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Le PM palestinien s’en prend à Bush dans une tribune au « Washington Post »

Le Premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une quasi-clandestinité à Gaza, s’est directement adressé à l’opinion américaine dans une tribune publiée hier par le Washington Post pour critiquer sévèrement l’Administration Bush. Limitant ses sorties dans la bande de Gaza, dormant chaque nuit dans un lieu différent et tenu secret, menacé indirectement de mort par Israël, Haniyeh, 43 ans, s’en prend directement à la Maison-Blanche qu’il accuse d’avoir « saboté » son gouvernement. « Notre nouveau gouvernement s’est heurté dès le début à des actes explicites de sabotage de la part de la Maison-Blanche », écrit le Premier ministre issu d’une organisation considérée comme « terroriste » par les États-Unis. Évoquant dans une tribune intitulée « Une agression sous de faux prétextes » et datée de « Gaza – Palestine » l’offensive israélienne lancée à la suite de l’enlèvement d’un soldat, le 25 juin, revendiqué notamment par la branche armée du Hamas, et des tirs de roquettes contre le sud d’Israël, Haniyeh s’étonne de « la complaisance de l’Amérique » face aux « crimes de guerre » d’Israël, perpétrés selon lui avec « le feu vert » de Washington. « Je ne peux croire qu’une telle inhumanité puisse être tolérée par l’opinion publique américaine », poursuit-t-il en référence à la mort d’une famille sur une plage de Gaza dans une explosion fin juin, que les Palestiniens ont imputée à un obus de l’artillerie israélienne. « Il est certain que le peuple américain s’est lassé de cette folie, après 50 ans et 160 milliards de dollars (d’aide américaine à Israël sur un demi-siècle) du contribuable pour permettre à Israël de bâtir sa force militaire – sa “défense” », poursuit-il. « Certains Américains doivent se demander si ce sang et ce trésor n’auraient pas pu apporter des résultats plus tangibles pour la Palestine, si seulement la politique américaine ne s’était pas écartée depuis le début de la vérité historique, de l’équité et de la justice. » « En inspectant nos infrastructures en ruines – la largesse des pays donateurs et les efforts internationaux réduits en miettes une fois de plus par les F-16 et les missiles de fabrication américaine – mes pensées se tournent vers les Américains. Que pensent-ils de tout cela ? » Accusant Israël d’avoir pris « prétexte » de l’enlèvement du caporal Gilad Shalit pour déclencher son offensive, il s’insurge contre « l’emprisonnement de milliers de Palestiniens, dont des centaines de femmes et d’enfants, pour résistance contre l’occupation illégale » des Territoires. « Israël, puissance nucléaire et 13e force militaire de la planète, utilise cette capacité pour contrôler un territoire grand comme le New Jersey (Est des États-Unis) contre des adversaires qui n’ont pas d’armes conventionnelles. » Mais, ajoute-t-il, il existe « un remède » aux maux dont souffre le Proche-Orient, qui passe par une résolution de la question des réfugiés de 1948 (date de l’indépendance proclamée d’Israël) et la création d’un État « en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ayant pour capitale Jérusalem-Est ». Ce dernier point, qui se traduit par une reconnaissance implicite d’Israël, est révélateur d’une orientation relativement nouvelle au sein du Hamas qui jusqu’à sa victoire aux élections législatives du 25 janvier niait complètement le fait même de l’existence de l’État hébreu. Haniyeh en profite également pour critiquer vertement le retrait unilatéral de la bande de Gaza en septembre dernier ainsi que le projet de regroupement de colons en Cisjordanie proposé par le Premier ministre israéilien Ehud Olmert « qui ne conduiront pas à la paix ». « Si seulement les Américains connaissaient la vérité », déplore en conclusion le Premier ministre, la possibilité d’un règlement pacifique du conflit israélo-palestinien « pourrait devenir réalité ».
Le Premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une quasi-clandestinité à Gaza, s’est directement adressé à l’opinion américaine dans une tribune publiée hier par le Washington Post pour critiquer sévèrement l’Administration Bush.
Limitant ses sorties dans la bande de Gaza, dormant chaque nuit dans un lieu différent et tenu secret, menacé indirectement de...