Les Rembrandt du Mauritshuis à l’honneur pour les 400 ans du maître

Le musée Mauritshuis, à La Haye, présente douze peintures de Rembrandt, dont on célèbrera les 400 ans le 15 juillet, parmi lesquelles trois œuvres vouées à une nouvelle jeunesse après avoir été restaurées en profondeur. « Les peintures sont comme des humains. Elles subissent des dommages, parfois importants (...) Tous les 70 à 80 ans, les toiles sont restaurées. Cette vague-ci a débuté en 1997 », explique le directeur du musée, Frits Duparc. L’Hymne de Siméon (1631), un Autoportrait réalisé l’année de sa mort (1669) et un Homère (1663) sont mis en exergue. « Ces restaurations nous ont énormément appris. On a découvert qu’un tiers du Homère était recouvert de peinture qui n’était pas de la main du maître, probablement après avoir subi un incendie » en 1783, explique M. Duparc. « Les retouches ont été enlevées. Ensuite, la toile est recouverte d’un vernis, et tout le travail est décrit en détail, afin que lors de la prochaine restauration, nos successeurs sachent ce que la toile a subi », poursuit le directeur. « Quelle métamorphose ! » s’exclame-t-il en désignant la toile. Occupant tout un pan de mur, la Leçon d’anatomie du docteur Nicolaes Tulp a la place de choix qui revient à cette toile de jeunesse (1632), qui a rendu le maître célèbre. Si la Leçon annonce l’avènement de l’artiste, il est au sommet de son art avec l’Autoportrait de 1669, parvenant en quelques traits nerveux, presque impressionnistes, à faire parler la toile. Rembrandt, qui ne sait pas que la mort l’attend bientôt, mais a perdu sa femme, sa concubine et son fils et a subi des revers de fortune, y figure, obstiné mais le regard triste. Cette émotion figée dans la peinture est une des grandes caractéristiques du maître, attentif à la réalité perceptible à l’œil. Les hommes ont des doubles mentons et les femmes ont du ventre, mais ces rondeurs ne sont que des accessoires. Ce qui compte, c’est la surprise et l’émerveillement devant les œuvres, comme l’exprime le visage (restauré) de Siméon, lorsqu’il se rend compte que c’est le Messie qu’il tient dans ses bras. « Un été avec Rembrandt », jusqu’au 18 septembre au musée Mauritshuis, La Haye.