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Les lecteurs ont voix au chapitre

L’escalier des Sursock Pour la quatorzième édition du Festival des arts, quartier Sursock, on ne peut qu’apprécier l’idée, devenue tradition annuelle, de faire revivre le passé fastueux de ce quartier de la capitale, grâce aux aquarelles de nos jeunes artistes. Il ne faut pas pour autant oublier que cet escalier portait le nom des Sursock et il faut qu’il garde son nom pour l’histoire, et cela pour deux raisons principales. La première, c’est en hommage à Évelyne Bustros qui appartenait aux « sept familles » de Beyrouth et qui fut la première femme à exposer ses tableaux au siège du Parlement. Puis elle créa les soieries de Zouk, exposa à New York en 1939 et prit l’initiative de créer l’Association pour le développement rural, qui ressemble à l’actuel mouvement de l’ADG. La deuxième raison, c’est l’engouement de nos jeunes romantiques et leurs déclarations amoureuses sur cet escalier qui embaumait le parfum naturel de jasmins entourant ses deux bords. Pour certains, c’était une occasion de discuter comment finir de l’oppression ottomane. Pour tous ces souvenirs, messieurs, rendez à César ce qui est à César, et de grâce rebaptisez cet escalier de son vrai nom : « l’escalier des Sursock ». Antoine SABBAGHA Les raisons d’une grève Les avocats ont voulu, il y a quelque temps, faire la grève contre la non-nomination des membres du Conseil supérieur de la magistrature. C’est bien louable, mais est-ce vraiment là une cause sérieuse qui pourrait pousser un avocat exerçant au Liban à se mettre en grève ? S’il y a des raisons valables pour inciter les avocats à faire la grève, elles se trouvent sûrement ailleurs. Une grève contre les juges par exemple : imaginez ces pauvres avocats, transpirant de chaleur sous leurs robes noires fermées jusqu’au cou, obligés d’attendre des matinées entières dans des salles sans ventilation un juge qui ne vient jamais à l’heure et qui, quand enfin il arrive, (très) en retard, ne fait qu’ajourner l’audience pour au moins un nouveau trimestre, et cela indéfiniment. Une autre raison valable pour faire la grève serait contre la justice elle-même, avec tous ses auxiliaires, à l’intérieur du Palais de justice comme à l’extérieur, des registres de commerce aux registres fonciers, en passant par les greffes des tribunaux, jusqu’aux FSI, CNNS et tous les autres sigles, qui concourent à rendre les jours des avocats méprisables et laids et leur avenir sombre. Les avocats pourront aussi bien faire la grève contre eux-mêmes, parce qu’ils perpétuent un système qui exploite leurs stagiaires sans compensation matérielle, ni d’ailleurs intellectuelle ou professionnelle, et les abandonne à eux-mêmes ; des avocats qui deviennent vieux avant d’être jeunes, des retraités sans avoir travaillé, des sans-emploi qui font la grève. S’il existe une raison principale qui pourrait rallier les avocats à faire la grève, ça serait le fait de n’avoir pas fait la grève il y a longtemps déjà. Adib Y. TOHMÉ Renverser les barricades « Celui qui peut régner sur la rue régnera un jour sur l’État, car toute forme de pouvoir politique et de dictature a ses recoins dans la rue », a dit Joseph Goebbels. Un jour, il y a une éternité, la rue semblait nous appartenir. « Nous » englobait alors musulmans, chrétiens et druzes, pauvres et riches, beaux et laids. Les pavés adhéraient à notre marche salutaire vers notre idée d’un Liban autre, libre, uni et enfin à tous ses fils. Rappelez-vous combien nous étions heureux alors, rappelez-vous combien nous étions forts. Si la rue a eu alors son mot à dire, si la rue a reflété alors notre volonté et nos aspirations, il serait temps de se la réapproprier tant la lutte pour notre survie s’avère ardue, longue et en butte à des obstacles nombreux et différents. Tel est notre destin, tel est notre devoir. Ceux qui ont pris notre place sur le bitume, ceux qui cassaient et détruisaient avaient le visage de nos vieux démons. C’est pour nous, pour cette formidable houle qui nous a secoués et qui a soulevé la ville, c’est pour nos enfants et ce Liban qui a réellement existé un 14 Mars pas si loin que cela, pas si utopique que cela, que nous nous devons de redescendre dans la rue, sous