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Des raisons d’espérer en dépit des problèmes

Malgré la violence, l’injustice et les promesses non tenues en matière de droits de l’homme, Amnesty a trouvé en 2005 des raisons d’espérer, explique à l’AFP sa secrétaire générale Irene Khan. Q- Vous dressez dans votre rapport annuel un état des lieux toujours aussi sombre de la situation des droits de l’homme dans le monde, et pourtant vous vous dites optimistes. Pourquoi ? R- « Nous sommes optimistes parce que nous voyons un changement dans l’opinion publique. Les gouvernements, et parmi les plus puissants, sont amenés à rendre des comptes. Les gens protestent, par exemple, contre l’érosion de l’interdiction de la torture. Nous avons vu en Europe l’indignation provoquée par les vols “secrets” de transports de prisonniers. La lutte contre l’impunité continue à gagner du terrain, comme nous l’avons vu avec (l’ancien président chilien Augusto) Pinochet, (l’ex-président péruvien Alberto) Fujimori ou encore (l’ex-président libérien Charles) Taylor. Nous voyons un changement de mentalité, la reconnaissance du fait que les droits de l’homme sont importants pour la sécurité et ne sont pas contradictoires avec cette sécurité. Le nombre global de conflits continue également à diminuer dans le monde (...), des réformes ont été lancées aux Nations unies pour transformer le système de défense des droits de l’homme, et la Cour pénale internationale a émis ses premiers mandats d’arrêt l’an dernier. Je suis optimiste, mais je ne suis pas naïve. Les défis restent énormes, notamment au Proche-Orient ou en Afrique. Mais il y a des opportunités pour construire. » Q- Quels sont vos principaux objectifs pour 2006 ? R- « Premièrement, Guantanamo doit fermer. C’est le symbole honteux de l’abus de pouvoir des États-Unis. Les États-Unis et leurs alliés doivent aussi rendre publics les noms et lieux (de détention) de tous ceux détenus dans des lieux secrets. Notre deuxième objectif est de nous battre pour l’adoption d’un traité sur les armes légères, essentiellement pour en contrôler le commerce. Troisièmement, nous voulons que la machine internationale de défense des droits de l’homme fonctionne, que le Conseil (de sécurité) fonctionne et que l’Union européenne se renforce en la matière. Et finalement, le plus important, nous voulons la fin des meurtres, viols et déplacements forcés au Darfour. » Q- Vous êtes très durs cette année envers les États-Unis et le Royaume-Uni, critiquant notamment leur gestion de la guerre contre le terrorisme. Avez-vous envers eux plus d’exigences ? R- « Les exigences en termes de droits de l’homme sont les mêmes pour tout le monde, mais c’est une question de pouvoir et d’influence. Les membres permanents du Conseil de sécurité, dont les États-Unis, qui sont la seule superpuissance, doivent utiliser leur pouvoir et leur influence de façon à promouvoir les droits de l’homme, et non les saper. Nous louons la façon dont les États-Unis pressent pour une action au Darfour, mais nous condamnons la façon dont ils attaquent les droits de l’homme dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. De la même façon, la position du Royaume-Uni en matière de lutte contre le terrorisme a été extrêmement dommageable. »
Malgré la violence, l’injustice et les promesses non tenues en matière de droits de l’homme, Amnesty a trouvé en 2005 des raisons d’espérer, explique à l’AFP sa secrétaire générale Irene Khan.

Q- Vous dressez dans votre rapport annuel un état des lieux toujours aussi sombre de la situation des droits de l’homme dans le monde, et pourtant vous vous dites optimistes. Pourquoi...