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Aide-toi et… le monde t’aidera

Le monde semble aujourd’hui plus que jamais prêt à se mouiller pour le Liban. Les déclarations de Kofi Annan, les initiatives de la France, qui semble accepter d’assumer son rôle de puissance noble et généreuse, le soutien des grands du monde arabe – l’Arabie saoudite, l’Égypte… – le prouvent. Mais pour effectivement agir en sa faveur, il lui manque un petit quelque chose que l’État libanais se refuse à lui consentir, et le refuse par là même à son peuple : son implication réelle. On ne peut forcer un adulte à se faire opérer. Même en situation extrême. De même, le monde ne peut se lancer dans le bourbier libanais, si le Liban n’affiche pas une envie viscérale de s’en sortir. Or, une semaine après le début des hostilités, les membres du gouvernement ne donnent pas l’impression de vouloir s’attaquer au fond du problème. Auraient-ils par hasard envie de replonger le pays dans l’horreur ? La situation, somme toute, n’est certainement pas inédite au point de les paralyser et de leur faire perdre leurs moyens. Car en matière de guerre, le Liban est loin d’être novice. Mais alors qu’est-ce qui empêche le gouvernement d’agir ? De prendre de grandes décisions ? Des décisions dont le Liban a « urgemment » besoin et qu’il le supplie de prendre ? Des décisions qui pourraient, par un effet papillon positif, entraîner une succession d’actions bénéfiques ? Condamner au même niveau toutes les actions qui visent à déstabiliser le pays, tant de l’intérieur que de l’extérieur. Ordonner le déploiement de l’armée libanaise sur l’ensemble du territoire, et asseoir ainsi la souveraineté de l’État libanais. Pourquoi est-ce que le gouvernement se refuse à briser l’équilibre de Nash dans lequel se complaisent les deux belligérants, équilibre qui joue en sa défaveur ? Équilibre qui a l’air de contenter un président libanais, pour qui avoir endossé l’habit de commandant en chef de l’armée, garante de la souveraineté du pays, n’hésite pas à soutenir l’action illicite d’une milice. La rengaine à la longue devient lassante. Le Liban est certes une fois de plus pris en otages par des enjeux qui le dépassent. Est-ce pour autant une raison pour ne pas mettre en œuvre toutes les solutions qui sont à sa portée ? Un minimum indispensable pour être appuyé. Est-il enfin nécessaire de rappeler au gouvernement qu’il n’est pas payé pour faire semblant de représenter le peuple ? Il est temps pour lui d’assumer ses fonctions. De prendre son courage à deux mains. Il est encore temps pour lui de surprendre les Libanais en leur montrant qu’ils peuvent compter sur des représentants dignes de leurs noms. Mais qu’il se hâte, bon sang ! Le temps presse. Et l’erreur n’est plus permise. C’est au gouvernement de jouer maintenant. Sarah HATEM Paris
Le monde semble aujourd’hui plus que jamais prêt à se mouiller pour le Liban. Les déclarations de Kofi Annan, les initiatives de la France, qui semble accepter d’assumer son rôle de puissance noble et généreuse, le soutien des grands du monde arabe – l’Arabie saoudite, l’Égypte… – le prouvent. Mais pour effectivement agir en sa faveur, il lui manque un petit quelque chose que...