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TURQUIE - Turbulences boursières et dépréciation de la monnaie La Banque centrale relève son taux à 17,25 % pour stabiliser la livre

La Banque centrale turque a annoncé hier sur son site Internet avoir relevé son principal taux de 2,25 points, à 17,25 %, afin d’apaiser les marchés en proie à des turbulences et d’enrayer une dépréciation de la livre turque. Le comité de la politique monétaire de la Banque centrale s’était réuni en urgence pour intervenir contre la dépréciation de la livre turque, qui a atteint vendredi son plus bas niveau depuis plus de trois ans face à l’euro et au dollar. Au cours d’une réunion extraordinaire le 7 juin, le comité avait déjà augmenté son taux de 1,75 %, à 15,0 %. La mesure n’avait cependant pas suffi à enrayer la dépréciation de la monnaie nationale, qui a reculé d’environ 23 % depuis mai par rapport au dollar et à l’euro, pas plus qu’elle n’a apaisé les marchés. La livre turque, qui s’échangeait jusqu’en mai à environ 1,35 livre pour un dollar, a atteint vendredi le taux record de 1,72 livre pour un dollar qu’elle n’avait plus atteint depuis le printemps 2003, en dépit de l’intervention de la Banque centrale, qui a vendu des billets verts pour stabiliser sa monnaie. L’euro valait vendredi 2,14 livres turques, contre 1,65 environ début mai. Le taux de l’obligation turque de référence (échéance 9 avril 2008) a bondi vendredi à 21,03 % contre 19,52 % la veille, tandis que l’indice national de la Bourse d’Istanbul a encore perdu 3,2 % vendredi. Intervenant samedi devant un panel de banquiers à Londres, le gouverneur de la Banque centrale, Yilmaz Durmus, a assuré que les tensions sur les marchés turcs étaient dues exclusivement à un contexte international de défiance vis-à-vis des marchés émergents et non à de mauvais résultats économiques. Les marchés émergents ont été fortement affectés au cours du dernier mois par des rumeurs d’une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, qui ont conduit les investisseurs à réorienter leurs capitaux vers New York. Pour les analystes, l’instabilité boursière a cependant aussi une cause endogène : les mauvais résultats de la Turquie en terme d’inflation. Le taux d’inflation sur douze mois a atteint 9,9 % en mai, loin de l’objectif de 5 % en fin d’année fixé par le gouvernement – qui a admis jeudi par la voix du ministre de l’Économie Ali Babacan que ses prévisions seraient probablement dépassées. Selon une étude publiée par la Banque centrale début juin, le taux d’inflation devrait atteindre 8,8 % à la fin de l’année. Le gouvernement a prévu, dans le cadre d’un programme triennal soutenu par un prêt de 10 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), de ramener l’inflation sous la barre des 5 % en 2006, puis sous les 4 % en 2007 et 2008. Reste à savoir si l’intervention de la Banque centrale aura les effets escomptés, ce dont doutaient certains experts. « Augmenter les taux d’intérêt à court terme ne suffira pas à arrêter les turbulences actuelles », commentait dans le quotidien Vatan, Tim Ash, de Bear Stearns, préconisant un nouvel accord avec le FMI pour financer la dette publique. « Pour contrer les anticipations inflationnistes, il faut absolument que le gouvernement annonce une série de réformes », a affirmé à l’AFP l’économiste Seyfettin Gürsel, mentionnant notamment la nécessité de réformer « en urgence » le système fiscal, un des plus lourds et des moins efficaces d’Europe.
La Banque centrale turque a annoncé hier sur son site Internet avoir relevé son principal taux de 2,25 points, à 17,25 %, afin d’apaiser les marchés en proie à des turbulences et d’enrayer une dépréciation de la livre turque.
Le comité de la politique monétaire de la Banque centrale s’était réuni en urgence pour intervenir contre la dépréciation de la livre turque, qui a...