Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Mekkaoui met l’accent sur la volonté du gouvernement d’améliorer les conditions de vie des réfugiés

« Le camp de Aïn el-Héloué incarne la cause palestinienne avec toutes ses ramifications et ses contradictions. Il représente un échantillon du peuple palestinien avec ses divers groupes et courants. » C’est ce qu’a indiqué, dans un entretien à L’Orient-Le Jour, le responsable du dialogue libano-palestinien, Khalil Mekkaoui. M. Mekkaoui tient à mettre l’accent sur l’engagement du gouvernement libanais à améliorer les conditions de vie des réfugiés palestiniens. Il rappelle l’initiative prise par le Premier ministre, Fouad Siniora, qui avait mené à l’organisation, conjointement avec l’Unrwa, le 5 mai dernier, d’une conférence qui avait rassemblé au Sérail les ambassadeurs de 25 pays donateurs. « Neuf projets visant essentiellement la réhabilitation de l’infrastructure des camps ainsi que la restauration des maisons ont été présentés », a indiqué M. Mekkaoui, soulignant que « la démarche a commencé à porter ses fruits. À partir de septembre, un projet d’un coût de deux millions et demi de dollars sera entamé dans les camps de Sabra et Chatila. » « Un même projet, portant également sur l’infrastructure et la restauration des maisons, est prévu plus tard pour le camp de Aïn el-Héloué », a-t-il ajouté. Interrogé sur les lois discriminatoires envers les réfugiés palestiniens, adoptées au fil des ans, M. Mekkaoui a évoqué plusieurs points qui sont actuellement en cours d’étude. En ce qui concerne le droit au travail, les Palestiniens étant interdits d’exercer un nombre de métiers, M. Mekkaoui a rappelé que « le ministre du Travail a déjà pris l’initiative de permettre aux réfugiés palestiniens d’exercer certains métiers qui leur étaient interdits ». « Mais cette décision ne touche pas les professions libérales, comme la médecine ou l’architecture, précise-t-il. La loi libanaise stipule dans ce cadre que chaque étranger a le droit d’exercer ce genre de professions au Liban sous condition de réciprocité. » Mais les Palestiniens n’ont pas d’État, comment peut-on exiger la réciprocité ? « Il faut trouver une formule pour qu’ils puissent travailler, l’affaire ne dépend pas seulement du Liban officiel mais aussi des ordres et des syndicats qui ont leurs règlements internes », dit-il. Concernant le droit à la propriété, une ancienne loi permettait aux réfugiés palestiniens d’acquérir des biens fonciers à l’instar des autres ressortissants arabes. Cette loi avait été modifiée, devenant discriminatoire envers les Palestiniens. M. Mekkaoui souligne la nécessité de trouver une solution permettant aux Palestiniens qui avaient acquis sous cette loi des biens fonciers sans les enregistrer de pouvoir le faire. Le travail sur ce dossier doit être fait au Parlement. Le responsable du dialogue libano-palestinien met l’accent également sur les problèmes relatifs aux papiers d’identité de certains réfugiés palestiniens. Il explique que, durant des années, la Sûreté générale confisquait les papiers d’identité – émis par le Liban – des réfugiés palestiniens qui rentraient au pays après avoir passé plusieurs années à l’étranger, ceux-là ayant acquis à la longue une carte de séjour ou une nationalité européenne ou américaine. Leurs documents confisqués, ces réfugiés étaient radiés des listes d’état-civil palestiniennes relevant du ministère libanais de l’Intérieur. « Ceci n’est plus de mise actuellement et nous œuvrons pour que la Sûreté générale remette les documents de voyage qui ont déjà été confisqués », indique-t-il. M. Mekkaoui évoque un autre dossier relatif aux papiers d’identité et qui concerne majoritairement les réfugiés expulsés de Jordanie en 1970 et leurs descendants nés au Liban. « Environ 4 000 Palestiniens n’ont aucun document prouvant leur identité. La majorité avaient des papiers délivrés (et non renouvelés) par le royaume hachémite », indique-t-il, soulignant la nécessité d’accorder à ces réfugiés « des documents prouvant qu’ils sont palestiniens, au cas où ils veulent quitter le Liban, par exemple ». Pour M. Mekkaoui, « accorder des facilités aux réfugiés palestiniens n’est en aucun cas une manière de les implanter au Liban ». « Au contraire, le fait d’avoir délaissé les camps a permis leur transformation en terrains fertiles aux fondamentalistes », note-t-il. Il sait qu’il est impossible de résoudre en quelques mois des problèmes qui se sont accumulés durant des dizaines d’années. « Il faut du temps, dit-il, mais l’important c’est d’avoir commencé le travail. Nous ne voulons plus d’îlots d’insécurité au Liban, nous tenons à ce que les réfugiés palestiniens vivent dignement jusqu’à ce qu’ils puissent rentrer chez eux », dit-il. Même si les Palestiniens n’ont toujours pas formé une délégation unifiée, pour M. Mekkaoui « le dialogue a déjà été entamé en octobre et ne s’est pas arrêté ». « Mais la formation d’une délégation commune reste nécessaire pour discuter du dossier du désarmement à l’intérieur et hors des camps », conclut-il. Pat. K.

« Le camp de Aïn el-Héloué incarne la cause palestinienne avec toutes ses ramifications et ses contradictions. Il représente un échantillon du peuple palestinien avec ses divers groupes et courants. » C’est ce qu’a indiqué, dans un entretien à L’Orient-Le Jour, le responsable du dialogue libano-palestinien, Khalil Mekkaoui.
M. Mekkaoui tient à mettre l’accent sur...