la bannière de l’unité, sans leader et sans politicien, réclamer nos droits, affirmer nos volontés, encore une fois, cent fois s’il le faut. C’est à nous, peuple du Liban, qu’il échoit de renverser les barricades. Maintenant et vite. Tania HADJITHOMAS MEHANNA Poujadisme à la libanaise Je crois que Ziyad Makhoul a raison de parler de poujadisme confessionnel à propos de certaines réactions maronites à la non-invitation de Lahoud au sommet de la francophonie. La figure même de ce poujadisme est le général Aoun qui par ailleurs se dit anticonfessionnel et démocrate ! Diane VOISINE Un cèdre pour chacun Il fut un temps où le Liban était recouvert de forêts de cèdres. De nos jours, il reste quelques arbres au Nord et au Chouf, deux régions qui ont réussi à éviter autant que possible les invasions humaines aussi bien que naturelles. Avec notre identité aujourd’hui retrouvée, notre emblème national est redevenu l’âme du pays et ses branches devraient recouvrir toutes les régions, afin que son essence embaume notre âme à chacun. Peut-être qu’alors, un miracle se produira et que nous nous mettrons à respirer les mêmes effluves, ceux de la paix des cœurs. Le Liban, avait dit le pape Jean-Paul II, est un message. Soyons, chacun, un message et cultivons un cèdre en chacun de nous. Sami CHALHOUB Pardonner, en attendant... Joumblatt, nous l’aimons bien, même s’il s’agit d’une personnalité controversée et constamment en contradiction avec lui-même, et même si actuellement il est incontestablement «le leader» courageux de l’indépendance. Mais quand nous l’entendons pourfendre devant un parterre de communistes, anciens, nouveaux, gauchistes, extrême-gauche, etc. les dictatures aux partis uniques, il oublie qu’il a été, comme son regretté père, l’un des admirateurs les plus fervents et l’un des alliés les plus solides de ces régimes, que feu Kamal Joumblatt avait reçu la médaille de Lénine et que, de temps en temps, il se remémore avec nostalgie du temps béni de l’Union soviétique. N’oublions pas aussi son alliance «indéfectible» (forcée ?) avec la Syrie. Pardonnons quand même, en attendant de voir ce que nous réserve l’avenir. Raymond FAKHOURY Un grave précédent L’affaire du boycott annoncé de la présidence de la République libanaise lors du sommet de la francophonie est révélatrice d’un sérieux dilemme dans lequel il faut savoir faire la part des choses. Il faut, en effet, séparer la personne du chef de l’État de la fonction qu’il incarne. Les évènements que le Liban a connus l’année dernière ont été provoqués par le non-respect des règles constitutionnelles et la prolongation du mandat de l’actuel locataire de Baabda. C’est ainsi que, dans la conjoncture actuelle, de nombreux leaders, en majorité chrétiens, estiment que le fait pour la Roumanie de ne pas inviter le président Émile Lahoud représente un grave précédent. Bien sûr que la prolongation du mandat du chef de l’État a constitué une erreur qu’il convient de corriger en obtenant la démission de l’intéressé. Mais au nom du même principe, celui du respect des règles constitutionnelles, il faut aussi désormais protéger la fonction. Il s’agit là d’un fragile équilibre que cette affaire d’invitation au sommet de la francophonie a mis en relief. La rupture de cet équilibre, dans le cadre du fonctionnement des institutions, pourrait avoir de fâcheuses conséquences entraînant alors la marginalisation de la communauté chrétienne et le non-respect d’un des fondements du Liban, celui de la coexistence, et du respect réciproque entre différentes communautés. François EL-BACHA La Békaa-Ouest oubliée J’ai été très étonné de lire dans votre journal, il y a quelques jours, que des volontaires avaient exécuté des travaux de déblaiement au col de Mdeirej. Je ne comprends pas pourquoi le ministère des Travaux publics n’avait pas entrepris les travaux nécessaires après l’effondrement qui a eu lieu en hiver. D’autre part, je suis natif de la Békaa-Ouest et ma région est complètement délaissée, à tous les niveaux. Il faudrait quand même penser à exécuter certains travaux indispensables et à tous les niveaux dans une région à laquelle personne au sein du gouvernement ne semble prêter attention. Adel M. BARAKAT Émigré aux USA Un peu trop critique J’apprécie