RENCONTRE - Le président de Clarins, Patrick Bizot, au Liban pour quelques jours À l’écoute des femmes pour rendre leur vie plus belle

Créée en 1954 par Jacques Courtin et installée au Liban depuis 1972, la maison Clarins occupe sur le marché local la première place des ventes pour la gamme de soins du visage et du corps. Il était donc normal que son président, Patrick Bizot, fasse le voyage au pays du miel et de l’encens. «Nous étions un des premiers représentants de la marque à l’étranger», confirment fièrement les Éts Fattal. Un voyage, aussi, au pays des belles femmes, «élégantes, raffinées et attentives à leur beauté», dit-il. Avec lui, c’est l’histoire et la philosophie de la marque rouge et blanche qu’il nous décrit. L’histoire d’une belle réussite. Après avoir été chef de produits des établissements Nicolas, chef de produits puis de groupe de L’Oréal parfumerie, directeur général de Lancôme France, directeur général international d’Helena Rubinstein et président de Biotherm, Patrick Bizot a intégré la marque et l’esprit Clarins pour en devenir, presque naturellement, son président. Lorsqu’il en parle, il donne l’impression claire qu’il est arrivé à bonne destination, dans un esprit de travail qui lui ressemble. «Il est vrai, explique-t-il, qu’à mes débuts, il était plus courant, voire plus aisé d’entrer dans une banque. Mais l’industrie des femmes m’a toujours surpris. J’aime les femmes et j’ai préféré travailler dans une société qui soit à leur service, plutôt que dans un univers industriel. Lorsque j’ai été contacté par Jacques Courtin, poursuit l’homme aux yeux aussi bleus que sa cravate, j’ai trouvé que ce serait une bonne chose de changer d’univers et d’intégrer cette société très complice, proche des gens et souriante. Je l’ai fait pour une qualité de vie professionnelle, dans une affaire qui a toujours privilégié le lien avec la cliente.» Parole aux femmes Dès son très jeune âge, comme il le raconte dans Une réussite en beauté, ouvrage paru en 2006, Jacques Courtin a su et aimé écouter les jeunes filles, puis les femmes. C’est bien pour cela que ce kinésithérapeute illuminé a répondu à leurs besoins. «Il a compris, précise Patrick Bizot, que la beauté de la femme devait être prise au sérieux. Que c’était aussi un remède.» Il choisira Clarins, du nom d’un personnage qu’il a campé au théâtre de son collège. Le rôle d’un geôlier chargé de garder et de nourrir les prisonniers et lions, et qui se transforme en héros. Il choisira le rouge, à cause des panneaux de sens interdit, vite retenu. Et le blanc, pour mettre en évidence la rigueur, la pureté et l’efficacité. D’idées en projets, «il sera toujours en avance sur son temps», souligne Bizot. Les cliniques de beauté, appareils de massages, institut de la rue Tronchet, école de techniciens de beauté ont très vite dessiné la méthode Clarins, qui passe par la communication du toucher. Toujours très attentif à l’évolution des exigences féminines, en même temps que celles d’une société en constante mutation, cet homme généreux, patient et clairvoyant, va alors se lancer dans les crèmes et huiles à base de plantes. Il va également créer «l’institut Clarins», présent actuellement dans 150 pays. Lieu de tous les soins et de tous les plaisirs, il a, bien évidemment, ouvert ses portes au Liban en 2005 dans un cadre agréable et professionnel. Cinquante ans plus tard, diffusée partout dans le monde, avec plus de 6000 employés, la marque a commencé à s’intéresser aux hommes. Une nouvelle gamme leur est consacrée. «La création d’un produit est l’aspect du travail qui m’intéresse le plus. Accompagner le développement de ces produits à travers une communication publicitaire universelle est également passionnant. En observant, en posant des questions aux quatre coins du monde, on arrive à devancer le marché. Travailler auprès de Jacques Courtin, conclut Patrick Bizot, c’est partager un état d’esprit, une vision proche de l’entêtement.» Carla HENOUD