seul. Il n’est pas seul. Il n’est pas seul. Il a un vaste empire derrière lui, celui de ses enfants présents partout sur cette terre, celui des Phéniciens, mais aussi vous, Libanais à l’étranger. Moudy EL-KHODR Bruxelles – Belgique Nous ne périrons pas seuls N’avez-vous pas honte, vous Israéliens, de laisser vos dirigeants exterminer le peuple libanais, détruire ses assises, son territoire, sa souveraineté, ses routes, ses ponts, ses maisons et mener une guerre sans merci contre un pays et un peuple entier pris en otage? Une telle entreprise relève incontestablement d’un État qui pratique le terrorisme à un très haut niveau. Notre pays et notre peuple saignent, toutes veines coupées, amputés de tous membres, meurtris dans leur chair, hagards et tétanisés ; et la communauté internationale assiste, en spectateur gêné, à l’infinie désolation humaine et matérielle dans laquelle le consensus international nous a froidement engagés. Notre pays aujourd’hui est orphelin, son peuple brisé et blessé, abandonné en pâture aux loups. Nos rues sont dédales, archipels de feu et de sang ; et les restes humains s’entassent sous des amas de décombres. La mort rôde, déployant ses ailes sur nos rêves brisés, et les consciences se cachent dans les reliefs de la haine. Mon pays aujourd’hui est devenu Dachau, Auschwitz. Nous périrons s’il le faut. Mais nous ne périrons pas seuls. Dieu en est temoin. May SALHA Michel Aoun vraiment responsable ? Tout le monde est d’accord qu’en ces moments difficiles l’heure n’est pas au règlement de comptes. Si le Hezbollah a fait une erreur, Israël a commis un crime. De jour en jour, il paraît évident que cette riposte disproportionnée de la part d’Israël n’a pas seulement pour but de récupérer les deux soldats et de détruire le Hezbollah et son chef. Il n’est pas besoin d’être grand expert politique ou grand stratège militaire pour comprendre que la destruction de l’infrastructure (ponts et chaussées…) vise non seulement à empêcher le ravitaillement des combattants, mais surtout de couper tout lien entre les Libanais. Le vrai objectif d’Israël est de voir accompli le rêve de Kissinger : diviser la région sur des bases confessionnelles. Si Israël a réussi à couper les liens physiques, il n’a certainement pas réussi à couper les liens humains. Quoi qu’on dise, et malgré les quelques abus commis par de rares commerçants ou propriétaires d’hôtel, les Libanais ont donné la preuve, encore une fois, que leur unité est le seul garant de leur souveraineté. Cependant, je déplore que certains tentent de pêcher en eau trouble afin de retrouver une popularité qu’ils n’ont jamais pu gagner durant et après la guerre. Tel ce lecteur qui pense que Michel Aoun est responsable de ce qui se passe car, selon lui, le général a sorti Hezbollah de l’isolement que lui ont imposé les « 14 Mars moins un ». Ce lecteur a peut-être oublié l’accord quadripartite, la déclaration ministérielle. L’action du Hezbollah est légitime pour gagner l’électorat du Chouf, Baabda et Aley. Sans compter que durant 15 ans, les mêmes « 14 Mars moins un » vantaient les exploits de la Résistance. Michel Aoun a eu le courage d’aborder le Hezbollah et a trouvé un modus vivendi qui limiterait les dégâts : l’action du Hezbollah se limite à la libération de Chebaa et le retour des prisonniers – exactement ce qui a été approuvé dans la réunion du dialogue national. Pour revenir à ce qui se passe en ce moment, j’aimerai attirer l’attention sur le numéro du 2 juin 2006 de al-Watan al-Arabi. Tout le scénario actuel est présenté en détail. Sur la couverture de la revue, l’on pouvait lire : Détails de l’invasion israélienne du Liban Destruction de l’infrastructure Bombardement de la banlieue Encerclement de Hassan Nasrallah. Trois pages détaillées présentent toutes les opinions autour de cette action. Détail : Israël était à la recherche d’un prétexte… Je ne sais pas si nos politiciens ont lu cette revue arabe. Dr Charles JAZRA *** Cher M. Joseph Karam, Vu la puissance de feu du Hezbollah, sa résistance et son organisation, vu le fait que la télévision al-Manar continue d’émettre malgré le pilonnage qu’elle subit, nous sommes forcés de constater que le Hezbollah n’est pas une milice comme les autres, mais vraiment une armée bien formée et bien équipée. Cela, le général Aoun le savait certainement. Il était préférable de négocier avec le Hezbollah. La seule chose que je regrette vraiment, c’est l’attitude des forces du 14 Mars qui, la veille même du 14 mars 2005, affirmaient que le Hezbollah était une résistance (Cf : L’Orient-Le Jour du 14 mars 2005) et le fait que, juste après les élections, elles aient changé leur fusil d’épaule. C’est en acculant un « désespéré » aussi puissant que le Hezbollah le dos au mur que l’on risque de se faire du mal. Isoler n’est pas et ne sera jamais une solution. Que vaut encore le fameux document d’entente avec le Hezbollah ? Au moins le général Aoun a essayé de faire quelque chose, contrairement aux forces du 14 Mars qui traitent tous ceux qui ne sont pas de leur avis de traîtres et de vendus. Je pense que l’erreur du gouvernement a été de vouloir gouverner contre vents et marées, sans tenir compte des différentes structures et composantes libanaises. Les chiites sont passés, depuis l’indépendance et jusqu’à 2000, du stade de citoyens de troisième classe au rang de majorité, et vous voulez d’un coup de baguette magique les renvoyer soixante ans en arrière ? Soyons réalistes. Trouvons des solutions positives et cessons de nous lancer des accusations. Israël allait faire cette guerre, avec ou non l’excuse des soldats enlevés, et le Hezbollah s’y préparait depuis très longtemps. Dr Michel G. SOUCCAR
Qu’est-ce qu’une nation ?

La plus vieille nation constituée est la France. L’État-nation et la Révolution française furent l’aboutissement logique de son histoire et de l’avènement des temps modernes.
Mais de quoi s’agit-il ?
Un territoire, un passé commun et la volonté de vivre ensemble.
La France, mère patrie pour le Liban (et les chrétiens d’Orient), a donné les...