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Affaires d’entreprises Trois questions à... Nabil Ghorra, directeur général d’Uniceramic

Q. - Comment vont les affaires dans l’industrie du carrelage alors que le secteur de la construction est florissant ? N. G. – « Le volume du marché local des carreaux en céramique s’est accru de 9 % entre 2004 et 2005. Cette croissance était de 16 % un an auparavant. Mais, depuis 2003, la part de marché d’Uniceramic est passée de 34 % à 26 %. L’ouverture de nos frontières a profité aux étrangers. Le marché local est inondé de produits chinois et égyptiens à prix dérisoires. L’importation au Liban du carrelage italien et espagnol est en régression en raison de la valeur élevée de l’euro. En 2004, près de 1 296 000 mètres carrés de carreaux égyptiens ont été importés. Ce chiffre a atteint 2 910 000 m2 en 2005. L’arrivée des Chinois à la Foire de Tripoli portera un coup fatal à notre industrie. Un projet de loi sur les mesures de protection provisoires de la production locale traîne dans les tiroirs du secrétariat de la présidence du Conseil. À chaque fois que les industriels relancent sur ce sujet le Premier ministre Fouad Siniora, ce dernier leur demande “ de se réconcilier avec les réalités économiques ”. En 2005, Uniceramic a tenté de diminuer l’incidence du coût du m2 de carreaux en augmentant le volume de la production et en maintenant les mêmes coûts fixes de production. Le résultat n’a pas été concluant. Les produits égyptiens et chinois restaient moins chers. Uniceramic a alors tenté de muter sa production vers le haut de gamme. » Q. - Des rumeurs circulent sur une éventuelle délocalisation de votre usine au Qatar. Qu’en est-il au juste ? N. G. – « Ce n’est pas une délocalisation. Uniceramic va monter une nouvelle unité de production au Qatar. L’investissement s’élève à 25 millions de dollars. Comme l’industrie du carrelage est une industrie qui nécessite l’usage d’une énergie intensive, le Qatar est un pays de choix pour son implantation. Les 1 000 kilocalories d’énergie coûtent au Qatar 0,23 cent alors qu’au Liban ce coût est de 7 cents, soit 29 fois plus. La facture d’énergie d’Uniceramic est au Liban de 7 millions de dollars en moyenne annuelle. Pour la même quantité le montant de la facture au Qatar sera de 800 000 dollars. De plus, l’unité de production au Qatar serait située à proximité des marchés que nous approvisionnons, tels que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn. Nos produits sont volumineux et nous pourrons ainsi enregistrer des économies au niveau des coûts de transport. Le coût moyen de la main-d’œuvre est de 200 $ au Qatar et de 430 $ au Liban. Cependant, nous envisagerons dans une étape ultérieure de nous désengager petit à petit du Liban si l’État libanais ne consent pas à accorder des mesures de protection provisoire à notre industrie alors que nos produits sont des produits à valeur ajoutée. Unicermaic emploie dans la Békaa près de 470 personnes et 30 % de son capital est coté à la Bourse de Beyrouth. » Q. - Votre réputation à l’échelle internationale a commencé par l’appel d’offres que vous avez remporté pour le recouvrement des murs du métro de Paris. Quels sont les autres gros contrats qui sont inscrits à votre crédit ? N. G. – « Le succès des carreaux biseautés du métro de Paris a créé une forte demande de ce produit aux États-Unis et en Angleterre au cours des quatre années qui ont suivi l’exécution du contrat en France en 1997. À l’heure actuelle, Uniceramic a des joint-ventures aux États-Unis et en Angleterre. Uniceramic est en phase finale dans ses pourparlers avec un opérateur allemand de renommée internationale. L’objet des négociations : la signature d’un contrat de sous-traitance de sa production au Liban. » Liliane MOKBEL

Q. - Comment vont les affaires dans l’industrie du carrelage alors que le secteur de la construction est florissant ?
N. G. – « Le volume du marché local des carreaux en céramique s’est accru de 9 % entre 2004 et 2005. Cette croissance était de 16 % un an auparavant. Mais, depuis 2003, la part de marché d’Uniceramic est passée de 34 % à 26 %. L’ouverture de nos frontières a...