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Actualités - CHRONOLOGIE

Attaques au vitriol du chef du PSP contre le régime syrien, critiques à peine voilées contre le Hezbollah, et appels du pied à Aoun Joumblatt : Ni pacte d’honneur ni réconciliation avec les tyrans-bouchers de Damas et leurs sbires libanais

«Qu’est-ce que vous voulez que je dise après tout cela ? Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y aura ni compromis, ni pacte d’honneur, ni réconciliation avec les tyrans de Damas, avec ceux qui ont violé l’indépendance du Liban, assassiné les hommes libres et divisé le pays ; aucun pacte d’honneur avec ceux qui ont anéanti, pendant des années, la coexistence, l’unité nationale. » Ces mots sont ceux du chef du PSP, Walid Joumblatt, qui s’exprimait hier à l’occasion du dîner annuel donné par l’organisation de la jeunesse progressiste à Beiteddine et auquel assistaient, entre autres, les ministres Ghazi Aridi et Nehmé Tohmé, les députés Élias Atallah, Walid Eido, Antoine Zahra, Henri Hélou, Antoine Saad, Mohammad Hajjar, Robert Ghanem, Ayman Choucair, Alaëddine Terro, Waël Bou Faour, Fouad el-Saad, Antoine Andraos, Akram Chehayeb, Abdallah Farhat et Élie Aoun, ainsi qu’Antoine Haddad du Renouveau démocratique, Michel Moawad, Gisèle Khoury, Siham Tuéni, et de très nombreux responsables du PSP... C’est au vitriol que le leader druze s’en est pris au régime syrien ; quant aux critiques contre les alliés de Damas au Liban, et notamment le Hezbollah, elles ont été implicites – plus clairs par contre ont été les clins d’œil et les appels du pied au CPL de Michel Aoun. « Le pacte d’honneur, nous le ferons plus tard avec les Syriens libres de l’intérieur et de l’étranger, une fois que le bilad el-Cham sera libéré des tyrans de Damas... C’est tout ce que je peux dire », a asséné le leader druze sous les applaudissements des présents. « J’ai regardé une photo de Kamal Joumblatt ; je me suis souvenu d’images douloureuses de Rafic Hariri sur son lit de mort ; j’ai vu les camarades de Rafic Hariri, dont Bassel Fleyhane ; j’ai vu l’image de Samir Kassir ; de Georges Haoui ; de Gebran Tuéni, il n’est pratiquement rien resté ; May Chidiac a été sauvée par miracle ; Élias Murr a été sauvé aussi, mais les autres, ils ont été anéantis, sauf que nous ne les oublierons jamais », a-t-il poursuivi. « Je me souviens de ce jour, lorsque Rafic Hariri est revenu de Syrie, la mine grise après que les tyrans de Damas lui eurent ordonné de voter la prorogation du mandat (d’Émile Lahoud), je n’oublierai jamais ce jour ; j’étais avec lui, avec Ghazi Aridi, Marwan Hamadé et Bassem Sabeh à Beyrouth, je lui ai dit que s’il facilitait la prorogation, il pourrait peut-être éviter qu’il ne lui arrive malheur. Sauf que la peine de mort avait été prononcée contre lui depuis des années, depuis l’arrivée au pouvoir de ces tyrans à Damas... », a continué Walid Joumblatt d’une même voix. « Il y a eu ensuite la tentative d’assassinat de Marwan, et avec vous, les jeunes du parti, les jeunes du 14 Mars, et ensuite avec tous les autres, nous nous sommes retrouvés, nous avons dit oui à Kornet Chehwane, nous avons dit oui, après, au général Aoun, oui à tous pour l’indépendance et la souveraineté... Nous nous sommes engagés dans ce long chemin, et les assassinats n’ont pas cessé ; ils ne cesseront d’ailleurs pas tant que les tyrans resteront en place, voilà pourquoi notre combat est long », a prévenu le leader druze. « Le pacte d’honneur évoqué la veille (NDLR : jeudi, place de l’Étoile, entre les Quatorze), nous le respectons avec les hommes libres, d’ici et du monde, avec les démocrates, mais il n’y aura pas de pacte d’honneur avec les bouchers et leurs sbires. Que dire encore ? Je n’ai pas suffisamment de mots, mais grâce à tous les camarades du 14 Mars, sans exception, nous avons détruit tous les tabous, parce que seules la diversité et la démocratie, seul le Liban pluriel et démocratique, peuvent protéger la Résistance, et la mission de la Résistance est terminée, et nous pouvons profiter de son expérience pour la défense du Liban, uniquement dans le cadre de l’État ; l’État, c’est la base de tout », a insisté Walid Joumblatt. « Nous n’accepterons pas un État dans l’État ; notre lutte est longue, mais notre principe reste l’État », a-t-il répété... « Parfois, ils disent que la diversité a protégé la Résistance ; mais si seulement la diversité et la démocratie avaient prévalu en Syrie, le Golan aurait été libéré depuis des lustres, et la géographie n’est pas une excuse pour ne pas libérer le Golan, aujourd’hui, la technologie permet tout, sauf qu’ils ont fait leur deal au détriment de la révolution palestinienne, de l’unité libanaise, juste pour pouvoir vampiriser le Liban. Nous avons libéré le Liban, et nous continuerons à le faire, nous n’allons pas les laisser revenir et ils ne reviendront pas », a martelé le député du Chouf. Concernant le rapport de Serge Brammertz, Walid Joumblatt a évoqué des « signes », mais mis en garde contre le recours à la rue « sous n’importe quel prétexte afin d’empêcher la mise sur pied du tribunal à caractère international. Nous devons constamment nous souvenir du but, ne pas cesser de nous concentrer sur ce but : la création de ce tribunal. À ce moment, Brammertz ou un autre procureur traînera les plus grands d’entre eux, de Damas à Beyrouth, dans le box des accusés. Nous n’allons pas tomber dans le piège ; souvenez-vous lorsqu’ils avaient dit que c’est Abou-Adass qui avait tué Hariri : ce n’est ni Abou-Adass ni un autre qui l’ont tué, mais ce sont eux, les hommes du système policier libano-syrien, qui l’ont assassiné, qui ont tué ou essayé de tuer tous les autres. Ce mensonge du siècle ne passera pas, quels que soient leurs efforts pour travestir la réalité. Comme je l’ai dit à New York, et comme cette phrase sonnait bien à New York, l’impérialisme a ses vices, certes, mais aussi certaines vertus : si seulement nous possédions un Guantanamo au Liban pour y traîner tous ces assassins », a conclu le chef du PSP. Walid Joumblatt a ensuite reçu de nombreuses délégations populaires, puis présidé une réunion de son bloc parlementaire. La veille, samedi, il avait reçu le chef du PNL, Dory Chamoun, ainsi que le mufti du Mont-Liban, cheikh Mohammad Ali Jouzou.
«Qu’est-ce que vous voulez que je dise après tout cela ? Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y aura ni compromis, ni pacte d’honneur, ni réconciliation avec les tyrans de Damas, avec ceux qui ont violé l’indépendance du Liban, assassiné les hommes libres et divisé le pays ; aucun pacte d’honneur avec ceux qui ont anéanti, pendant des années, la coexistence,...