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Droits de L’homme - « L’intifada des mères contre l’indifférence de l’État » manifeste lors de la séance place de l’Étoile Mobilisation parlementaire en faveur des détenus libanais en Syrie

Pour la première fois depuis le 11 avril 2005, date à laquelle les parents des détenus libanais dans les prisons syriennes ont entamé leur sit-in permanent, place Riad el-Solh face à l’Escwa, une délégation parlementaire s’est déplacée vers les familles pour écouter leurs doléances et promettre d’œuvrer en faveur d’une recommandation qui sera adoptée par la Chambre lors de la prochaine séance. Mais pour aboutir à cette « victoire », il a fallu l’intervention des députés du Bloc du changement et de la réforme, Ibrahim Kanaan et Ghassan Moukheiber, qui ont mené les tractations nécessaires incitant ainsi leurs collègues à franchir le pas. Peu avant 11h, les familles des détenus libanais en Syrie, accompagnées de MM. Kanaan, Moukheiber et Massoud el-Achkar, vétéran des Forces libanaises, ont entamé leur marche pacifiste vers la place de l’Étoile pour remettre un communiqué au Parlement, appelant pour la énième fois à « la formation d’une commission d’enquête impartiale sur les disparitions forcées et les arrestations arbitraires de Libanais par les SR syriens ». Mais aussi à la formation « d’une commission nationale pour inspecter les fosses communes », et à soumettre « les parents à des tests d’ADN » nécessaires pour l’identification des corps. Armées des photos des leurs et répétant des slogans appelant à la libération immédiate des détenus libanais, les familles ont suivi le chemin qui les mène à la place de l’Étoile, encadrées d’effectifs sécuritaires. Elles se sont vite heurtées à des barrages établis par l’armée et les Forces de sécurité intérieure, leur interdisant l’accès à l’hémicycle. Les tentatives de MM. Kanaan et Moukheiber visant à permettre aux parents « d’exercer leur droit » et de rencontrer le président de la Chambre se sont vite heurtées au refus catégorique des agents de sécurité qui avaient reçu l’ordre d’empêcher les manifestants d’accéder à la place de l’Étoile. Finalement, les deux députés, accompagnés de deux membres du comité des familles des parents des détenus, se sont rendus à la Chambre. Au bout d’une heure de négociations, il a été décidé de former une délégation parlementaire pour rencontrer les parents des détenus qui attendaient au bout de la rue. Des députés du CPL, des FL, des Kataëb, du Courant du futur, du Bloc populaire et de la Rencontre démocratique, ainsi que le secrétaire général de la Chambre, Adnane el-Daher, représentant M. Berry, ont ainsi rencontré les parents. « Si nous voulons rejeter aujourd’hui des mandats d’amener syriens, il faudrait aussi refuser les actes que le gouvernement syrien a commis il y a trente ans au Liban et qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas fait l’objet d’une recommandation unanime, déclare M. Kanaan. Nous réclamons aujourd’hui des décisions et des recommandations qui doivent être prises à l’unanimité pour faire face au dossier. Mais cela n’est pas suffisant. Ce dossier doit figurer à l’ordre du jour de chaque séance parlementaire, et un mécanisme doit être établi pour faire la lumière sur le sort des détenus. Il n’est plus permis que des pressions continuent à être exercées sur les parents pour les empêcher de revendiquer leurs droits. » De son côté, le ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, a affirmé que le Liban « restera prisonnier tant que les détenus libanais en Syrie ne sont pas libérés ». Quant à M. Moukheiber, il a promis de mettre au point avec les blocs parlementaires une recommandation et de prendre les mesures nécessaires pour résoudre le dossier. Gazi Aad, porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil), a pour sa part estimé que les détenus en Syrie sont des « otages, puisque Damas les utilise comme une carte de pression et de chantage sur les Libanais ». Durant la séance parlementaire, il a été convenu d’inclure le dossier à l’ordre du jour de la prochaine séance parlementaire. De son côté, la ministre des Affaires sociales, Nayla Moawad, a rappelé que le gouvernement Siniora a été le premier à inclure le dossier des détenus dans sa déclaration ministérielle. Proclamée il y a deux semaines, « l’intifada des mères contre l’indifférence de l’État » se poursuit. Et les familles n’auront de répit que lorsque leurs proches leur seront rendus. Vivants ou morts. Nada MERHI
Pour la première fois depuis le 11 avril 2005, date à laquelle les parents des détenus libanais dans les prisons syriennes ont entamé leur sit-in permanent, place Riad el-Solh face à l’Escwa, une délégation parlementaire s’est déplacée vers les familles pour écouter leurs doléances et promettre d’œuvrer en faveur d’une recommandation qui sera adoptée par la Chambre lors de la...