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Actualités

50 ans de lumière

Le fameux chef d’orchestre et violoniste français Charles Munch disait: «Aucun musicien ne peut se permettre, à Baalbeck, le luxe d’une seule fausse note.» Ce festival, qui se targue d’être «l’événement culturel le plus ancien et le plus prestigieux du Moyen-Orient», exerce, à l’évidence, une certaine fascination sur les artistes qui se produisent dans son cadre exceptionnel. La grandeur du site, la majesté des colonnes millénaires et «un certain magnétisme inhérent à ces pierres», dixit David Corm, ne laissent pas indifférent. Loin de là. Le public, tout comme les artistes, tombe littéralement et inexorablement sous le charme. Depuis 50 ans, il se déroule durant les deux mois de juillet et d’août, dans le cadre des ruines romaines d’Heliopolis, offrant de spectaculaires productions de musique classique, danse, théâtre, opéra, jazz, pop et musiques du monde. «Dès 1955, des activités culturelles sont organisées à l’intérieur de l’acropole romaine», indique Nayla de Freige, vice-présidente du festival chargée de communication. En 1956, gérée par des bénévoles, l’association prend le nom officiel de «Festival international de Baalbeck». «Cette institution, soutenue par le président de la République, Camille Chamoun, devient alors une des institutions officielles du gouvernement dont la mission est de promouvoir la vie culturelle et touristique du pays», ajoute-t-elle. En 1966, Baalbeck fonde une école d’art dramatique dans le but de promouvoir le théâtre libanais, confirmant ainsi son rôle de patron des arts. «En 20 ans, le Festival international de Baalbeck développe une renommée internationale et les artistes de par le monde rivalisent pour se produire sur ses planches», poursuit Mme de Freige. Les activités du festival sont interrompues en 1975, durant la guerre civile du Liban, pour redémarrer aussi vite une fois la paix retrouvée. Depuis 1997, le festival a retrouvé sa gloire d’antan, fleuron culturel et touristique de la région, offrant des spectacles très recherchés. «Il reçoit à nouveau les plus grands artistes du monde et attire plus de 40 000 spectateurs chaque été», indique-t-on au bureau du festival. Cette année, le festival fête donc son jubilé. «Cinquante ans de création mais pas de festival, puisque nous avons eu 22 années d’interruption due à la guerre», souligne de Freige. C’est ce que l’on montre dans le film intitulé The First Fifty Years, de Philippe Aractingi.» Le réalisateur libanais a résumé, en images et musique, les riches heures du festival. «L’idée était surtout de faire un travail de recherche d’archives de compilation pour retrouver les images en souvenir des 50 ans.» Ricardo Karam a également réagi au cinquantenaire en diffusant une émission de trois heures «où il est allé retrouver la plupart des artistes libanais et étrangers qui avaient participé au festival. Il a donc revu Aznavour, Domingo, Béjart, Geneviève Page... Rahbani, Roméo Lahoud, etc.» «Pour ce jubilé, Nélida Nassar, qui avait réalisé un marque-page il y a quelques années, nous a offert le concept de l’affiche. On prévoit également d’en faire des foulards», poursuit de Freige. Toujours dans le cadre de cette célébration, le festival a donné une soirée de gala dans les ruines, effectué un partenariat avec les Chorégies d’Orange pour le spectacle Lucia di Lammermoor et lancé le projet du musée du festival dont le design sera réalisé par l’architecte Zaha Hadid. L’ALBA a également monté un spectacle retraçant 50 années de spectacles. Et L’Oréal, société partenaire du festival, a édité un livre intitulé La magie de Baalbeck. «Le festival appartient à la société civile libanaise. Il n’appartient ni au comité ni à l’association. Tout Libanais doit pouvoir s’identifier à ce festival», conclut de Freige.
Le fameux chef d’orchestre et violoniste français Charles Munch disait: «Aucun musicien ne peut se permettre, à Baalbeck, le luxe d’une seule fausse note.»
Ce festival, qui se targue d’être «l’événement culturel le plus ancien et le plus prestigieux du Moyen-Orient», exerce, à l’évidence, une certaine fascination sur les artistes qui se produisent dans son cadre...