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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’église Saint-Joseph (USJ) Féerie, poésie et piété avec l’Orchestre symphonique national libanais

Aux portes de l’été, l’église Saint-Joseph (USJ), comme d’habitude, était illuminée et pleine jusqu’au parvis extérieur. Chaleur étouffante sous les spots de lumière et public un peu agité avant les premières mesures. Placé sous la houlette de Harout Fazlian, l’Orchestre symphonique national libanais a concocté un programme mêlant correctement féerie et poésie du piano avec le jeune invité de la soirée, Ayad Khalifé, pour une partition de Mendelssohn, puis ferveur et piété pour les « gloria » de Vivaldi, avec le chœur du conservatoire, dirigé par le père Khalil Rahmé. Deux compositeurs, deux siècles d’écart, deux atmosphères pour des horizons et des influences différents, mais une même passion pour la beauté sonore et la grande musique, une même exigence pour la perfection de la mélodie. En ouverture, le magnifique Concerto n°2 pour orchestre et piano de Mendelssohn. Morceau de bravoure par excellence et lyrisme aux scintillements insaisissables avec ses trois mouvements (allegro appassionato, adagio et presto) où s’est illustré le jeune pianiste Ayad Khalifé, prix Margot Babikian en 2005. Avec ses seize printemps, ce jeune homme, encore au seuil de l’adolescence, a donné une belle prestation d’un talent qu’il maîtrise déjà, en suivant toujours les cours d’Angela Hadchian. Une partition aux nuances subtiles, aux intonations exquises, aux articulations puissantes, aux inflexions surprenantes, à la virtuosité parfois redoutable pour un enfant encore peu confronté aux écueils d’une œuvre jugée magistrale, quoique moins connue et moins célébrée que le premier concerto dans la prolifique production du père des Romances sans paroles. Les cheveux sagement coupés, chemise et costume sombres avec nœud-papillon rouge et ceinture en soie bordeaux, Ayad Khalifé, du haut de son ingénue jeunesse, a séduit d’emblée l’auditoire avec son visage encore poupin, son sourire délicieux et ses mains qui pétrissent avec dextérité les touches du clavier. Par-delà une sorte de grandiloquence au clavier, sa témérité même à s’attaquer à de volubiles « allegro » et « presto » est foncièrement réussie et touchante. Au public qui l’ovationne à tout rompre, il répond avec un sourire merveilleux, des yeux rieurs en lui offrant un morceau de Chopin. Du Chopin avec passion, fougue et emballement… La seconde partie du programme est réservée à Antonio Vivaldi, le Prêtre roux de la ville des doges. Orchestre réduit mais présence du Chœur du conservatoire avec trois solistes qui ont charmé l’auditoire : les sopranes Adline Daher et Caroline Solange, et surtout l’alto Tara Maalouf. Non, ce n’est pas le Vivaldi des Quatre saisons, mais celui de l’homme de Dieu qui, par le biais de la musique, donne à écouter le chant d’une prière oscillant entre joie et gravité. Un musicien inspiré pour une musique sacrée. Excellents sont les moments de l’Agnus Dei et le Qui sedes ad dexteram, tout aussi bons que la fin de la double fugue, en apothéose, avec le Cum Sancto Spiritu. Grandes salves d’applaudissements du public et révérence du maestro, des musiciens et des choristes tout de noir vêtus. E.D.
Aux portes de l’été, l’église Saint-Joseph (USJ), comme d’habitude, était illuminée et pleine jusqu’au parvis extérieur. Chaleur étouffante sous les spots de lumière et public un peu agité avant les premières mesures. Placé sous la houlette de Harout Fazlian, l’Orchestre symphonique national libanais a concocté un programme mêlant correctement féerie et poésie du piano...