La fête nationale italienne célébrée hier à Beyrouth Mistretta : L’Italie est le premier partenaire commercial du Liban

L’Italie a célébré hier sa fête nationale. À cette occasion, l’ambassadeur Franco Mistretta, en poste au Liban depuis juillet 2002, témoigne dans une interview à L’Orient-Le Jour des rapports solides entre le Liban et l’Italie. Nouveaux locaux Fin 2005, l’ambassade change d’emplacement pour s’installer à Baabda. « Nous avons déménagé pour des raisons de sécurité, dit Franco Mistretta, tout en maintenant le siège prestigieux place de l’Étoile qui a désormais une signification historique. En 1935, nous nous sommes installés dans ces locaux construits par la glorieuse compagnie italienne d’assurances, Assicurazioni Generali, avec son symbole caractéristique du lion dominant la place Saint-Marc. Aujourd’hui, le changement des locaux a permis à toutes les activités de l’ambassade (commerciales, culturelles, de défense, consulaires et visa) d’être regroupées dans le même établissement (Palazzo Italia) afin de fournir un meilleur service et une synergie absolue permettant d’économiser les coûts de gestion. Par ailleurs, le nouveau building est en mesure d’accueillir des événements culturels, tels les expositions, les concerts de musique classique et légère, ainsi que les séminaires et les tables rondes dans sa grande salle polyvalente. Cette année, nous avons fêté le 60e anniversaire de la République italienne, née le 2 juin 1946, suite aux années tragiques de la Seconde Guerre mondiale. À cette occasion, nous avons offert une réception dans nos nouveaux locaux pour les présenter au public », précise-t-il. Une collaboration poussée La coopération bilatérale se traduit concrètement dans plusieurs domaines. « Au niveau économique et culturel, explique l’ambassadeur, plusieurs accords de coopération ont été signés, permettant d’améliorer la situation du pays du Cèdre. L’Italie est fortement présente au Liban, étant son premier partenaire commercial. Actuellement, le Liban et l’Italie jouissent d’excellents rapports dans les domaines politique, économique et culturel. Le gouvernement italien a manifesté son soutien inconditionnel au Liban. N’oublions pas que le contingent Italair faisant partie de la Finul est présent au Liban depuis 1978. À cela s’ajoute l’aspect humanitaire des relations italo-libanaises, concrétisé depuis 1983 à travers la coopération technique fournie par l’Italie en faveur du Liban dans le secteur de la santé publique, de l’agriculture, de l’environnement, du développement rural, de l’archéologie, du tourisme, du domaine technique et scientifique. Cet effort doit permettre, à long terme, aux couches les moins favorisées d’être réintégrées dans le contexte économique et social du pays. Grâce à la précieuse collaboration établie avec le ministère de l’Éducation et son Centre de recherche et de développement pédagogiques, l’enseignement de la langue et de la culture italienne a été intégré dans des écoles publiques et à l’Université libanaise, auquel s’ajoutent les cours de langue et de cuisine italiennes, organisés par l’Institut culturel italien dans ses différents sièges, pour un total de presque 5 000 étudiants. Enfin, différents accords de collaboration interuniversitaire ont été ratifiés entre plusieurs universités italiennes et les établissements universitaires libanais publics et privés. » Objectifs et priorités « Le nouveau gouvernement italien, poursuit M. Mistretta, œuvre à promouvoir un programme prévoyant des réformes structurelles et institutionnelles dans plusieurs domaines : du travail à la retraite, de la justice aux travaux publics et au système scolaire. Le gouvernement s’engage également dans la recherche à travers l’allocation de financements de plus en plus importants pour permettre aux jeunes talents et au secteur privé d’évoluer en assurant une continuité créative au pays. Un redressement économique est prévu en vue de limiter le déficit tout en se conformant aux dispositions du traité de Maastricht. L’Italie cherchera à saisir l’opportunité offerte par le processus de globalisation pour la croissance du PIB. Quant à la politique étrangère, le gouvernement italien continuera à maintenir une politique de forte cohésion avec l’Europe. Concernant la guerre en Irak, le gouvernement pense à un redéploiement des troupes italiennes en concordance avec les autorités locales et les alliés, dans l’intérêt du pays. L’Italie restera toujours aux côtés du pays du Cèdre, comme par le passé, avec un nouvel élan, qui vient de notre président de la République, récemment élu, pour l’affirmation des idéaux démocratiques et sociaux, qui sont à la base d’une coexistence civile, moderne et pacifique. » Fin du mandat « Être ambassadeur d’Italie au Liban a été une expérience fascinante, indique le diplomate. L’Italie, comme le Liban, a acquis sa démocratie grâce à l’effort de tous ses citoyens et c’est la raison pour laquelle elle admire et apprécie la ténacité du peuple libanais, parfois même l’obstination avec laquelle il a continué à œuvrer et à construire le pays pendant les événements, afin de le rendre prospère et de conquérir de nouveau son indépendance. Cette aspiration a été brusquement secouée l’année dernière par la tragédie du 14 février, qui a donné lieu à une série d’attentats arrachant ainsi la vie à tant de martyrs et brisant le destin de leurs familles. Restez indomptés et résolus et continuez, fiers de vous-mêmes, à servir d’exemple à d’autres peuples qui aspirent à vivre libres dans un système démocratique et tolérant. Aujourd’hui, le Liban vit un moment de transition délicat et décisif. Je suis sûr que la détermination de son peuple lui permettra de réaliser cet objectif. À la fin de l’été, je terminerai mon mandat (de 4 ans) dans votre cher pays : mon épouse et moi nous regretterons de laisser ce pays qui nous a tellement séduits... », conclut-il. Propos recueillis par Joëlle MISSIR