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Actualités - REPORTAGE

JOURNÉE MONDIALE DE L’INFIRMIÈRE - Cérémonie au palais de l’Unesco pour marquer l’événement Les effectifs des agents de santé sont largement insuffisants, déplorent l’OMS et le ministère de la Santé

La Journée mondiale de l’infirmière, célébrée le 12 mai, a été une occasion de plus pour les organismes s’occupant de la santé publique dans le monde de réitérer le respect qu’ils portent au corps infirmier, un des principaux maillons du système de santé de tout pays. Une journée qui a également été l’occasion de soulever les problèmes qu’ils rencontrent et qui rejoignent, dans le fond, les grands chapitres du rapport annuel sur la santé dans le monde publié par l’Organisation mondiale de la santé, le 7 avril dernier. Plus qu’un simple aide-soignant, l’infirmier(ère) est désormais un partenaire principal et actif dans la mise en place d’une politique de santé. C’est ce qu’a affirmé le ministre de la Santé, Mohammad Khalifé, au cours du séminaire organisé vendredi dernier par l’Ordre des infirmiers(ères) du Liban, au palais de l’Unesco, pour marquer la Journée mondiale de l’infirmière. Une journée au cours de laquelle Nohad Doumit et Darine el-Hajj, de l’Université américaine de Beyrouth, et Marlène Bassil, de l’hôpital Notre-Dame du Liban, ont été décorées meilleures infirmières pour l’année 2006. « Le nombre de médecins au Liban est supérieur à celui des infirmières, déplore le Dr Khalifé. Ce qui n’est pas normal. Si cette situation se poursuit, les retombées se ressentiront sur l’ensemble des politiques de santé. Le personnel de la santé au Liban est en pénurie. Rien que dans le secteur public, nous aurons besoin de milliers d’infirmiers(ères) dans les deux prochaines années, d’autant que nous compterons quelque 2 500 lits répartis sur 28 hôpitaux gouvernementaux. » Le Dr Khalifé a de même insisté sur la nécessité de mettre au point « une stratégie nationale pour résoudre les problèmes principaux », en collaboration notamment avec l’Ordre des infirmiers(ères) et le syndicat des propriétaires d’hôpitaux privés. Il note, dans ce cadre, l’importance « d’œuvrer pour améliorer les conditions de travail » du personnel de la santé. La présidente de l’Ordre des infirmiers(ères) du Liban, Ursula Rizk, a pour sa part rappelé les principales réalisations de l’Ordre depuis sa création, il y a près de trois ans, insistant par la même occasion sur les principales revendications du corps infirmier. Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé, Jaouad Mahjour, a, quant à lui, mis l’accent sur le rôle de l’infirmier(ère) dans l’éducation à la santé, précisant que le slogan de la Journée mondiale de l’infirmière rejoint dans le fond celui de la Journée mondiale de la santé, dédiée aux agents de santé. « Travailler ensemble pour la santé » À l’occasion de cette journée, célébrée le 7 avril, l’OMS a déploré dans son rapport annuel sur la santé dans le monde « la pénurie de personnel de santé », ce qui empêche les systèmes de santé dans « cinquante-sept pays d’assurer des interventions vitales, comme la vaccination des enfants, les soins prénatals et obstétricaux, ou encore le traitement du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose ». Mais aussi de combattre efficacement les maladies chroniques et de faire des progrès dans le domaine de la santé. Intitulé « Travailler ensemble pour la santé », le document de l’OMS souligne la nécessité « d’investir davantage pour améliorer les conditions de travail du personnel de santé, redynamiser les établissements d’enseignement et anticiper les besoins ». Selon le rapport, il manque plus de quatre millions de médecins, d’infirmières, de sages-femmes, d’administrateurs et d’agents de santé publique pour répondre aux besoins de ces pays, dont 36 sont situés en Afrique subsaharienne. Cette région ne compte en effet que 3 % des agents de santé dans le monde alors qu’elle abrite 11 % de la population mondiale et enregistre 24 % de la charge mondiale de morbidité. « Tous les pays se doivent de mieux prévoir leurs effectifs de médecins, d’infirmières et de personnel d’appui, de mieux les former, de mieux les employer et de leur offrir de meilleures conditions de travail », insiste le rapport de l’OMS, constatant que « dans l’ensemble du monde en développement, les agents de santé sont confrontés à des difficultés économiques, à la détérioration de l’infrastructure de la santé et à des troubles sociaux ». Dans de nombreux pays, « ils sont aussi victimes de l’épidémie de VIH/sida ». Le rapport note de même qu’il est prouvé que le taux de survie des nourrissons, des enfants et des mères augmente lorsque le nombre des agents de santé augmente lui aussi par rapport à la population, sachant que dix millions de décès sont enregistrés chaque année des suites de maladies infectieuses et des complications de la grossesse et de l’accouchement. « Un grand nombre de ces décès pourrait être évité s’il y avait plus d’agents de santé », remarque l’OMS dans son rapport. Un plan décennal L’organisation onusienne présente par ailleurs un plan d’action décennal pour remédier à la crise et lance un appel aux responsables nationaux pour « formuler et appliquer sans plus tarder des stratégies de développement des ressources humaines pour la santé, avec le concours de donateurs internationaux ». L’OMS estime ainsi dans le document annuel sur la santé que pour faire face à cette crise, il faudrait investir dès à présent de façon plus directe. « Pour former et rémunérer les quatre millions de soignants nécessaires, le budget de la santé devra augmenter d’au moins 10 dollars par personne et par an, dans les cinquante-sept pays les plus durement frappés par la pénurie, affirme le rapport. Réaliser cet objectif en vingt ans, c’est ambitieux, mais faisable. » Le financement de ce projet exigera, à la fois des pays eux-mêmes et de leurs partenaires internationaux, des fonds importants, prévisibles et spécialement destinés à cet usage, poursuit le rapport, plaidant en faveur d’initiatives rapides et novatrices visant une plus grande efficacité. Les programmes de lutte contre le VIH/sida, à titre d’exemple, ainsi que contre la tuberculose et d’autres maladies prioritaires.
La Journée mondiale de l’infirmière, célébrée le 12 mai, a été une occasion de plus pour les organismes s’occupant de la santé publique dans le monde de réitérer le respect qu’ils portent au corps infirmier, un des principaux maillons du système de santé de tout pays. Une journée qui a également été l’occasion de soulever les problèmes qu’ils rencontrent et qui...