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Actualités - OPINION

Comment éviter le désastre économique

L’analyse de M. Georges Chebib sur la crise économique et le drame de la dette libanaise est pertinente et tout à fait appropriée. L’article qu’il a fait paraître ( L’Orient-Le Jour du samedi 13 mai 2006) résume parfaitement tout ce qui a été dénoncé dans les colonnes mêmes de ce journal ou du Commerce du Levant au cours de ces dernières années. L’ex-ministre des Finances Georges Corm a longtemps souligné le danger qui pèse sur l’économie libanaise sans pouvoir rien y changer malheureusement. Ce désastre financier a impliqué toute la classe politique avec la complaisance du régime syrien et les seules personnes qui n’en sont pas responsables sont le général Aoun et Samir Geagea pour les raisons qu’on connaît. Toutefois, exiger un audit financier comme certains le demandent reviendrait à lancer des poursuites judiciaires contre tous ceux qui ont participé au gouvernement depuis 1992 et dont faisaient partie les alliés actuels de Michel Aoun. Il est tout simplement irréaliste de vouloir réaliser un tel audit financier. Doit-on pour cela ressusciter les morts et les traduire en justice ? Il aurait mieux fallu profiter de la libération du Liban de la tutelle syrienne et de l’incroyable mouvement d’union nationale qui s’était formé le 14 mars pour essayer de jeter les bases d’un nouveau Liban sans chercher à réveiller les démons du passé. Il est clair qu’un sabotage du mouvement allait mener à une impasse et, de ce fait, même à une aggravation de la situation économique. Aoun déclare qu’on ne peut accorder notre confiance à ceux qui ont mené le pays à sa ruine. Mais quelle est donc l’alternative ? Lui ? Seul ? Faut-il rappeler que son expérience du pouvoir n’était pas des plus concluantes, non plus ? N’est-il pas lui aussi responsable des milliards de dégâts occasionnés par ses guerres vaines, sans parler de l’exode à grande échelle qui s’en est suivi ? À travers l’échec de ses guerres, n’est-il pas lui aussi responsable du renforcement de l’hégémonie syrienne au Liban et des abus qui en ont découlé ? Il est inutile de chercher des responsabilités ici et ailleurs. L’urgence d’une solution politique et économique exige une coopération totale avec le gouvernement actuel en dehors de toute polémique politicienne qui ne mènerait qu’à l’immobilisme et ne servirait finalement que les intérêts de la Syrie. On ne peut légitimer la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République sur le seul fait de son succès aux élections législatives. Si les Libanais avaient voté pour lui lors de ces élections, c’était dans le cadre de circonstances particulières (souvenez-vous des explosions qui terrorisaient les régions chrétiennes avant ces élections) ainsi que sur la base d’une certaine idée que les gens avaient de lui. Qui peut vraiment affirmer aujourd’hui que ces 70 % dont il se targue lui accordent encore leur confiance ? Par ailleurs, il faut noter que la présidence de la République n’est pas un simple sondage d’opinion. Elle est basée sur une Constitution bien particulière dont le respect est le garant de l’équilibre confessionnel qui fait la spécificité du Liban. Chercher à la contourner en prétextant un appui populaire constitue une dangereuse manœuvre de déstabilisation de cet édifice constitutionnel. Nous sommes tous conscients du désastre économique dont le Liban n’est pas près de sortir. Nous sommes tous conscients que ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ont tous été impliqués d’une manière ou d’une autre dans la dilapidation des fonds publics. Mais est-ce en sabotant leur action qu’on peut espérer s’en sortir ? N’aurait-il pas mieux fallu sauvegarder l’union sacrée à n’importe quel prix en essayant d’influencer l’action de ce gouvernement de l’intérieur et en misant sur l’éventuel appui financier des pays occidentaux et des pays du Golfe ? Jean DAGHER Paris
L’analyse de M. Georges Chebib sur la crise économique et le drame de la dette libanaise est pertinente et tout à fait appropriée. L’article qu’il a fait paraître ( L’Orient-Le Jour du samedi 13 mai 2006) résume parfaitement tout ce qui a été dénoncé dans les colonnes mêmes de ce journal ou du Commerce du Levant au cours de ces dernières années. L’ex-ministre des Finances...