Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

RAPPORT - Prévisions de croissance soutenue dans les pays en développement L’ONU redoute un « ralentissement sensible » de l’économie mondiale en 2006

L’ONU table sur une croissance mondiale de 3,6 % en 2006, mais elle redoute un « ralentissement sensible » sur la fin de l’année, sous l’effet conjugué du déficit commercial américain, des prix du pétrole et des risques de pandémie de grippe, selon un rapport publié hier. « On s’attend à un ralentissement sensible dans la deuxième moitié de 2006 », écrivent les Nations unies dans le rapport semestriel « Situation et perspectives de l’économie mondiale » publié à Genève. L’ONU compte désormais sur une croissance mondiale de 3,6 % cette année, soit autant qu’en 2005. C’est un peu plus que dans sa prévision publiée début 2006, lorsque l’ONU disait tabler sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) mondial de 3,3 % seulement. Mais les experts onusiens expliquent que si « l’économie mondiale a commencé l’année avec vigueur », « les nouveaux risques de baisse apparus récemment pèseront sur l’économie mondiale à brève ou moyenne échéance ». Parmi ces risques, le rapport désigne le déficit courant des États-Unis, qui devrait dépasser 900 milliards de dollars cette année. Ses auteurs mettent en garde contre une forte dévaluation du dollar qui aurait pour but de corriger ce déficit et s’alarment d’un éventuel « moindre empressement » des pays excédentaires comme la Chine ou le Japon « à détenir des actifs libellés en dollars et à continuer de financer ainsi le déficit des États-Unis ». Un tel scénario se traduirait par « une compression brutale des dépenses des ménages et des entreprises américaines », qui entraînerait une forte contraction économique mondiale et un bouleversement des marchés financiers, redoutent les économistes de l’ONU. Les experts s’inquiètent aussi de l’envolée des prix du pétrole, qui, aux alentours de 75 dollars le baril, sont à leur plus haut niveau nominal jamais atteint et juste 10 % en dessous de leur record de 1980 en termes réels. Le rapport affirme que « différents facteurs imprévus, tels que les tensions géopolitiques et les catastrophes naturelles, pourraient causer de graves ruptures d’approvisionnement ». Dans ce cas, « des prix pétroliers beaucoup plus élevés associés à une pénurie de pétrole paralyseraient la croissance économique mondiale », s’inquiètent les auteurs du rapport. Face au risque de pandémie de grippe, qui est au plus haut depuis 1968, l’ONU relève qu’elle pourrait coûter à la planète entre 0,1 % et 10 % de son PIB en une année, le nombre de morts variant selon les estimations de 5 à 150 millions. Une telle éventualité aurait cependant « un impact brutal mais temporaire » sur l’activité. Les pays en développement à forte densité de population seraient les plus touchés, mais les économies les plus ouvertes souffriraient le plus de la rupture des flux financiers et commerciaux. L’ONU s’inquiète aussi d’un éclatement de la bulle immobilière dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, qui serait provoqué par la hausse des taux d’intérêt. Région par région, l’ONU s’attend toujours à une croissance soutenue des pays en développement, dont certains bénéficient de la hausse des cours du pétrole et des matières premières en général. Ces pays devraient afficher un PIB en hausse de 6,2 % cette année, après 6,1 % en 2005 (et une prévision de 5,6 % donnée en janvier). La reprise est surtout nette en Asie orientale (7,3 % contre 6,5 % prévus en janvier) et dans les pays les moins avancés (PMA, +7,3 % après 6,9 % en 2005). Pour l’ensemble des pays développés, la hausse atteindrait 2,7 % comme en 2005, soit un peu plus que dans la précédente estimation (2,5 %). La hausse atteindrait environ 3 % aux États-Unis et 2 % dans la zone euro.

L’ONU table sur une croissance mondiale de 3,6 % en 2006, mais elle redoute un « ralentissement sensible » sur la fin de l’année, sous l’effet conjugué du déficit commercial américain, des prix du pétrole et des risques de pandémie de grippe, selon un rapport publié hier.
« On s’attend à un ralentissement sensible dans la deuxième moitié de 2006 », écrivent les Nations...