beaucoup la lecture de votre journal, je le lis chaque matin sur l’ordinateur, je vis à Montréal et je le recommande à tous mes amis francophones. Je trouve que l’article d’Anne-Marie el-Hage sur l’aéroport récemment paru est un peu trop critique. Je suis d’accord, vous n’êtes pas les gens les plus disciplinés de la terre, mais, ayant beaucoup voyagé, je peux me permettre de vous dire que ça se passe partout de la même façon. Les gens agglutinés, les cris, les pleurs, les bébés, sauf qu’il n’y a pas du tout d’agent de sécurité, ni un ni deux, pour mettre de l’ordre dans tout ça et pour cause ce n’est pas leur boulot. Il y a peut-être juste un peu plus de désordre qu’ailleurs, et alors, c’est pour une fois un désordre sympathique. Christiane KHOURY HADDAD De Gaulle, l’Allemagne et la Syrie Quand le général Aoun compare le rapprochement entre l’Allemagne et la France, après la fin de la guerre de 1939-1945, à la situation actuelle entre le Liban et la Syrie, il oublie que l’Allemagne de l’époque n’était plus dirigée par Hitler et les nazis, qui étaient les premiers responsables de la guerre et qui avaient été jugés à Nuremberg. Le monde libre était donc satisfait du résultat. Sans souhaiter le même sort à l’actuelle direction syrienne, nous devons admettre que ce sont les mêmes qui ont « gouverné » le Liban durant des décennies qui sont encore là, à insulter nos dirigeants et à intriguer, avec leurs hommes sur le terrain, contre toute velléité d’indépendance du Liban. Mona KARAM À propos du « Da Vinci Code » Le surprenant succès planétaire du Da Vinci Code a remis au goût du jour le débat sur la divinité de Jésus. S’il est tout à fait normal pour des non-chrétiens de réfuter cette idée qui reste du domaine de la foi et qui, par définition, ne peut être prouvée, il est étonnant de voir certains chrétiens qui se considèrent croyants suggérer que la non-divinité du Christ ne change rien à leur foi, déclarant que l’essentiel est le message même de Jésus et non Sa nature divine. À ce niveau, il est nécessaire de souligner un point important de ce débat : on ne peut prétendre être chrétien sans croire à la divinité de Jésus puisque celle-ci est l’essence même de la foi chrétienne. En effet, toute la richesse du message chrétien ne réside pas seulement dans les recommandations de Jésus de nous aimer les uns et les autres et de pardonner à nos ennemis, mais surtout dans le mystère de l’incarnation d’un Dieu-Amour qui épouse la condition humaine jusque dans sa souffrance et qui vit au plus profond de sa chair l’injustice et la haine de l’homme pour l’homme. En effet, à travers les souffrances de Jésus, il faut voir les souffrances subies par Dieu face au mal que l’homme inflige à son semblable. Si à travers Jésus on ne voit pas Dieu en train de nous parler d’amour, de consoler les miséreux, de souffrir sur la Croix, de pardonner à Ses bourreaux, on passe à côté de toute la richesse du message chrétien. Nier la divinité de Jésus, c’est également nier Sa Résurrection. Peut-on parler de foi chrétienne sans croire à la Résurrection ? Que vaut le message chrétien s’il n’offre pas à l’homme cette réalité de la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur le mal ? Le message chrétien ne serait plus alors qu’un fatalisme face à l’injustice de ce monde, puisque sans la Résurrection, Jésus a perdu son combat. Dernière remarque : le Da Vinci Code n’hésite pas à induire ses lecteurs en erreur en prétendant que l’idée de la divinité de Jésus a été inventée de toute pièce par l’empereur Constantin au cours du concile de Nicée, au IVe siècle. Or il faut savoir que cette idée-là est largement répandue dans les Évangiles, qui sont la base même du christianisme originel. (Matth. 1.23 - 28.18, Marc 2.5, Luc 5.21 - 22.70, Jean 1.1 - 5.23 - 17.5 - 20.28) Charles NAJJAR NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
L’escalier des Sursock

Pour la quatorzième édition du Festival des arts, quartier Sursock, on ne peut qu’apprécier l’idée, devenue tradition annuelle, de faire revivre le passé fastueux de ce quartier de la capitale, grâce aux aquarelles de nos jeunes artistes. Il ne faut pas pour autant oublier que cet escalier portait le nom des Sursock et il faut qu’il garde son nom pour...