Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

UN LIVRE, UN AUTEUR - « Notre père Abraham », de Tannous Moawad Un message de paix, d’amour et de convivialité

Il est éperdument épris de livres et de voyages. Sans pour autant renoncer à écrire. En témoignant sur la vie, son pays, son temps, son époque, sa société. Sur la liberté. Sur la vérité et les mensonges. Sur la vie, sa beauté, ses espoirs indéfectibles, ses lumières et ses poisses. Un écrivain libanais, totalement impliqué dans sa «libanité» et parfaitement trilingue (arabe, français, anglais). Après vingt-huit ans de service dans l’armée, dont douze passés dans le cadre d’officier des transmissions militaires, il a découvert la vertu et la force de l’écriture et de la plume. Actuellement, il avoue préférer, par-dessus tout, son statut et identité d’homme de lettres. Tannous Moawad, puisque c’est de lui qu’il s’agit, publie aujourd’hui son troisième opus, en anglais, chez Dar an-Nahar. Intitulé Our Father Abraham (184 pages), cet ouvrage de fiction, tiré du cœur battant de la réalité orientale en confrontation avec les valeurs occidentales, tumultueux et riche en rebondissements, brasse des vérités régionales et des non-dits de civilisations, par personnages interposés, relation d’amour entre un homme et une femme, et habiles mises en situations romanesques. Avec un titre révélateur sur le dénominateur commun des religions monothéistes qui se livrent des combats sans merci dans un Proche-Orient aux embrasements délirants et multiples. Rencontre avec un romancier qui ne craint ni les mots ni la vérité nue, sans masques ni travestissements. Et qui, tout en se déclarant «citoyen du monde et vrai démocrate», confie se sentir aussi bien à l’aise dans la langue de Gibran que celles de Voltaire ou de Shakespeare. «J’ai du plaisir à écrire dans les trois langues, souligne-t-il, sans états d’âme. Je pianote la nuit, directement sur mon “lap top”…» Blazer bleu marine sur jeans délavé avec chemise claire, cheveux coupés courts, petite moustache un peu sel-poivre, regard vif et malicieux, Tannous Moawad a le verbe direct, franc et la curiosité intellectuelle insatiable. Pour paraphraser sa boulimie, sa voracité des livres et son goût des déplacements, il déclare, sans ambages: «Je lis, je voyage. Je mange des livres…» Dernières lectures de chevet: Assassins Gates de George Peekard et La malédiction d’Edgar. Edgar Hoover, bien entendu!... Mais parlons un peu de son percutant et virulent premier ouvrage en langue arabe, 18 jours de la vie du Liban, mandat du président René Moawad ( Dar an-Nahar – 156 pages ).Troisième édition déjà, avec plus de 5000 exemplaires vendus où, par-delà un acte de courage, les secrets les mieux gardés autour de l’assassinat d’un président sont éventés. «J’ai l’habitude de tout épingler dans un note-book. C’est mon journal quotidien où sont répertoriés, analysés et résumés tous les événements que j’affronte, dit Moawad. J’avais un besoin de ressortir mes mots. Je me considère plus préoccupé par l’aspect documentaire de mes écrits que par les arcanes et les labyrinthes de l’imaginaire de la littérature. Et dire que la plume est la meilleure arme et je ne l’avais pas réalisé…» Citoyen du monde et vrai démocrate Et puis arrive le second ouvrage, en français cette fois, Les dieux et les éditeurs (Dar an-Nahar – 147 pages). Les coulisses du pouvoir éditorial outre-atlantique, après une mission d’attaché militaire à l’ambassade du Liban à Washington de 1990 à 1994, sont dénoncés avec causticité et sans ménagement. Scandale des pistons, du mauvais talent, du marketing et des prébendes pour un récit court et ne faisant guère de cadeaux à la rapacité, les partis pris et les dévoiements des mœurs éditoriales. Et sort en devanture des librairies, en ce début d’été, Our Father Abraham (Dar an-Nahar – 184 pages), en langue anglaise, où l’auteur s’adresse à un lectorat «international». «Challenge que j’ai voulu relever, explique Moawad, en touchant à la masse des lecteurs anglophones… Ce livre est un message d’amour et de paix à travers l’histoire du capitaine Joseph Costa et la belle Barbara Bishoff, antagonistes héros et agents d’information, de l’univers parallèle et des zones de l’ombre de la politique. Leurs masques tombent graduellement et triomphent les raisons du cœur et de la liberté. Mais c’est aussi un message de convivialité pour des sociétés en conflit où aucune des religions n’appelle au mal. Pourquoi s’entre-tuer quand il y a le même père? Il y a plusieurs éléments qui se greffent sur le thème central: l’analyse des religions, le combat israélo-arabe, le dialogue des cultures et la réflexion sur les civilisations orientales et occidentales. Je parle de la guerre au Liban et il y a les descriptions des villes que je connais: Washington, Paris, Cannes, Monte-Carlo, Beyrouth, bien sûr, fendu en deux avec sa ligne de démarcation…» Dans tout ce fracas de la vie, qu’est-ce qui choque encore le général Tannous Moawad? «Je suis toujours étonné du mépris des Libanais pour la culture, déclare cet intellectuel avisé, originaire du Nord. Cela ne nourrit pas son homme, disent-ils, ça ne rapporte pas de l’argent! Et pourtant, le plus noble et le plus digne acte est celui d’écrire. Tout le reste n’est que faiblesse… Mon rêve? Pouvoir publier mes livres en Amérique, voir un de mes livres porté à l’écran… Écrire est ma réalité et je ne m’arrête plus…» D’un nationalisme ardent et farouche, Tannous Moawad, fils intransigeant d’un pays indépendant, libre et souverain, affirme: «Le monde n’a pas de frontière pour moi parce que, justement, je suis libanais. Nous sommes un peuple unique. Et je resterai un voyageur du monde. J’aime lire et écrire, et cela est illimité…» Edgar DAVIDIAN
Il est éperdument épris de livres et de voyages. Sans pour autant renoncer à écrire. En témoignant sur la vie, son pays, son temps, son époque, sa société. Sur la liberté. Sur la vérité et les mensonges. Sur la vie, sa beauté, ses espoirs indéfectibles, ses lumières et ses poisses. Un écrivain libanais, totalement impliqué dans sa «libanité» et parfaitement trilingue (arabe,...