Espagne - La rame de métro roulait à 80 km/h dans un virage limité à 40 km/h Une « défaillance humaine » à l’origine du drame de Valence

Une défaillance humaine est, selon des sources officielles, à l’origine du déraillement d’une rame de métro qui a fait 41 morts lundi à Valence, qui leur préparait hier des funérailles solennelles en présence des souverains espagnols. L’étude de la boîte noire a révélé que la rame circulait « à 80 km/h dans un virage dans lequel la vitesse est limitée à 40 km/h », a dit à l’AFP José Aroca, porte-parole du syndicat ferroviaire de Valence, à l’issue d’une réunion technique entre les syndicats, le personnel de sécurité du métro et la direction du Métro de Valence. Le ministre régional aux Infrastructures, José Ramon Garcia Anton, a confirmé que « toutes les autres hypothèses avaient été écartées ». « C’est un excès de vitesse », a-t-il ajouté en citant, lui aussi, les conclusions de l’analyse de la boîte noire. Le responsable régional a imputé cet excès de vitesse à « une indisposition » du conducteur. Selon M. Aroca, le conducteur « a dû subir une sorte de perte de conscience, d’évanouissement ». Hier, Valence, déjà pavoisée aux couleurs vaticanes à 4 jours d’une visite du pape Benoît XVI, s’est figée à midi pour 5 minutes de silence à la mémoire des victimes. Les autorités régionales ont décrété 3 jours de deuil officiel. Le silence a aussi été observé à Madrid, Barcelone et dans d’autres villes d’Espagne comme Palma de Majorque en mémoire des victimes du déraillement, survenu au débouché d’un tunnel menant à la station Jésus, en plein centre-ville. Dans ce quartier de Patraix, les habitants ont déposé devant une des deux bouches de métro une vingtaine de bougies rouges, des petits mots exprimant leurs condoléances, un bouquet d’œillets et un chapelet (photo). Deux grues étaient toujours à l’ouvrage hier sur le site, au-dessus d’un trou creusé dans le bitume par lequel ont été passés des câbles pour relever et tracter les wagons couchés sur la voie. Les corps de 40 des 41 morts ont été identifiés, selon le sous-préfet de Valence, Luis Felipe Martinez. Difficulté ajoutée pour l’enquête sur les causes du drame, le chauffeur et la contrôleuse de la rame sont au nombre des victimes, parmi lesquelles figurent 12 hommes et 29 femmes. Une petite localité du sud-ouest de Valence, Torrent, est la ville la plus durement frappée par l’accident, avec 18 morts. Les funérailles des victimes devaient se tenir à 19h00 en la cathédrale de Valence, en présence des souverains espagnols, Juan Carlos et Sofia, et du chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero.