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Actualités - OPINION

Pour que l’espoir ne meurt

Malgré l’horreur que le Liban vit au quotidien, il nous faut garder notre perspicacité. Derrière les explosions et le sang, la situation est très simple : le Hezbollah, les Syriens (et sans doute les durs en Iran) veulent tout simplement casser la dynamique positive par laquelle un Liban démocratique se construit. Pour le régime de Damas, c’est une question de vie ou de mort. Un régime démocratique à Beyrouth ne peut que devenir, tôt ou tard, contagieux. Samir Kassir a payé de sa vie cette vérité. De plus, pour les Syriens, l’escalade est le meilleur moyen de faire dérailler la mise en place d’un Tribunal pénal international pour l’assassinat de Hariri. Pour le Hezbollah, bien sûr, l’émergence d’une véritable démocratie au Liban est fatale tant idéologiquement que politiquement. Comment Syriens, Iraniens et hezbollahis entendent-ils arriver à leurs fins ? Tout simplement en faisant tomber le gouvernement libanais. Pour remettre en selle le président et mettre en place un gouvernement à la solde de la Syrie. Cela paraît difficile à croire, mais c’est le véritable objectif politique de la présente crise. Au-delà des bravades des uns et des autres, le but est de renforcer le Hezbollah et d’affaiblir le gouvernement actuel. Le pousser à partir. Cela se fera peut-être par le biais d’une démission collective des ministres proches du Hezbollah. Ou en provoquant une crise interne en jouant, par exemple, sur l’incapacité du cabinet à protéger le Liban face à Israël ou en dénonçant comme capitularde, voire collaborationniste, toute position modérée de ce même gouvernement. Au-delà de la colère et de la frustration, il nous faut tenir bon et veiller à ce que la catastrophe humaine et économique que nous vivons ne se transforme pas en cataclysme politique majeur. Il faut agir vite sur deux niveaux : d’abord, il faut faire en sorte que les victimes de la barbarie israélienne soient accueillies et traitées convenablement par toute la population et les services de l’État ; nous devons montrer notre union et notre solidarité. Au niveau international, il faudra refuser tout accord de cessez-le-feu, de n’importe quel type qu’il soit, qui permettrait de redonner une légitimité internationale au Hezbollah (type avril 1996). Seul le gouvernement libanais doit être partie dans toute négociation future. Et nous devons soutenir ce gouvernement qui est, malgré toutes ses imperfections, la meilleure réalisation de l’intifada du Cèdre. Il nous faudra rester intraitables dans notre défense du gouvernement actuel. C’est notre seul espoir. Nous reconstruirons les ponts, les ports, les centrales électriques et tout le reste. En mille fois mieux. Nous avons déjà connu les destructions et la mort. Depuis février 2005, nous ne connaissons plus la peur. Dans ces moments de défi, nous devons montrer à tous (ceux de l’intérieur et ceux de l’extérieur) que nous ne nous laisserons pas faire. Ils peuvent nous tuer et nous faire tuer par d’autres. Ils l’ont fait et continuent de le faire. Mais ils ne peuvent pas tuer le rêve d’un Liban arabe, démocratique et indépendant. Ce rêve les effraie et hante leurs nuits. C’est ce rêve que nous devons protéger. Bob GHOSN
Malgré l’horreur que le Liban vit au quotidien, il nous faut garder notre perspicacité. Derrière les explosions et le sang, la situation est très simple : le Hezbollah, les Syriens (et sans doute les durs en Iran) veulent tout simplement casser la dynamique positive par laquelle un Liban démocratique se construit. Pour le régime de Damas, c’est une question de vie ou de mort. Un régime...