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Actualités - CHRONOLOGIE

ASSOCIATIONS - Une nouvelle ONG consacrée au sauvetage d’animaux abandonnés Dans les abris pour chats et chiens de BETA, des amours de bêtes à adopter

C’est tout naturellement que les neuf cofondateurs de l’association BETA (Beirut for the Ethical Treatment of Animals), vouée au sauvetage et à la promotion des droits des animaux, se sont rencontrés : dans les cliniques de vétérinaires, en essayant de sauver des chiens et des chats, pour la plupart abandonnés par leurs maîtres ou blessés, de la misère de la rue et de la souffrance. Aujourd’hui, cette association qui vient d’obtenir son permis officiel, bien qu’opérationnelle depuis 2004, entretient deux abris, l’un regroupant une centaine de chiens et l’autre plus d’une soixantaine de chats (outre les chatons, qui sont séparés des adultes). Des fonds et des candidats à l’adoption, c’est ce dont BETA et ses jeunes cofondateurs ont le plus besoin pour poursuivre leur mission. À l’entrée de l’abri pour chiens, vous serez accueilli par une tonne d’aboiements, une véritable meute très intriguée par toute nouvelle présence, ou alors essayant d’impressionner les plus petits, sans trop de succès. Toutefois, à entendre l’une des cofondatrices qui s’occupent de l’abri pour chiens, Sylvie Lavoie, chacun de ces toutous a une histoire : de ceux qui ont été trouvés dans la rue dans un état lamentable, à ceux qui se trouvaient maltraités par leurs maîtres dénoncés par des témoins, à ceux qui ont été recueillis après avoir subi des blessures, etc. Elle se souvient de ce caniche récupéré auprès d’un maître négligent, qui l’avait laissé sur le toit par tous temps et pratiquement sans nourriture. Ou de cette autre chienne battue par le fils de ses maîtres et qui est restée longtemps traumatisée au chenil. Ou encore ce pitbull, abandonné par son propriétaire pour n’avoir jamais gagné de combats de chiens pour lesquels il avait été entraîné et qui s’est retrouvé au chenil avec un corps plein de cicatrices. Le pire ennemi des animaux de compagnie au Liban, selon Mme Lavoie, est l’insouciance et le manque d’engagement de certains maîtres. « Certains chiens nous ont même été rendus, après avoir été adoptés de chez nous, pour des raisons aussi triviales que le fait qu’ils avaient trop grandi », ajoute-t-elle. Ce dernier prétexte est souvent invoqué pour justifier l’abandon d’un chien, les autres raisons étant principalement financières ou le refus de s’occuper d’un animal malade. Mais pour les chiens de toutes les races qui se retrouvent hors de la maison de leurs maîtres, l’abandon est synonyme de malheur. Au chenil, toutefois, les chiens sont nourris, vaccinés, traités en cas de maladie ainsi que contre les puces, tiques et vers. Sans compter qu’ils reçoivent l’affection de leurs bienfaiteurs, qui avouent s’attacher à eux, même s’ils leur souhaitent d’être définitivement adoptés. Ils sont également castrés, car les fondateurs de l’association, qui rejettent l’idée de l’euthanasie, sont convaincus que c’est le meilleur moyen de réduire l’acuité du problème des animaux abandonnés. Afin d’assurer tous ces soins, la collaboration avec des vétérinaires s’impose pour BETA. La même scène se répète dans l’abri pour chats, où plus d’une soixantaine de matous cohabitent (les chatons sont placés chez les vétérinaires, pour éviter qu’ils contractent des maladies du fait de leur proximité avec les chats adultes). Ces animaux, comme l’explique Marguerite Shaarawi, l’une des cofondatrices s’occupant des chats, ont été recueillis, à l’instar des chiens, le plus souvent dans la rue, blessés ou mal en point. « L’adoption des chats est plus fréquente que chez les chiens, mais c’est celle des chatons qui l’emporte, alors que nous aurions aimé que les gens s’intéressent également aux adultes », explique-t-elle. Ainsi, une trentaine de chats ont été relogés depuis le début du travail de l’association. Dans les deux cas, les volontaires de l’association rendent visite aux futurs propriétaires de l’animal, avant l’adoption et après celle-ci, pour s’assurer des conditions dans lesquelles il vit. Besoin de dons et de volontariat Quand le groupe de jeunes fondateurs a décidé de se lancer dans l’aventure de BETA, il était loin de se figurer qu’une action d’une grande générosité allait comporter des difficultés considérables. Aujourd’hui, qu’il s’agisse de l’abri pour chats ou pour chiens, il existe une impossibilité d’accueillir de nouveaux animaux, même si les cas ne manquent pas. « Nous ne pouvons recommencer à accepter des chiens qu’après vingt adoptions au moins », dit Mme Lavoie. Les difficultés sont également d’ordre financier, puisque le groupe a accumulé des dettes d’environ 30 000 dollars, que les quelques activités de collecte de fonds n’arrivent pas à combler, selon elle. « Nous appelons tous ceux qui le désirent et le peuvent à faire des donations, qui sont notre seule source de financement », poursuit-elle. Ces donations peuvent éventuellement être régulières, sous forme d’un parrainage. L’autre nécessité, pour la bonne marche du sauvetage des chiens et chats, est l’adoption (moyennant des frais modestes), qu’elle soit définitive ou temporaire, en attendant de placer l’animal dans une maison. Pour les donations ou l’adoption, il faut se référer au site Internet de l’association pour y trouver les détails et les formulaires à remplir : http://beta.beirut.com. Il existe également une caisse de donations à la clinique du Dr Ali Hamadé, à Hamra. Quant aux chatons, Mme Shaarawi indique qu’il y en a plusieurs qui attendent l’adoption. Pour les personnes intéressées, il est possible d’envoyer un mail à animals@beirut.com ou se rendre à la Pet Veterinary Clinic à la rue Makdessi, Hamra. Une autre façon d’épauler l’ONG, notamment pour ceux qui apprécient le contact avec les animaux, est de participer à son activité en tant que volontaire (pour des missions différentes, certaines en contact direct avec les animaux, d’autres pas, comme l’indique le site Internet). Des sessions ont même été organisées dans des écoles pour encourager les jeunes à consacrer un peu de leur temps à s’occuper des chiens et chats dans les abris. Par ailleurs, un problème urgent continue de tarauder l’association : celui du terrain sur lequel se trouve le chenil. « Nous payons très cher chaque mois pour la location de ce terrain, qui sera bientôt à proximité d’une autoroute, explique Mme Lavoie. Nous serions très heureux de trouver un terrain dont la location serait moins chère, ou qui nous serait offert éventuellement, ce qui nous permettrait d’apporter des améliorations au niveau des soins prodigués aux animaux. » Enfin, pour participer au bien-être des animaux des deux abris, une autre contribution est possible, celle de fournir des accessoires de toutes sortes pour chats et chiens. Suzanne BAAKLINI
C’est tout naturellement que les neuf cofondateurs de l’association BETA (Beirut for the Ethical Treatment of Animals), vouée au sauvetage et à la promotion des droits des animaux, se sont rencontrés : dans les cliniques de vétérinaires, en essayant de sauver des chiens et des chats, pour la plupart abandonnés par leurs maîtres ou blessés, de la misère de la rue et de la souffrance....