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La plus ancienne « machine à calculer astronomique » déchiffrée en Grèce Le mystérieux mécanisme d’Anticythère dévoile de nouveaux secrets

Le mystérieux mécanisme d’Anticythère, la plus ancienne « machine à calculer astronomique » jamais retrouvée, a commencé à livrer de nouveaux secrets grâce à une vaste opération interdisciplinaire de déchiffrage menée en Grèce. Pour faire parler ce vestige unique, daté d’environ 80 ans avant notre ère et remonté en 1900 de la soute d’un navire romain englouti au large de l’île grecque d’Anticythère, il aura fallu construire un scanner spécial de huit tonnes, explique à l’AFP l’un des chercheurs impliqués, le physicien Iannis Bitsakis. Mais le jeu, financé essentiellement par du mécénat d’entreprise, en valait la chandelle : virtuellement décortiqué et photographié en trois dimensions, sans quitter Athènes, où il est exposé au Musée archéologique, le mécanisme a livré des inscriptions inconnues en grec ancien, fragments dissimulés depuis plus de 2 000 ans, à la fois « manuel technique d’usage » et « textes astronomiques », selon M. Bitsakis. « Une partie des textes figurant sur la machine, au total plus d’un millier de caractères, avait déjà été déchiffrée, mais nous avons réussi à doubler le texte connu et à déchiffrer son contenu à 95 % », se félicite-t-il. Tout le fonctionnement interne du mécanisme, constitué de cinq cadrans, d’aiguilles mobiles et d’une trentaine de roues dentées, qui étaient probablement mus par une manivelle, a aussi été dévoilé à l’équipe grecque et britannique de l’Université de Cardiff à l’origine du projet. Sur la base d’une première grande étude de l’appareil, menée dans les années 60 par l’historien des sciences anglais Derek Price, le mécanisme est considéré comme « une machine à calculer astronomique, permettant de calculer la position de certains astres, au moins soleil et lune, et peut-être de prévoir des phénomènes astronomiques », explique l’astrophysicien Xénophon Moussas. L’instrument, trois fragments de bronze aux dimensions totales d’une petite boîte de 20 cm d’épaisseur, « devait être très rare, sinon unique, c’est en quelque sorte le successeur des menhirs et des cercles de pierre », ajoute-t-il. Mais cette thèse soulève une série de questions auxquelles l’enquête gréco-britannique veut apporter des réponses, grâce notamment au passage au crible des nouvelles données lors d’un congrès international prévu en novembre à Athènes. « Le puzzle que nous devons reconstituer porte aussi sur les connaissances astronomiques et mathématiques de l’Antiquité, le mécanisme pourrait bien réécrire quelques chapitres de leur histoire », relève M. Moussas. « L’un des enjeux est de replacer dans un contexte scientifique ce mécanisme qui vient un peu de nulle part et va à l’encontre des thèses dominantes sur le peu de maîtrise technique au temps de l’Antiquité grecque », souligne pour sa part M. Bitsakis.
Le mystérieux mécanisme d’Anticythère, la plus ancienne « machine à calculer astronomique » jamais retrouvée, a commencé à livrer de nouveaux secrets grâce à une vaste opération interdisciplinaire de déchiffrage menée en Grèce.
Pour faire parler ce vestige unique, daté d’environ 80 ans avant notre ère et remonté en 1900 de la soute d’un navire romain englouti au large de...