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Actualités - OPINIONS

L’agression israélienne et ses retombées

J’ai rêvé… …d’un nouveau pays, l’État d’Abraham, où tous les descendants du patriarche vivaient en paix au Moyen-Orient, avec des communautés sépharades, chiites, maronites, sunnites, ashkénazes, alliées et autonomes, avec des mosquées, des églises et des synagogues, où on mangeait du couscous, des mezzés, du choukchouka, tout en fumant du hookah, où il n’y avait plus d’armes, ni d’offenses, ni d’injustices, où on faisait la fête le vendredi, le samedi et le dimanche, et le tout bien soutenu par une diaspora nombreuse et généreuse. J’ai rêvé… Jean-Claude MALAGUTI France Profondément choqué Je suis citoyen canadien et je suis profondément choqué par le massacre perpétré par israël (le I majuscule a été volontairement omis compte tenu du pays concerné ) sur le peuple libanais. L’État hébreu fait fi de toutes les lois internationales, et ce avec le plein accord des États-Unis. L’Amérique aura à en payer le prix, un jour. Pierre WAGNER Canada Que fait l’Europe ? Je suis un simple citoyen belge qui voit ces jours-ci les images de l’agression israélienne contre le Liban. Cette réaction est à mon sens exagérée et contraire aux droits de l’homme. Une grande majorité des gens ici en Belgique condamne cet acte de guerre d’Israël. Je ne comprends pas du tout la stratégie de ce pays, qui préfère l’agression à la diplomatie. L’Union européenne devrait d’urgence donner un signal et condamner ces actes de guerre d’Israël. Il est temps que l’Europe ait le courage de contredire les États-Unis et Israël. Chers citoyens du Liban, courage et on pense à vous! Bart De LANNNOYE Hoeilaart, Belgique Ça suffit ! Jamais je n’aurais cru que l’histoire puisse se répéter, que l’on puisse être si aveugle pour refaire la même erreur, surtout après le prix payé dans le passé. Mais ce matin de juillet, on m’a prouvé le contraire. Mon pays que je croyais en voie de rétablissement a fait une rechute sans précédent. La guerre que je croyais un chapitre des livres d’histoire a éclaté à nouveau. En l’espace de quelques minutes, tous les efforts qui avaient été faits pour que le Liban retrouve paix et stabilité se sont évaporés, et avec eux les espoirs d’un peuple tout entier. Des innocents sont tombés, des larmes versées et le pays s’est retrouvé à nouveau au cœur d’une guerre qu’il a mis tant d’années à oublier. On disait de nous que nous étions la génération de l’après-guerre, mais nous sommes devenus malgré nous la génération de la deuxième guerre. L’espoir d’une nouvelle ère reposait sur nos épaules, mais tous nos efforts n’ont pas suffi à éviter un retour à la violence et la destruction pour la énième fois du pays du Cèdre. Sommes-nous maudits ou sommes-nous tout simplement impuissants face à la folie meurtrière ? Qu’est-ce qui peut pousser des gens à commettre de tels massacres et qu’est-ce qui peut pousser d’autres à rester silencieux devant de telles horreurs ? Dix-sept ans de guerre n’ont-ils pas suffi à ouvrir les esprits, à se tourner vers l’avenir ? Combien de personnes doivent-elles mourir pour qu’on comprenne enfin que la guerre n’est pas une solution ? Combien de familles doivent-elles être détruites pour que les bombes arrêtent de s’abattre sur nous ? Au nom de quelle cause, de quelle religion justifie-t-on le massacre d’innocents ? Tant de questions qui restent à ce jour sans réponse. « Ça doit empirer avant que ça ne s’améliore » : voilà ce qu’on vous répond. Allez dire ça à ceux qui ont perdu un fils, une fille, un frère ou une sœur. Pire, allez dire ça à ceux qui ont vu périr leur famille sous leurs yeux. Comment la situation pourrait-elle s’améliorer pour ces gens-là ? Non ça ne doit pas empirer ; ça doit s’arrêter. Assez les cris des mères, assez les pleurs d’enfants et assez les rêves brisés… Laissez-le vivre, ce pays ! Quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise, le Liban n’est pas mort. Une fois de plus, il saura sécher ses larmes, cicatriser ses blessures et rebâtir ses maisons. Une fois de plus, ce pays renaîtra de ses cendres. Espérons seulement que ce soit la dernière fois qu’il ait à le faire. Karel ADM Ça suffit ! Jamais je n’aurais cru que l’histoire puisse se répéter, que l’on puisse être si aveugle pour refaire la même