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Actualités - CHRONOLOGIE

La réalité des frères Dardenne contre la fiction de Kurt Wimmer Les sorties de la semaine

L’enfant, de Jean-Pierre et Luc Dardenne Après Le fils et Rosetta, les frères Dardenne restent fidèles à leur cinéma foncièrement réel et profondément engagé. Tournée caméra à l’épaule et sans artifice, l’histoire suit le parcours d’un jeune couple, parents depuis peu, qui vit d’expédients, de petits vols et de magouilles. Une fois de plus, les cinéastes élisent domicile fixe à Seraing, une ville industrielle wallonne. C’est donc dans des paysages gris, sombres, froids, pluvieux et impersonnels qu’évolue un cinéma pourtant très personnel. Les personnages, les dialogues, les problèmes posés… absolument tout est criant de vérité. Filmé dans un style documentaire et brut, L’enfant a l’effet d’un coup de poing. Sans jugement, pathos, ni compassion, les cinéastes suivent les (anti)héros dans leur quotidien. Dans une route miséreuse, boueuse et cruelle, ils observent, fixent et dissèquent un groupe d’enfants (Steve l’écolier, le couple Sonia et Bruno, et Jimmy le nouveau-né) qui vit de système D. Loin d’être marginaux, ces écorchés vifs sont avant tout humains. Aussi misérable que soit leur vie, jamais le spectateur ne ressentira de la pitié. Voilà précisément la force des réalisateurs. Ils ont effectivement su monter les personnages vers le haut, leur laisser leur part de fierté. Aussi révoltants que soient les choix et les décisions des protagonistes (notamment celle de vendre l’enfant), nous nous surprendrons, néanmoins, à ressentir de la curiosité et de l’intérêt pour le destin de ces « enfants ». L’expérience sera indéniablement brutale et physique…des adjectifs qui correspondent à la perfection au cinéma et aux acteurs des Dardenne. À noter d’ailleurs les saisissantes interprétations de Jérémie Renier et Déborah François. L’un en père inconscient qui vit dans l’immédiateté, l’autre en mère aimante. Durs mais accessibles, les films des Dardenne renvoient à une réalité contemporaine. Il ne tient qu’à nous d’accepter ou non de nous cogner à leurs enfants sauvages et d’être sensibles à un style épuré, à une chronique sociale filmée sans concession aucune. Empire Sofil Ultraviolet, de Kurt Wimmer Aussi surprenant que cela puisse paraître, Gloria de John Cassavetes (1980) aurait inspiré à Kurt Wimmer l’idée d’Ultraviolet. Le scénariste et réalisateur a effectivement eu envie de raconter une nouvelle version de cette histoire (dans laquelle une femme et un enfant essaient d’échapper à la mafia) sous forme de film d’action et d’aventure à l’inspiration BD. Si l’intrigue rappelle un tantinet le classique de Cassavetes, autant dire tout de suite que le reste s’en détache ostensiblement. Kurt Wimmer signe là un film écrasé par les effets spéciaux. L’intrigue, banale, oppose les gentils aux méchants. Les premiers sont des hommes et des femmes au sang contaminé, les deuxièmes sont des hommes et des femmes en bonne santé. Le reste est facile à imaginer : des combats, des morts, du sang, un peu de violence et beaucoup de plans sur l’actrice principale, Milla Jovovich. Cette dernière incarne effectivement Violet. Infecté par la maladie, son personnage est déterminé à protéger les siens. Vêtu d’un pantalon en latex et d’un top au-dessus du nombril, le mannequin recyclé en actrice présente, 1h30 durant, un style vestimentaire volontairement sexy, histoire certainement d’appâter la gent masculine. Sous ses airs de jeu vidéo, le film devra d’ailleurs, certainement, leur plaire. Mais qu’ils ne s’attendent pas à des prestations de qualité, une histoire captivante et une fin originale… ils seraient bien déçus. Espace, CinemaCity, Circuit Empire – sauf Sofil Sorties prévues pour le jeudi 29/06/2006 (sous réserves) : – American Dreamz, de Paul Weitz, avec Dennis Quaid, Hugh Grant et Willem Dafoe. – The Wild, de Steve Williams, avec les voix de Kiefer Sutherland, James Belushi et Janeane Garofalo. – The Bridges of San Luis Rey, de Mary McGuckian, avec Gabriel Byrne et Robert De Niro.

L’enfant,

de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Après Le fils et Rosetta, les frères Dardenne restent fidèles à leur cinéma foncièrement réel et profondément engagé. Tournée caméra à l’épaule et sans artifice, l’histoire suit le parcours d’un jeune couple, parents depuis peu, qui vit d’expédients, de petits vols et de magouilles. Une fois de plus, les cinéastes...