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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES - Le Paris des années vingt à travers des peintures, des films, des sculptures, des photographies… À la découverte du surréalisme : Picasso, Miró, Masson et la vision de Georges Bataille

Pour la première fois, un musée britannique a décidé de rendre hommage à un écrivain et penseur français, Georges Bataille, dans le cadre d’une exposition sur le surréalisme dont il est le fil conducteur. Intitulée « Le surréalisme secret », l’exposition de la galerie Hayward permet de découvrir jusqu’au 30 juillet certains aspects moins connus de ce mouvement, via des artistes « dissidents » du surréalisme « officiel » comme les peintres Picasso, Miro et Dali et le sculpteur Giacometti. Cette exposition est centrée autour de Bataille, fondateur de la revue d’arts Documents en 1929, mais aussi essayiste, philosophe, critique social et parfois même auteur de roman quasi pornographiques, a expliqué Mme Dawn Ades, commissaire de l’exposition. Bataille (1897-1962) avait rompu dans les années 20 avec « le pape autoproclamé du surréalisme, André Breton », et il avait utilisé sa revue comme « une machine de guerre contre les idées reçues », explique Mme Ades, soulignant combien il est « totalement inhabituel pour un musée britannique de consacrer une exposition à un écrivain français ». Même si seulement 15 numéros de Documents ont finalement été publiés, entre 1929 et 1930, la revue de Georges Bataille a secoué le mouvement surréaliste avec un questionnement sur la notion d’art primitif, de culture populaire et la séparation entre « le primitif et le sacré ». Parmi ses collaborateurs, la revue Documents a compté quelques-uns des plus grands artistes, poètes et intellectuels de l’époque, dont Miro, Picasso, Giacometti, Arp et André Masson, ainsi que des écrivains comme Michel Leiris et Robert Desnos et des photographes comme Jacques André Boiffard et Karl Blossfelt. Les créateurs de cette exposition ont réuni à Londres quelque 300 des œuvres et objets apparus dans les pages de la revue de Georges Bataille, rebaptisée « la bataille impossible » par son ami Michel Leiris. Via des œuvres comme Les trois ballerines de Picasso, cette exposition « observe le surréalisme comme une vision dissidente » et, à l’égal de la revue de Bataille, elle juxtapose ethnographie, archéologie, architecture, photographie, cinéma et culture populaire, explique Dawn Ades. Les trois ballerines, un « monument à l’amour, à la mort et au sexe », explique-t-elle, ouvrent l’exposition de la galerie Hayward, à quelques pas de masques africains et de peintures abyssiniennes représentant la reine de Saba. De même, les visiteurs peuvent admirer une toile étrange de Salvador Dali, Les baigneuses, ainsi que diverses huiles signées Joan Miro, un artiste qui, selon Bataille, aimait « tuer la peinture en laissant seulement apparaître la substantifique moelle ». Le tout à côté de photos étranges de gros doigts de pied. L’exposition compte également la reproduction d’images aztèques représentant des sacrifices rituels sanglants, ainsi que des collages de Max Ernst appartenant à la série de « la femme aux cent visages ». Autant d’œuvres qui résument la séduction des surréalistes pour la violence : la violence du désir, de la mort et du sang.
Pour la première fois, un musée britannique a décidé de rendre hommage à un écrivain et penseur français, Georges Bataille, dans le cadre d’une exposition sur le surréalisme dont il est le fil conducteur.
Intitulée « Le surréalisme secret », l’exposition de la galerie Hayward permet de découvrir jusqu’au 30 juillet certains aspects moins connus de ce mouvement, via des...