erreur, surtout après le prix payé dans le passé. Mais ce matin de juillet, on m’a prouvé le contraire. Mon pays que je croyais en voie de rétablissement a fait une rechute sans précédent. La guerre que je croyais un chapitre des livres d’histoire a éclaté à nouveau. En l’espace de quelques minutes, tous les efforts qui avaient été faits pour que le Liban retrouve paix et stabilité se sont évaporés, et avec eux les espoirs d’un peuple tout entier. Des innocents sont tombés, des larmes versées et le pays s’est retrouvé à nouveau au cœur d’une guerre qu’il a mis tant d’années à oublier. On disait de nous que nous étions la génération de l’après-guerre, mais nous sommes devenus malgré nous la génération de la deuxième guerre. L’espoir d’une nouvelle ère reposait sur nos épaules, mais tous nos efforts n’ont pas suffi à éviter un retour à la violence et la destruction pour la énième fois du pays du Cèdre. Sommes-nous maudits ou sommes-nous tout simplement impuissants face à la folie meurtrière ? Qu’est-ce qui peut pousser des gens à commettre de tels massacres et qu’est-ce qui peut pousser d’autres à rester silencieux devant de telles horreurs ? Dix-sept ans de guerre n’ont-ils pas suffi à ouvrir les esprits, à se tourner vers l’avenir ? Combien de personnes doivent-elles mourir pour qu’on comprenne enfin que la guerre n’est pas une solution ? Combien de familles doivent-elles être détruites pour que les bombes arrêtent de s’abattre sur nous ? Au nom de quelle cause, de quelle religion justifie-t-on le massacre d’innocents ? Tant de questions qui restent à ce jour sans réponse. « Ça doit empirer avant que ça ne s’améliore » : voilà ce qu’on vous répond. Allez dire ça à ceux qui ont perdu un fils, une fille, un frère ou une sœur. Pire, allez dire ça à ceux qui ont vu périr leur famille sous leurs yeux. Comment la situation pourrait-elle s’améliorer pour ces gens-là ? Non ça ne doit pas empirer ; ça doit s’arrêter. Assez les cris des mères, assez les pleurs d’enfants et assez les rêves brisés… Laissez-le vivre, ce pays ! Quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise, le Liban n’est pas mort. Une fois de plus, il saura sécher ses larmes, cicatriser ses blessures et rebâtir ses maisons. Une fois de plus, ce pays renaîtra de ses cendres. Espérons seulement que ce soit la dernière fois qu’il ait à le faire. Karel ADM Proposition de compromis Je propose le compromis suivant pour mettre fin aux hostilités : que la Résistance libanaise confie à un pays neutre les deux soldats israéliens faits prisonniers et que l’État israélien au même moment libère les centaines de personnes qu’il avait kidnappées lors de ses raids et de son occupation militaire de ces dernières années. Que l’aviation israélienne ne viole plus l’espace aérien du Liban. Que les fermes de Chebaa soient restituées au Liban. Que les milices libanaises soient dissoutes et intégrées aux forces nationales libanaises. Que la Russie et la France postent à la frontière israélo-libanaise une force aérienne et des missiles pour abattre tout avion libanais ou israélien qui violerait l’espace aérien de son voisin. Qu’Israël et le Liban se dédommagent mutuellement pour les destructions subies ces derniers jours. Naturellement, tout cela n’enlève aucunement au Liban le droit de se défendre. Guy CHOLTUS Rien de concret Pendant un mois, le football a éclipsé les événements politiques rébarbatifs et répétitifs de notre pauvre pays. Une fois le Mondial achevé, on appréhendait le retour aux palabres récurrents et quotidiens de tous nos politiciens et également le remplacement de tous les drapeaux des pays footballeurs par ceux des partis politiques. Cette fin du Mondial coïncide avec le début des festivals internationaux qui font du Liban la perle rare du Moyen-Orient au niveau socioculturel. Et voilà, comme par hasard (ou plutôt, malheureusement, comme d’habitude), que l’été revient avec le festival guerrier. Ces belligérants armés jusqu’aux dents, de part et d’autre, se rendent-ils seulement compte que depuis plus de cinquante ans que cela dure, rien n’a évolué par leurs méthodes. Tout cela a-t-il réellement mené à quelque chose de concret, de positif et de constructif ? Camille M. TARAZI Un sit-in devant l’ambassade US Qui est en mesure d’arrêter les Israéliens ? Qui peut arrêter les massacres