Clijsters met en lumière les limites de Hingis

Kim Clijsters a mis en lumière les limites actuelles de Martina Hingis, dont le « come-back » au tournoi de tennis de Roland-Garros s’est achevé mardi en quarts de finale par une défaite sans appel en deux sets 7-6 (7/5), 6-1. Elle rencontrera Justine Henin Hardenne dans un duel belgo-belge aux allures de finale avant la lettre. La deuxième demi-finale opposera la Russe Svetlana Kuznetsova à la jeune Tchèque de 17 ans Nicole Vaidisova. Clijsters a confirmé la victoire remportée au même stade de la compétition en janvier à l’Open d’Australie, alors que Hingis venait de faire son retour sur le circuit après trois ans de « retraite ». La Suissesse n’a fait illusion qu’en milieu de première manche, lorsqu’elle est revenue de 5 jeux à 2 à 5-5. Le reste du temps, elle a été dominée en puissance du fond du court (15 coups gagnants contre 31) et pénalisée par la faiblesse de son service, les mêmes handicaps qui, ajoutés à ses problèmes chroniques aux pieds, l’avaient convaincue de mettre sa carrière entre parenthèses fin 2002. Henin-Clijsters, 20e Hingis devra encore patienter pour s’imposer à Paris, mais a juré qu’il n’était pas question de renoncer à son entreprise de reconquête. « Je ne vais pas abandonner comme ça. J’ai fait de grands matches ces six derniers mois. Je ne regrette pas du tout d’être revenue, même s’il y a des hauts et des bas », a dit la Suissesse, absente de Roland-Garros depuis 2001. Son parcours a montré à l’ancienne n° 1 mondiale, revenue dans les quinze premières en quelques mois, que la pente se raidit considérablement lorsqu’il s’agit de se hisser parmi les quatre ou cinq joueuses pouvant prétendre à la victoire en grand chelem. Parmi elles figurent aux premiers rangs Clijsters et Henin-Hardenne. La Flamande et la Wallonne, victorieuse en deux sets, 7-5, 6-2, d’une novice à ce niveau, l’Allemande Ana-Lena Groenefeld (n° 13), ont pris rendez-vous pour leur vingtième affrontement, mais seulement le troisième en deux ans et demi, leurs carrières ayant été intermittentes ces derniers temps à cause de blessures et autres ennuis de santé. Le palmarès, le classement, l’expérience et le fait que ni l’une ni l’autre n’a perdu le moindre set lors de leurs cinq premiers matches confèrent le statut de gros outsiders aux actrices de l’autre demi-finale. Vaidisova confirme Vaidisova, énième élève de l’Américain Nick Bollettieri à imposer son style monobloc sur le circuit, a confirmé son exploit des huitièmes de finale contre la n° 1 mondiale Amélie Mauresmo en sortant l’aînée des Williams, Venus, en trois sets. Le scénario a d’ailleurs été le même que face à la Française : perte du premier set au tie-break (7/5) et domination sans partage dans les deux derniers (6-1, 6-3) de cette grande blonde de 1,83 m qui, pour résumer sa stratégie, a un jour déclaré en substance : « Je cherche le point gagnant à chaque coup de raquette. » Vaidisova ne sera pas favorite face à Kuznetsova (n° 8), de retour au premier plan cette saison après une année 2005 difficile. La gagnante de l’US Open 2004 a profité de l’effondrement mental de sa compatriote Dinara Safina (n° 14) pour s’imposer, 7-6 (7/5), 6-0. Un seul chiffre pour donner la mesure de l’écroulement de la petite sœur de Marat Safin, âgée de 20 ans : elle n’a marqué que trois points dans la deuxième manche (contre 50 dans la première, où elle avait mené 5 à 1).