Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Good News Group investit dans des films à « gros budgets » qui abordent les sujets tabous Le cinéma arabe en quête de renouvellement

Une nouvelle société de production égyptienne, Good News Group, fait campagne à Cannes pour afficher son ambition de renouveler le cinéma arabe en investissant dans des films à « gros budgets » qui abordent les tabous de la société comme « L’immeuble Yacoubian ». «95 % des films arabes sont égyptiens, mais ils ont souvent un petit budget et sont de piètre qualité », estime Mead Aldin Adeeb, PDG de Good News Group, dont le rêve était de « ranimer ce cinéma en se mettant sur le marché mondial », mais « sans faire du cinéma américain, l’original étant toujours plus réussi qu’une copie », précise-t-il. Il y a trois ans, le groupe, spécialisé dans la presse et la communication, a créé une société dédiée au cinéma (Good News 4 Films and Music) et s’est lancé dans la production de Halim, biographie à grand spectacle du chanteur adulé dans le monde arabe Abdel Halim Hafez, et de L’immeuble Yacoubian, une photographie des dérives de la société égyptienne, récompensée au festival Tribeca de New York et projeté à la Berlinale cette année. Les budgets de ces deux films, 7 millions d’euros chacun, représentent le triple des plus grosses productions jamais faites au Moyen-Orient, selon M. Adeeb. L’immeuble Yacoubian, adaptation du livre à succès éponyme de Alaa al-Aswani, vendu à plus de 100 000 exemplaires et déjà traduit en anglais, en français et en italien, porte la marque de ce renouveau cinématographique par la maîtrise technique, apte à séduire un public occidental. Cette œuvre du jeune réalisateur de 28 ans Marwan Hamed aborde à travers une galerie de portraits d’habitants d’un immeuble du centre du Caire – vieux dandy, jeune fils du portier, etc – les questions de la corruption en politique, de l’homosexualité et du fondamentalisme religieux. « Tous ces thèmes ont déjà été abordés dans des films, mais ce qui peut être choquant cette fois est de les rassembler dans une seule œuvre », fait valoir Adel Adeeb, frère de Emad et directeur général de GN 4 Film and Music, qui précise n’avoir eu « aucun problème de censure ». Pour Adel Imam, acteur phare de ce drame sociologique, « ce film aborde exactement ce qui se passe dans le monde arabe, mais au-delà, il parle de l’humanité et dans chaque endroit où il sera projeté, les spectateurs pourront s’identifier ». Le film sera sur les écrans en Égypte en juin et en France en août, distribué par Bac Films. Les deux projets déjà dans les tuyaux se veulent dans la continuité des deux premiers opus du catalogue de Good News. Mohamed Ali sera une biographie historique de l’un des héros du XIXe siècle, fondateur de l’Égypte moderne, qui luttera contre l’armée française et prendra la place du monarque corrompu. L’autre film, qui fera certainement beaucoup couler d’encre avant même sa sortie, porte le nom de «Al-Qaida. Deux ans et demi de recherches ont été nécessaires pour écrire le script de ce film qui raconte une rencontre imaginaire entre Ben Laden et un journaliste américain après les attentats du 11-Septembre 2001. « J’espère que ce docu-fiction permettra de créer un dialogue » entre l’Orient et l’Occident, a déclaré Emad Eldin Adeeb, ajoutant: « Nous avons besoin de reconstruire des ponts, nous sommes tous coupables de rester silencieux. » Les producteurs n’entendent pas « défendre » Ben Laden, « un terroriste et un criminel », mais donner des « éléments de compréhension ». Ils sont d’ailleurs en discussion avec « un acteur américain parmi les dix plus grands » pour incarner l’ennemi numéro 1 des États-Unis.
Une nouvelle société de production égyptienne, Good News Group, fait campagne à Cannes pour afficher son ambition de renouveler le cinéma arabe en investissant dans des films à « gros budgets » qui abordent les tabous de la société comme « L’immeuble Yacoubian ».

«95 % des films arabes sont égyptiens, mais ils ont souvent un petit budget et sont de piètre qualité...