France - Audition demain de Jean-Louis Gergorin L’affaire Clearstream revient sur le devant de la scène

Après un intermède de quelques jours, l’affaire Clearstream devrait être relancée demain en France avec l’audition très attendue de Jean-Louis Gergorin, l’homme à l’origine de ce scandale de dénonciation calomnieuse qui a ébranlé le sommet de l’État à moins d’un an de la présidentielle. L’ancien vice-président exécutif du groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, un proche du Premier ministre Dominique de Villepin, a reconnu avoir adressé à un juge deux lettres contenant des listings truqués de détenteurs de comptes occultes à la banque de compensation luxembourgeoise Clearstream. M. Gergorin pourrait être placé en garde à vue. En fonction de son audition, il pourrait être ensuite présenté aux juges chargés de l’enquête en vue d’une éventuelle mise en examen, voire d’une mise en détention provisoire. Les policiers de la Division nationale des investigations financières (DNIF) tenteront de lui soustraire le nom de la « source » qui lui a fourni les listings falsifiés et qu’il a jusque-là protégée, expliquant que la vie de cette dernière en serait « menacée ». Mais au vu de la description qu’il en a donnée – « quelqu’un qui travaille sur le financement du terrorisme international » – tous les regards se sont tournés vers l’informaticien Imad Lahoud, directeur scientifique d’EADS qui a été en contact avec les services secrets français sur le dossier des réseaux terroristes. L’expert en informatique, sorti mardi dernier d’une hospitalisation pour « dépression », a démenti être un « falsificateur ». Autre question cruciale qui devrait être posée à M. Gergorin, qui a accablé le Premier ministre la semaine dernière : Dominique de Villepin a-t-il demandé en sa présence et celle du général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement et témoin capital dans ce dossier, d’enquêter secrètement sur le compte attribué à Nicolas Sarkozy, et qui se révélera faux ?