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Actualités - CHRONOLOGIE

Réception à l’occasion du 4 Juillet destinée à de jeunes Libanais Financé par le département d’État américain, le programme YES mise sur l’échange culturel

«À mon arrivée aux États-Unis, pour l’un de mes camarades de classe j’étais “la fille au foulard”. Un an plus tard, je suis devenue pour lui “tout simplement Diana”. » Diana Yafi, 17 ans, arbore au-dessus de son foulard bleu le grand chapeau de l’oncle Sam. Hier, elle était l’hôte – avec plus d’une centaine d’autres jeunes – d’un barbecue à l’ambassade des États-Unis à Awkar, organisé à l’occasion du 4 Juillet. Diana fait partie d’un groupe de jeunes ayant bénéficié du programme YES (Youth Exchange and Study Program), financé par le département d’État américain et s’adressant aux élèves des écoles publiques et privées dans plusieurs zones du monde. Grâce au programme, ces jeunes accueillis dans des familles américaines bénéficient d’une scolarité d’un an dans les lycées US. Lors de la réception d’hier, l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, a remis au nom de la USAid des dons s’élevant à plus de 2,7 millions de dollars à des universités, écoles et diverses associations s’occupant d’éducation. La réception a constitué pour M. Feltman une occasion pour rappeler « l’engagement constant et à long terme des États-Unis vis-à-vis du Liban ». C’est autour de la piscine de l’ambassade que la réception a été organisée. Les lieux étaient décorés de guirlandes, de ballons, d’étoiles et d’autres objets aux couleurs de la bannière étoilée, le tout allant merveilleusement bien avec le chapeau de Diana, qu’elle avait rapporté en juin dernier en rentrant des États-Unis. À l’instar des autres jeunes, elle est venue avec ses parents qui « étaient très contents de l’envoyer aux États-Unis ». Sa mère, Hana’ – également voilée –, met l’accent sur l’opportunité de suivre des cours dans un lycée américain. « C’est un enrichissement », dit-elle. Diana, qui est élève du lycée public Omar Farroukh à Beyrouth, a vécu un an dans l’État de l’Oregon. « Les États-Unis, ce n’est pas ce qu’on voit à la télévision. Là où j’étais, il n’y avait ni gratte-ciel ni mégapole... mais de petites villes », dit-t-elle. Elle raconte avec des yeux pétillants son expérience américaine, « l’échange entre les civilisations ». Oui, bien sûr, elle a été « étiquetée » avec son foulard. « Certains, à l’école, ne voulaient pas lui adresser la parole. Mais ça a changé à la longue. Il suffit d’avoir de la patience, d’aller vers l’autre et de l’accepter », dit-elle. Diana, Élias, Imad, Mohammad, Rita et une centaine d’autres étaient tous donc présents à l’ambassade des États-Unis hier. Des jeunes de toutes les régions du pays : Majdel-Anjar, Zahlé, Tyr, Manara (Békaa- Ouest), Tripoli, Byblos... Tous ont « aimé les États-Unis, appris une autre culture et créé des liens avec les Américains ». Imad, réfugié palestinien habitant non loin de Zahlé, devrait recevoir cet été son « papa d’accueil », le père de famille qui l’a accueilli dans l’État de Colombia. « C’est un professeur d’université. Il a trois enfants adoptifs, originaires de Corée et du Mexique », raconte-t-il comme s’il était toujours surpris « par cette culture qui ne ressemble pas à la nôtre ». Ayant bénéficié d’une bourse universitaire, il suit actuellement des études d’ingénierie à l’AUB et compte repartir plus tard se spécialiser aux États-Unis. « Mon host dad m’aidera », dit-il, convaincu. Rita, 16 ans, a réussi grâce à divers entretiens à décrocher une bourse à l’Université de Harvard. « Je compte suivre des études en génie génétique. Je repartirai dans deux ans. J’étais contente au lycée américain. Je participais à toutes les activités parascolaires. J’ai beaucoup appris en un an. Et je pense que j’ai réussi à faire connaître le Liban à mes amis américains », dit-elle. Rita et les autres conviennent qu’il faut avoir « de la ténacité et de la force de persuasion pour changer certains clichés. Expliquer où est le Liban sur la carte, dire que l’on n’y circule pas à dos de chameau, que nous n’avons pas de déserts et passe encore ». Adopté au Liban depuis quatre ans, le programme YES a été mis en place pour encourager l’échange culturel entre les États-Unis et une vingtaine de pays, notamment le Liban, la Tunisie, l’Algérie, l’Inde, le Pakistan et divers États africains. « Il s’adresse aux élèves des écoles publiques et privées. Sélectionnés, ils suivent durant un an le cursus d’un lycée américain et retournent au Liban pour le programme scolaire ordinaire. Le but ne réside pas dans le fait de les garder aux États-Unis », indique à L’Orient-Le Jour l’attaché culturel de l’ambassade, Ryan Gliha. « Chaque année, nous recevons environ 1 200 demandes, nous en sélectionnons une quarantaine. La connaissance de l’anglais est nécessaire, mais aussi la capacité de ces jeunes à s’adapter et à participer à un échange culturel », poursuit-il. « Trois groupes d’élèves sont déjà partis et revenus des États-Unis. Le quatrième quittera le Liban le mois prochain », note-t-il. Pour en revenir au message de l’ambassadeur US, traduit en arabe par Raouf Youssef, directeur de la USAid, M. Feltman a indiqué que les élèves du programme YES sont « les meilleurs ambassadeurs du Liban aux États-Unis », soulignant qu’en « misant sur les jeunes, nous réaffirmons l’engagement à long terme des États-Unis à l’égard du Liban ». Au nom de la USAid, M. Feltman a remis des chèques à divers organismes qui s’occupent d’éducation : L’AUB a reçu un peu plus de 1,7 million de dollars, la LAU environ 697 856 dollars, l’ACS (American Community School) 90 000 dollars et l’IC (International College) 20 000 dollars. Ces dons seront utilisés pour le financement de bourses universitaires et scolaires. Des associations et des écoles dans diverses régions du Liban ont eu droit également à des aides : l’association caritative pour l’éducation a reçu 48 000 dollars pour mettre en place un projet dans une école de Tripoli, l’association sociale de Mrouj a reçu 44 000 dollars pour l’achat de matériel destiné à des orphelins, l’association artistique de Tyr a reçu 35 000 dollars, et l’école de La Sagesse a reçu 10 000 dollars qui seront utilisés pour un programme d’éducation destiné aux enfants aux besoins spécialisés. Patricia KHODER
«À mon arrivée aux États-Unis, pour l’un de mes camarades de classe j’étais “la fille au foulard”. Un an plus tard, je suis devenue pour lui “tout simplement Diana”. » Diana Yafi, 17 ans, arbore au-dessus de son foulard bleu le grand chapeau de l’oncle Sam. Hier, elle était l’hôte – avec plus d’une centaine d’autres jeunes – d’un barbecue à l’ambassade des...