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ARCHÉOLOGIE - Scandale après le vol d’un joyau antique au musée d’Usak avec la complicité de son conservateur Polémique autour de la protection du patrimoine turc

La récente découverte du vol d’un joyau antique d’un musée de l’ouest de la Turquie, avec la complicité supposée de son conservateur, a soulevé l’inquiétude sur la capacité du pays à préserver son patrimoine et conduit les autorités à multiplier les inspections. L’enjeu est de taille dans un pays comptant sur ses richesses historiques – il abrite les vestiges de 3 000 cités antiques, édifiées par 42 civilisations différentes – pour attirer chaque année des millions de touristes étrangers sur son sol. Le scandale a été révélé en mai, avec l’arrestation du directeur du musée d’Usak, et de six autres personnes soupçonnées d’avoir dérobé et remplacé par un faux une broche en forme d’hippocampe issue du trésor lydien, découvert dans les années 1960 dans des tumulus funéraires proches. L’affaire est d’autant plus embarrassante que ledit trésor, une collection de 363 objets en or, argent ou verre ayant appartenu 2 500 ans plus tôt au légendaire roi Crésus, n’a été rapatrié en Turquie qu’en 1993, au terme d’une coûteuse bataille juridique – 40 millions de dollars selon la presse – avec le Metropolitan Museum de New York. Insuffisance des moyens financiers Le ministre de la Culture Attila Koç a promptement annoncé le lancement d’enquêtes dans 32 autres musées publics, confiant dans un entretien au quotidien de langue anglaise Turkish Daily News qu’il « ne serait pas surpris si chacun d’eux faisait état de pièces manquantes ». Les autorités ont, depuis, découvert la disparition de 545 pièces de monnaie persanes d’un musée du sud-est anatolien. M. Koç a en bloc dénoncé l’insuffisance des moyens financiers et technologiques mis à la disposition des musées pour inventorier et protéger leur patrimoine, ainsi que la gabegie régnant dans leur gestion. « Il y a 10 ans, nous avions 1 500 experts travaillant dans des musées à travers le pays, maintenant nous en avons 750 », a confirmé Özgen Acar, un journaliste spécialiste de l’archéologie, qui a été partie prenante dans la restitution du trésor lydien. « Nous n’avons pas été capables d’obtenir de nouveau personnel par manque de fonds », a-t-il poursuivi. Les spécialistes craignent également que l’affaire retentissante d’Usak renforce les musées occidentaux dans leurs réticences à restituer des antiquités volées en Turquie. Le ministère de la Culture dénombre pour l’heure 35 objets volés dans des musées turcs, compte non tenu et non connu des éléments dérobés sur les sites archéologiques. La Turquie s’efforce actuellement d’obtenir du Boston Museum le rapatriement d’une demi-statue d’Hercule, dont la deuxième partie se trouve à Antalya (Sud), près du lieu de sa découverte. Ankara est aussi impliqué dans une controverse au long cours avec Berlin, Athènes et Moscou sur la propriété de précieuses reliques de la ville de Troie, actuellement détenues par la Russie. La sensibilisation, une nécessité M. Bennett a également insisté sur la nécessité de sensibiliser les Turcs à la valeur de leur patrimoine historique, estimant qu’ils avaient tendance à sous-évaluer l’importance d’objets issus de la période préislamique tant que l’attention internationale ne s’est pas portée sur eux. « Il y a besoin d’insister davantage sur le fait que c’est une richesse pour tous les Turcs, pour toutes les époques », a-t-il souligné.

La récente découverte du vol d’un joyau antique d’un musée de l’ouest de la Turquie, avec la complicité supposée de son conservateur, a soulevé l’inquiétude sur la capacité du pays à préserver son patrimoine et conduit les autorités à multiplier les inspections. L’enjeu est de taille dans un pays comptant sur ses richesses historiques – il abrite les vestiges...