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Koweït - Aucune femme élue lors des législatives de jeudi Le retour en force de l’opposition risque de relancer la crise institutionnelle

Le retour en force de l’opposition, notamment islamiste, lors des législatives koweïtiennes de jeudi, risque de relancer la crise institutionnelle autour du découpage électoral qui avait conduit à la dissolution de la précédente Chambre, ont affirmé hier des analystes. L’opposition, une alliance groupant des islamistes, des libéraux et des nationalistes, a réalisé une fulgurante victoire en remportant 33 sièges, la majorité absolue de l’Assemblée de 50 membres. Les islamistes sunnites ont obtenu 17 sièges, avec un gain de trois sièges sur le Parlement sortant, et les islamistes chiites ont obtenu quatre sièges, perdant un. En revanche, aucune des 28 candidates n’a été élue alors que les femmes participaient pour la première fois à des élections au Koweït. Les deux femmes à réaliser les meilleurs résultats sur les 28 candidates sont Rola Dachti (plus de 1 540 voix) et Nabila al-Anjari (1 056 voix). « Les électeurs ont lancé un message fort au gouvernement en disant qu’ils sont frustrés par sa mauvaise politique et la corruption ambiante», a estimé l’analyste Jassem al-Saadoun. Selon lui, « si le gouvernement reçoit le message, instaure un cabinet propre et entreprend un pas vers les réformes, les choses se dérouleront dans le calme ». « Mais, s’il décide de poursuivre sa précédente politique, nous nous dirigerons sûrement vers une confrontation et une crise », a-t-il averti. Conformément à la loi koweïtienne, les vainqueurs des élections ne forment pas le gouvernement, l’émirat n’ayant pas un système politique multipartite. Depuis que la démocratie a été introduite en 1962, une haute figure de la famille régnante des al-Sabah a toujours présidé le gouvernement, tandis que d’autres membres de la famille détiennent les postes-clés comme l’Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères. Le cabinet présentera sa démission samedi, et un nouveau gouvernement doit être formé dans les deux semaines suivantes. Le Parlement entamera alors la nouvelle législature. Le Parlement détient des pouvoirs législatifs mais ne peut renvoyer le gouvernement, même s’il peut censurer le Premier ministre et refuser de coopérer avec le gouvernement. Dans ce cas, l’émir peut dissoudre le Parlement ou démettre le cabinet. Il a opté pour une dissolution dans la majorité des cas précédents. Les élections de jeudi ont ainsi été anticipées d’un an après la dissolution de l’Assemblée par l’émir cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, le 21 mai, à la suite d’une polémique entre les députés progouvernementaux et l’opposition. L’opposition réclamait la réduction de 25 à 5 le nombre de circonscriptions. Elle estime cette réforme indispensable pour réduire l’influence des clivages tribaux et communautaires et les possibilités d’achat de voix. « Je crois que le gouvernement n’a pas beaucoup de choix. Les réformistes radicaux détiennent assez de voix au Parlement pour paralyser le prochain gouvernement », affirme l’analyste politique Ayed al-Manna. « Ils pourraient déclarer un état de non-coopération avec le Premier ministre, ce qui conduirait à une crise constitutionnelle majeure », a ajouté M. Manna.

Le retour en force de l’opposition, notamment islamiste, lors des législatives koweïtiennes de jeudi, risque de relancer la crise institutionnelle autour du découpage électoral qui avait conduit à la dissolution de la précédente Chambre, ont affirmé hier des analystes.
L’opposition, une alliance groupant des islamistes, des libéraux et des nationalistes, a réalisé une...