Lucien Letayf Jr : « Le savoir-faire libanais est apprécié dans la région »

La Libano-Suisse a été fondée en 1959. Elle appartient au groupe Pharaon, son président est M. Michel Pierre Pharaon. Leader sur le marché libanais avec plus de 47 ans d’expérience et de clients satisfaits, la Libano-Suisse est classée parmi les cinq premières compagnies d’assurances au Liban. Profitant de la vague de la bancassurance, la Libano-Suisse signe plusieurs accords avec différentes banques de la place. « Nous avons réussi à distribuer les produits de la Libano-Suisse auprès de ces banques. Afin de former les commerciaux, de mettre en place un système informatique très efficace pour suivre le développement des agences bancaires et pour avoir un département en interne à l’écoute des clients de la banque pour un meilleur service, la Libano-Suisse s’est largement investie », explique M. Letayf. D’autre part, la Libano-Suisse a signé un accord de distribution avec la poste et ses différents bureaux. Une réelle révolution dans le secteur. « Nous tentons de diversifier nos réseaux de distribution pour atteindre un plus grand nombre d’assurés, surtout ceux des régions éloignées et de leur offrir le meilleur service possible», précise le directeur. « La Libano-Suisse n’a pas une stratégie centrée uniquement sur des parts de marché, mais aussi de Bottom Line. Nous sommes là pour créer de la valeur aux actionnaires, pour que nos clients soient correctement indemnisés et afin que nos employés soient satisfaits. Une équation que nous respectons depuis plus de 47 ans. Nous avons une croissance de 7 à 8 % au Liban et nous conservons notre place de 4e ou 5e sur le marché libanais. » Exportation du savoir-faire La société étend son champ d’action pour devenir une compagnie d’assurances de premier plan à l’échelle du Moyen-Orient. « Le Liban demeure un petit marché, très compétitif, où il est difficile de réaliser à la fois des parts de marché et des profits. Nous avons consolidé notre situation au Liban et nous avons exploité tout notre savoir-faire pour nous développer à l’étranger et surtout dans les pays du Golfe et du Levant », souligne M. Letayf. Aujourd’hui présente en Jordanie à travers une des sociétés sœurs du groupe, Delta Insurance Co.-Jordan, la Libano-Suisse vise à renforcer sa présence car elle mise sur le développement régional. Elle a su consolider sa position en rachetant, en 2002, la filiale de AXA UK au Qatar – la société ATLAS – et en reprenant le portefeuille d’AXA PLC au Koweït. Très active, elle a également su conquérir le marché saoudien de l’assurance en rachetant la compagnie Amana Gulf. M. Letayf ajoute : « Nous avons également créé une société de gestion des soins médicaux (Third Party Administrator – TPA) en Arabie saoudite avec Globemed. Elle vise à répondre aux besoins des compagnies d’assurances distribuant des produits médicaux en Arabie saoudite. Nous avons également créé ISAR, une compagnie d’assurances saoudienne, selon la nouvelle loi, avec un capital de 57 millions de dollars. Enfin, nos projets d’ouverture au Maroc et en Algérie seront opérationnels à la mi-2007. En termes de chiffre d’affaires, la société est première au Qatar, troisième au Koweït et elle a quintuplé sa production en trois ans, en Arabie saoudite. Elle utilise son savoir-faire et l’exporte dans les pays à fort potentiel de croissance. Ce qui prouve que les assureurs libanais s’exportent et sont très présents dans la région », explique Lucien Letayf. Les projets d’expansion englobent également les marchés irakien et syrien grâce à la solidité financière et à sa qualité de service de la société. Présente dans plus de 8 pays, la Libano-Suisse est un grand groupe, avec une présence régionale et internationale de grande ampleur. Enfin, comme le précise fièrement M. Letayf, « la Libano-Suisse a été chargée du montage et de l’ architecture de compagnies d’assurances dans les pays du Golfe et de la région. C’est dire combien le savoir-faire des assureurs libanais est apprécié à sa juste valeur à l’étranger ». Important investissement dans le service : « Customer Care Service » Une première au Liban : la Libano-Suisse a créé un département de sinistres indépendant, qu’elle considère comme d’une grande valeur pour ses clients sinistrés. « Il reflète l’image de la Libano-Suisse par rapport aux tiers et aux clients, explique M. Letayf. À travers ce département, nous avons voulu prouver que la Libano-Suisse mise sur la qualité de son service avant, pendant et après un sinistre. Nous tenons notre promesse et, comme notre slogan l’indique, la Libano-Suisse est bien la signature qui protège. » L’organisation interne de ce bureau de 300 mètres carrés en plein centre de Beyrouth vient une fois de plus prouver que la Libano-Suisse est à l’avant-garde des services. « Des voitures customisées Libano-Suisse servent nos clients lors d’un sinistre. Le Customer Care Service accompagne le client au garage pour déposer sa voiture ; ensuite il se charge de le ramener chez lui et de l’accompagner à nouveau une fois sa voiture réparée, souligne Lucien Letayf Jr. Les sinistres sont payés le jour même de l’accident, après que l’expert aura délimité le montant à verser. » Le marché libanais Le marché de l’assurance au Liban a connu une faible croissance en 2005. « En termes de chiffres d’affaires, il n’a pas beaucoup évolué et c’est surtout le développement de la bancassurance qui a marqué son évolution. Les bancassureurs offrent des conditions de paiement plus simples et moins draconiennes que les compagnies d’assurances car leurs coûts d’exploitation, de distribution et d’encaissement sont moindres. Aujourd’hui, il est important de constater que souvent le Libanais préfère se faire assurer par sa banque pour les produits standards, du fait de la confiance qu’il a en son banquier. Par ailleurs, le marché de l’assurance-vie a connu une croissance marquée également, et cela grâce à l’éclosion de la bancassurance. » Une concentration du secteur est inévitable car aujourd’hui les 15 premières compagnies d’assurances se partagent 80 % du marché alors que les autres n’assurent que les 20 % restants. « Nous espérons que la nouvelle loi, qui devrait porter le capital des compagnies à 10 millions de dollars, poussera les sociétés à développer leur savoir-faire, à se professionnaliser et à améliorer la qualité de leur service, ce qui aura pour conséquence d’assainir le secteur et de redorer le blason des compagnies d’assurances pour qu’elles soient enfin appréciées à leur juste valeur », conclut M. Letayf.