des civils ? Qui peut arrêter la destruction du pays (d’ailleurs il est trop tard) ? La réponse est simple : les Américains. Ce qu’il faudrait faire, c’est un sit-in de toutes les forces libanaises, celles du 8 Février comme celles du 14 Mars, devant l’ambassade américaine. Les Libanais n’ont pas à subir les états d’âme des unes et des autres forces en présence, que ce soit ceux de l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Les Arabes sont impuissants, les Européens de même. Quant à l’ONU, il y a longtemps déjà qu’un général l’a traitée de machin… Fadi Anwar GHAZZAOUI Manama, Bahreïn Laissez-nous vivre ! Laissez vivre les Libanais et arrêtez de les prendre pour des débiles mentaux en insultant tous les jours leur intelligence. C’est tout ce que nous demandons à ces politiciens sur le retour qui ont, pendant des années, profité de la manne syrienne pour s’emplir les poches quand, trente années durant, un pays tout entier s’est terré dans les abris, a perdu ses enfants, a été ruiné et éparpillé aux quatre coins du globe. Nous ne rêvons que de routes asphaltées, d’eau dans nos robinets, d’électricité. Nous rêvons aussi de démocratie, de liberté, d’égalité des chances ; nous rêvons de rester encore plus longtemps sur la terre de nos aïeux, de revoir nos frères et nos enfants revenir et faire prospérer ce pays, tout le temps, tous les jours et pas seulement les deux mois d’été. Messieurs, laissez-nous tranquilles, laissez-nous vivre, laissez-nous tenter de réaliser nos rêves. Et surtout ayez la décence de vous taire. Marie-Reine AWAD Pourquoi ? Le Liban est en pleine crise. Nous ne croyons pas ce que nous vivons. Est-ce un retour en arrière ? Pourquoi être coupé du monde ? Des innocents meurent, des femmes, des enfants, des vieillards, et la communauté internationale se tait ou donne des avis approximatifs, des souhaits, des espoirs sans vraiment agir. L’impuissance de la communauté internationale est sidérante face à un peuple qui souffre, un peuple martyr d’une politique destructrice face à des hommes qui n’ont aucune pitié. Les mots m’échappent. Quoi dire ? Appeler ce qui arrive de la cruauté serait exact. De la haine alors, nullement, sinon celle de l’ennemi, un ennemi invisible et implacable. L’insouciance et l’indifférence du monde à notre égard tue et nous nous consumons peu à peu dans cet embrasement politico-guerrier et meurtrier. Le pays est au bord de l’asphyxie. On ne dort plus et on ne vit qu’accrochés aux lèvres des envoyés spéciaux des chaînes arabes et internationales. Mais ce sont les mêmes nouvelles qui se répètent, avec juste un changement dans la localisation des bombes. Les dirigeants parlent beaucoup, encouragent à tenir bon et à être patient. Nous sommes réduits à devoir attendre un salut improbable, un sauvetage in extremis. Mais par qui ? Par quel miracle ? Dites-le moi. J-P MOUBARAK « Si j’étais président... » À la lumière des événements tragiques que le Liban traverse en ce moment, on a envie de crier haut et fort la rage qui nous consume. On a tellement perdu de temps en palabres, qu’on a oublié l’essentiel, c’est-à-dire le peu de temps que les puissances occidentales nous avaient imparti après le départ des Syriens pour mettre au pas le Hezbollah. Et maintenant, il est trop tard. On a envie de hurler à la face du monde qu’on en a par-dessus la tête des Israéliens et de cette rage méthodique qu’ils mettent toujours à vouloir détruire le Liban. On en a par-dessus la tête des Syriens, et de leurs sempiternelles obsessions expansionnistes et de leurs éternelles ingérences meurtrières dans notre pays. On en a par-dessus la tête du Hezbollah et de ses allégeances étrangères. On en a par-dessus la tête de tous ces hommes politiques qui ont presque tous du sang sur les mains, et pour qui l’intérêt personnel continue à primer celui de la collectivité. Et on en a par-dessus la tête que notre pays soit continuellement utilisé comme champ de bataille. Peut-on encore aujourd’hui se permettre la naïveté de croire qu’on pourrait au Liban rassembler toutes ces voix discordantes pour édifier une société moderne ? Les options exigées par les différents clans et factions s’opposent tellement qu’elles deviennent incompatibles. « Si j’étais président... », fredonnait il y a longtemps un chanteur connu. Eh bien, si j’étais