Quatre ans après une édition 2002 placée sous le signe de l’inattendu, plusieurs équipes comptent bien marcher sur les traces du Sénégal, de la Turquie et de la Corée du Sud et se révéler ainsi au grand jour lors du Mondial 2006 de football en Allemagne (9 juin - 9 juillet).
L’Afrique, qui a souvent joué les trouble-fêtes lors des dernières éditions, est désormais prise au sérieux par les grandes sélections, même si quatre des cinq équipes africaines – Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Angola – qualifiées pour la XVIIIe Coupe du monde sont débutantes à ce niveau.
Parmi ce quatuor, les Ivoiriens, emmenés par l’attaquant de Chelsea Didier Drogba et leur pléiade de joueurs évoluant en France, sont particulièrement redoutés.
Placés dans « le groupe de la mort » (C) avec l’Argentine, les Pays-Bas et la Serbie-et-Monténégro, les Éléphants, finalistes de la CAN 2006, n’ont cependant pas été ménagés par le tirage au sort et auront bien du mal à rééditer l’exploit des Camerounais (1990) et des Sénégalais (2002), seuls représentants africains à avoir atteint les quarts de finale.
Le Ghana et sa cohorte d’expatriés (Kuffour, Mensah, Essien, Boateng, Appiah, Muntari) seront également à surveiller de très près, même s’ils ont eux aussi hérité d’un premier tour délicat (groupe E, avec l’Italie, la République tchèque et les États-Unis).
Shevchenko, atout de taille
La Tunisie, qualifiée pour sa troisième phase finale d’affilée, la quatrième de son histoire, misera tout sur son collectif et le vécu du sélectionneur français Roger Lemerre, champion d’Europe (2000 avec la France) et d’Afrique (2004), pour s’extraire de la poule H, où l’Espagne sera l’équipe à battre. Les Tunisiens seront de fait en concurrence avec l’Ukraine pour décrocher leur place pour les 8es de finale. Les Ukrainiens, admis pour la première fois dans une grande compétition internationale, disposent d’un atout de taille pour poursuivre leur aventure : l’attaquant Andrei Shevchenko.
Le Ballon d’or 2004 a une belle carte à jouer au sein d’une formation entièrement dévouée à sa cause. Outre le destin de son pays, « Sheva » ne négligera sûrement pas le classement des buteurs dont il reste l’un des principaux prétendants.
La Suède, souvent bien placée (3e en 1994, 8es de finale en 2002), ou la Serbie-et-Monténégro et ses traditionnels techniciens (Kezman, Milosevic, Stankovic, Djordjevic) sont les deux autres pays européens à pouvoir créer la surprise.
Le Mexique en terrain conquis
Le continent américain est, lui, habitué à se mêler à la bagarre. Le Mexique, 4e de la Coupe des confédérations 2005 en Allemagne, a déjà effectué sa reconnaissance. Il pourrait être imité par le Paraguay et sa défense de fer dirigée par le vétéran Carlos Gamarra (35 ans). Bien avant le réveil de l’Afrique, l’Asie avait déjà ouvert une brèche en 1966 dans le monde cloisonné du football, jusque-là chasse gardée de l’Europe et de l’Amérique du Sud, avec la présence de la Corée du Nord en quarts de finale. En 2002, leurs « frères » du Sud ont fait mieux en atteignant le dernier carré.
Sans le soutien inconditionnel de leur public ni l’expérience et la science de leur « gourou » néerlandais Gus Hiddink, parti entraîner l’Australie, les Sud-Coréens auront toutefois bien du mal à refaire le coup de 2002.
Avec ses deux vedettes « européennes » Park Ji-sung (Manchester United) et Lee Young-pyo (Tottenham), la Corée reste cependant prétendante aux huitièmes, au même titre que le Japon, fort de la science de son sélectionneur brésilien Zico et de l’expérience engrangée en Europe par ses meilleurs joueurs (Nakamura, Nakata, Ono). À moins que l’Iran, aidé par ses quatre pensionnaires de la Bundesliga (Karimi, Zandi, Hashemian, Mahdavikia) et soutenu par son importante diaspora en Allemagne, ne surprenne tout le monde
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