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Afghanistan - Le bilan des victimes reste aléatoire Journée d’émeutes meurtrières à Kaboul après une « bavure » US

De violentes manifestations ont fait hier à Kaboul d’importants dégâts et, selon des témoins, plusieurs victimes, après la mort de civils tués par des soldats américains qu’une foule hostile avait pris à partie après un accident de la circulation. Postes de police incendiés, bâtiments officiels et télévisions saccagés, voitures et motos en flammes : la capitale afghane n’avait pas connu un tel déchaînement de violence depuis la chute des talibans fin 2001. Le gouvernement a instauré hier un couvre-feu dans la ville entre 17h30 GMT et 23h30 GMT pour rassurer les citoyens et a promis des poursuites sévères contre les contrevenants. Aucun bilan n’a été avancé par les autorités, mais, selon divers témoins, des personnes auraient été tuées par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur les manifestants. Déjà choquée par la mort d’au moins 16 civils lors d’une opération de la coalition la semaine dernière dans le sud du pays, la foule s’est enflammée après avoir appris la mort d’au moins quatre Afghans, tués par des soldats américains qui ont ouvert le feu pour échapper à la vindicte populaire après un accident de la circulation. Plusieurs milliers de personnes, certaines armées de couteaux ou de bâtons, ont manifesté dans divers quartiers en scandant des slogans hostiles aux Américains et au président afghan Hamid Karzaï. Pendant plusieurs heures, des tirs de fusil d’assaut AK-47 ont éclaté dans le quartier des ambassades, où une centaine de personnes ont manifesté en criant « Mort à l’Amérique, mort à Karzaï et à la police ! » Dans un autre quartier animé de la ville, un millier de manifestants ont mis le feu à des postes de police et brûlé des affiches du président afghan. Plus au sud, des coups de feu ont également éclaté autour d’une place où sont situés le ministère de l’Éducation et l’hôtel de luxe Serena. En milieu d’après-midi, le calme était revenu. Les manifestants s’étaient dispersés, et de nombreuses patrouilles de police et de l’armée circulaient dans les rues, jonchées de débris et de carcasses de voitures et de motos calcinées. Des dizaines de blessés ont été admis dans des hôpitaux de la ville, ont constaté des correspondants étrangers, en l’absence de tout bilan officiel des autorités. Les émeutes ont été déclenchées après qu’un camion américain, dont les freins ont probablement lâché, a percuté une douzaine de véhicules dans le nord de la capitale, faisant, selon la présidence afghane, 5 morts. La foule en colère a commencé à lancer des pierres sur les soldats américains, qui se sont réfugiés dans leur véhicule et ont commencé à rouler en faisant feu pour s’ouvrir le passage. Au moins 4 personnes ont été tuées par balles. Un responsable des services de sécurité a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat que jusqu’à 7 personnes pourraient avoir été tuées et 9 blessées. Sur la foi de témoignages impossibles à vérifier, des télévisions locales ont annoncé jusqu’à 20 morts. M. Karzaï a lancé un appel au calme, et a annoncé qu’une enquête serait ouverte et des explications demandées à la coalition. Il a également accusé des « agitateurs » d’avoir attisé les violentes manifestations et a demandé aux Afghans de s’élever contre les pilleurs. Parallèlement, jusqu’à 50 talibans ont été tués au cours d’un bombardement de la coalition dans le sud du pays, ont annoncé les autorités afghanes et la coalition. L’aviation de la coalition dirigée par les États-Unis a frappé près de Kajaki, dans la province de Helmand, a affirmé le gouverneur adjoint de la province, Amir Mohammad Akhundzada. « Les talibans s’étaient rassemblés pour une réunion dans une mosquée et les forces de la coalition les ont repérés (...) », a-t-il assuré. En outre, 5 soldats canadiens ont été blessés dans la province de Kandahar lors d’un échange de coups de feu avec des talibans au cours duquel un rebelle a été tué.

De violentes manifestations ont fait hier à Kaboul d’importants dégâts et, selon des témoins, plusieurs victimes, après la mort de civils tués par des soldats américains qu’une foule hostile avait pris à partie après un accident de la circulation. Postes de police incendiés, bâtiments officiels et télévisions saccagés, voitures et motos en flammes : la capitale...