Superman, j’irais bombarder les aéroports de Damas et de Tel-Aviv, histoire de voir les Syriens et les Israéliens se taper dessus directement et ailleurs que sur le sol libanais. Ma satisfaction et ma joie me feraient tout oublier. Marc AYOUB De tout cœur avec les Libanais Je suis de tout cœur avec le peuple libanais en ces heures cruciales et je suis d’accord avec Chirac : il y a une volonté de détruire le Liban. Il suffit d’écouter les nouvelles pour comprendre de qui provient cette volonté. C’est clair. Le Liban est assiégé, isolé et bombardé. C’est maintenant que les grandes puissances doivent intervenir ou jamais. C’est maintenant qu’il faut arrêter ce carnage inhumain. Le Liban, c’est un peu nous tous. Notre liberté est menacée. Ce qui arrive à ce pays nous concerne tous. L’escalade à la violence est un vain mot. C’est plus que ça. Réveillons-nous ! La paix du monde est menacée et ne nous leurrons pas. Aucun pays ne sera épargné. Voulons-nous une troisième guerre mondiale ? Si on laisse commettre ce génocide indigne sous nos yeux, nous sommes sur la bonne voie. Je suis de tout cœur avec mes frères libanais et leur deuil est mon deuil, leurs souffrances, les miennes. Ce pays a déjà trop souffert ! Il est temps que cette mainmise cesse. Ben PIN La vérité qui blesse Il y a quelques jours, j’ai reçu un appel d’un cousin qui s’inquiétait pour nous et voulait me rappeler que ses parents, un certain 14 juillet 1976, avaient eu la sage idée d’élire domicile aux États-Unis pour préparer l’avenir de leurs enfants. Là, ils ont trouvé une nation formée de plusieurs entités, mais au sein de laquelle, aux yeux d’un État de droit, tous étaient égaux en droits et en devoir. Chez nous malheureusement, l’inverse s’est avéré vrai. On a cru à un moment que les 17 communautés qui formaient notre société étaient solides et capables de surmonter toutes les difficultés. Mais après trente ans, nous avons découvert que n’importe quel schizophrène pouvait, à n’importe quel moment, faire tout exploser et retourner. D’ailleurs, L’Orient-Le Jour, dans son édition du 8 janvier 2004, avait prévu cette grande opération maritime et terrestre. Et devant cette vérité qui blesse, on ne peut que déplorer l’irresponsabilité de nos gouvernants. Antoine SABBAGHA Folklore libanais Si Feyrouz ne chantera pas cette année, comme prévu, à Baalbeck, et si le palais de Beiteddine ne verra aucun programme libanais, c’est qu’un nouveau folklore nous a été improvisé. Il se résume en une queue à la station d’essence ou dans une boulangerie et dans les supermarchés, sans oublier, bien sûr, les bougies pour suffoquer dans des abris de fortune. Et puisqu’on parle des Rahbani, il faut se souvenir de Rajeh, héros fictif d’une fameuse pièce de théâtre des années 70, ce personnage fabriqué de toutes pièces par le « moukhtar » pour pouvoir se dérober à toute responsabilité. Mais quand le vrai Rajeh réapparaît, alors le responsable doit passer en jugement. Actuellement, notre gouvernement, qui incarne le personnage du moukhtar, est seul responsable de toute cette dégradation ; le vrai Rajeh a quitté son giron et le gouvernement est impuissant face à cette réalité . Nazira A. SABBAGHA La guerre à tout prix… Combien faut-il encore payer pour vivre dans un Liban en paix ? Plus ça, jamais plus ça disait-on en regardant les images de la guerre du Liban. On croyait avoir tout vu, tout appris, tout assimilé... Eh bien non... Les Libanais ont préféré le réalisme à l’illusion, la sécurité à l’anarchie, la paix à la guerre. Mais nul ne s’intéresse à ces choix. On est embarqué sur un navire mené tantôt par un capitaine assoiffé de guerre, tantôt par un autre assoiffé d’argent et la plupart du temps par des marins avides de pouvoir. Et tout cela au nom de Dieu, au nom de l’honneur, au nom de la nation, mais jamais au nom du peuple... P. K. NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance. Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
J’ai rêvé…

…d’un nouveau pays, l’État d’Abraham, où tous les descendants du patriarche vivaient en paix au Moyen-Orient, avec des communautés sépharades, chiites, maronites, sunnites, ashkénazes, alliées et autonomes, avec des mosquées, des églises et des synagogues, où on mangeait du couscous, des mezzés, du choukchouka, tout en fumant du hookah, où il n’y avait...