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Terrorisme - Les zones rurales semblent favorisées aux dépens des grandes villes L’Administration Bush soupçonnée d’arrière-pensées politiques dans la répartition des crédits

L’Administration Bush est soupçonnée d’arrière-pensées politiques dans la répartition des crédits de la lutte antiterroriste, qui ont provoqué protestations et sarcasmes à New York et Washington. «Électoralisme 1, antiterrorisme 0 », résume le New York Times qui, dans un éditorial, accuse le ministère de s’être « trop intéressé à la politique et pas assez à la sécurité ». Remarquant que les zones rurales semblent favorisées aux dépens des grandes villes, le Washington Post grince des dents : « C’est vrai, ça fait trop longtemps que le bison du (parc national) de Grand Teton (Wyoming, nord-ouest) vit dans la peur d’el-Qaëda. » Le département à la Sécurité intérieure (DHS) a décidé mercredi dernier de réduire de 40 % les fonds alloués à New York et Washington pour la lutte contre le terrorisme, tout en augmentant de 60 à 70 % ceux de villes comme Louisville (Kentucky, centre) ou Omaha (Nebraska, centre). Le budget accordé à New York passe ainsi de 207,5 millions de dollars en 2005 à 124,4 en 2006. Lors de l’annonce des crédits, un journaliste avait interpellé un responsable du ministère : « Louisville reçoit 8 millions de dollars. Comme nous le savons tous, le président de la commission de la Chambre qui répartit les crédits de la sécurité vient du Kentucky. Des considérations politiques ont-elles guidé le processus ? » « Soyons clairs, les considérations politiques ne jouent aucun rôle dans le processus de répartition, absolument aucun rôle, je suis sans équivoque », avait rétorqué George Foresman, ministre adjoint à la Sécurité intérieure. Mais de telles déclarations de principe n’ont pas suffi à calmer la polémique d’autant plus embarrassante qu’elle s’ajoute à une longue liste de faux pas où l’Administration s’est mise en porte-à-faux avec une majorité parlementaire de plus en plus rétive. « New York reçoit deux dollars par personne, le Dakota du Nord (nord) 17 dollars par personne. Personne n’a attaqué le Dakota du Nord ces derniers temps ! » a fulminé le représentant de New York Peter King, le très conservateur président de la commission de la Chambre sur la Sécurité intérieure. Peter King, républicain, est allé jusqu’à s’associer à sa collègue démocrate Hillary Clinton pour lancer une campagne de cartes postales. « Je voudrais que tu sois là ! » écrivent-ils au ministre Michael Chertoff, au dos des photos de la statue de la Liberté, du Brooklyn Bridge ou d’un grand stade, autant de hauts lieux et symboles new-yorkais qui à eux seuls font de New York une cible de choix pour des terroristes, selon eux. Pour calmer le jeu, l’Administration Bush multiplie les opérations de communication. « La réalité, c’est que New York a reçu plus d’un demi-milliard de dollars » depuis 2001, a souligné M. Chertoff lors d’un colloque jeudi. « C’est plus de deux fois que ce qu’a reçu la deuxième ville la plus dotée », a-t-il assuré. « Il n’y a aucun doute que New York est de très loin la cible principale », a ajouté le ministre, en avançant en outre un argument original : « Quand nous protégeons l’agriculture du Wisconsin, qui fournit ce que mangent les New-Yorkais, ce sont les New-Yorkais que l’on protège. » L’expert Michael O’Hanlon, de la Brookings Institution, salue l’effort d’explications. Le problème, estime-t-il, c’est qu’il est venu « trop tard », et que le problème de fond vient de l’insuffisance générale des crédits. « Je ne suis pas d’accord avec la logique (de l’Administration pour distribuer les crédits), mais je ne crois pas qu’elle soit guidée par la politique », conclut-il.
L’Administration Bush est soupçonnée d’arrière-pensées politiques dans la répartition des crédits de la lutte antiterroriste, qui ont provoqué protestations et sarcasmes à New York et Washington.
«Électoralisme 1, antiterrorisme 0 », résume le New York Times qui, dans un éditorial, accuse le ministère de s’être « trop intéressé à la politique et pas assez à la...