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En éliminant le « terroriste n° 1 » en Russie, le maître du Kremlin veut paraître comme un leader efficace La mort de Bassaïev renforce Poutine avant le G8

La mort du « terroriste n°1 » en Russie, Chamil Bassaïev, vient très opportunément renforcer la position de Vladimir Poutine à quelques jours de sa rencontre avec George W. Bush, puis avec ses autres pairs du G8, en fin de semaine à Saint-Pétersbourg. «Il est bien probable que Bassaïev a été tué “pour l’occasion”, à la veille du sommet du G8 », affirme ainsi Evgueni Volk, de la fondation Heritage. Selon lui, la mort de Bassaïev apparaît comme « un élément de la préparation du G8, devant créer un climat de bienveillance autour de Poutine et minimiser la portée des critiques ». Il la place dans le prolongement d’actions censées créer ce climat, comme le sommet religieux ou celui des ONG organisés par le Kremlin et la séance de questions-réponses sur l’Internet à laquelle s’est récemment prêté M. Poutine. Si cette thèse semble impossible à vérifier, il est exact que la mort du chef de guerre vient à point nommé pour M. Poutine. Car, dans un monde où l’image d’un pays et de son dirigeant se construit en bonne partie à coups de titres des journaux télévisés du soir, les derniers mois ont été difficiles pour le président russe. Avec, notamment, les accusations de manque de démocratie et d’utilisation des ressources énergétiques à des fins politiques, venues du vice-président américain Dick Cheney, le raidissement américain sur l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et, coup encore plus dur pour M. Poutine, l’exécution de quatre diplomates russes par un groupe extrémiste irakien. Depuis vingt ans, Moscou avait évité ce genre d’humiliations à l’étranger, soit parce qu’il était craint par les groupes terroristes, soit parce que ces derniers n’avaient pas de raisons particulières de s’en prendre aux Russes. En éliminant Bassaïev, M. Poutine apparaîtra à Saint-Pétersbourg, aux côtés d’un George W. Bush embourbé en Irak, comme un leader efficace, effaçant des conjectures selon lesquelles les forces russes auraient toléré « l’ennemi public n° 1 » pour tenter de justifier leur présence en Tchétchénie. Mais, estime l’analyste Alexeï Malachenko, de la fondation Carnegie à Moscou, si « on doit complimenter Poutine » à Saint-Pétersbourg pour l’élimination de Bassaïev, « cela ne lui épargnera pas des questions désagréables, par exemple sur les activités de Ramzan Kadyrov », l’homme fort du régime prorusse de Grozny, dont les milices armées sont accusées de nombreuses exactions. Pour M. Malachenko, la mort du chef de guerre est un point « final », « pas un événement crucial ». « Le jihad continuera » contre la Russie après la mort de Chamil Bassaïev, a ainsi affirmé leur porte-parole à l’étranger, Movladi Oudougov. Et, pour réduire la portée psychologique du succès russe, les indépendantistes ont assuré que leur commandant était mort « à la suite de l’explosion accidentelle d’un camion transportant des explosifs », et non grâce à une opération complexe minutieusement préparée par les services spéciaux russes. Dont le maître du Kremlin est un ancien colonel.
La mort du « terroriste n°1 » en Russie, Chamil Bassaïev, vient très opportunément renforcer la position de Vladimir Poutine à quelques jours de sa rencontre avec George W. Bush, puis avec ses autres pairs du G8, en fin de semaine à Saint-Pétersbourg.
«Il est bien probable que Bassaïev a été tué “pour l’occasion”, à la veille du sommet du G8 », affirme ainsi...