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France - L’ancien espion refuse de se rendre à sa convocation par les juges Affaire Clearstream : Rondot dédouane les politiques et charge Gergorin et Lahoud

Une interview dans le Journal du Dimanche (JDD) du général Philippe Rondot marque un nouveau coup de théâtre dans l’affaire Clearstream, le militaire – un témoin-clé dans l’affaire – dédouanant totalement le président et le Premier ministre français, Jacques Chirac et Dominique de Villepin, et chargeant Imad Lahoud, directeur scientifique chez EADS, et surtout Jean-Louis Gergorin, vice-président démissionnaire d’EADS. M. Rondot, qui annonce qu’il ne se rendra pas aux nouvelles convocations des juges, désigne clairement MM. Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud comme étant les principaux instigateurs de cette « machination ». « Mon sentiment, c’est que Jean-Louis Gergorin est à l’origine de l’affaire avec Imad Lahoud et que Dominique de Villepin était de bonne foi », affirme Philippe Rondot. Le JDD accompagne cette entrevue de photographies récentes du militaire. Le général Rondot a reçu en novembre 2003 de M. Gergorin des listings de comptes de Clearstream compromettants, notamment pour des hommes politiques – dont le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy – qui y apparaissaient, et se sont avérés truqués. De son côté, Imad Lahoud est l’un des seuls à avoir eu entre les mains des listings de l’institution financière luxembourgeoise alors qu’on ignore toujours quand ces noms ont été ajoutés et par qui. Aux juges d’instruction Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, M. Rondot confiait le 28 mars que Dominique de Villepin lui avait demandé « sur instruction » de Jacques Chirac d’enquêter sur toutes les personnalités, y compris Nicolas Sarkozy, lors d’une réunion le 9 janvier 2004 au Quai d’Orsay. Dans le JDD (propriété du groupe Lagardère, également actionnaire d’EADS), l’ancien as du renseignement fait machine arrière : M. de Villepin ne lui a jamais demandé « d’enquêter » sur son rival ou « d’autres hommes politiques ». Selon Philippe Rondot, le Premier ministre « était embarrassé de voir que nous nous étions engagés dans une enquête » où était apparu le nom de Nicolas Sarkozy, « pouvant laisser croire qu’on enquêtait sur lui ». Mais alors que M. Rondot avait très vite informé M. de Villepin de ses « doutes » sur l’authenticité des listes, ce dernier, devenu ministre de l’Intérieur, a demandé une autre enquête à la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage). « Jean-Louis Gergorin (très proche de M. de Villepin) était très persuasif et semblait lui-même persuadé de la véracité de l’affaire », estime M. Rondot. Le général disculpe aussi Jacques Chirac qui ne lui « a jamais donné d’instructions au téléphone ». Évoquant le supposé « compte caché » du président au Japon, il estime que c’est un « mauvais procès » fait à M. Chirac et « sur lequel les juges » l’ont « harcelé ». Les notes que le général a prises en 2004 et 2005, publiées vendredi dans Le Monde, étaient accablantes pour les deux têtes de l’Exécutif qui semblaient être les auteurs d’une conspiration visant le candidat déclaré à la présidentielle de 2007, M. Sarkozy. Le général Rondot les relativise, n’y voyant que des « verbatim, des notes de synthèse ». « La presse choisit de n’en publier que certains extraits à des fins douteuses, pour mettre en cause le président de la République, Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie », dénonce-t-il, ajoutant : « Trop de fuites, trop de manipulations. » Hier, Le Monde s’en est défendu : « Dans une affaire d’État comme l’est devenue Clearstream, invoquer le secret de l’instruction revient à réserver l’accès aux informations aux seules personnalités du pouvoir concernées et à en priver les citoyens », a commenté le président du directoire du Monde, Jean-Marie Colombani. M. Rondot tient par ailleurs M. Sarkozy pour « une victime » dont le nom apparaît « tardivement » dans une liste. « Il s’agit d’une calomnie. Mais de là à dire qu’il était une cible, je n’en sais rien », dit-il encore, répétant qu’il lui « avait fait passer un message » pour l’alerter, ce qu’a démenti le ministre de l’Intérieur. M. Rondot a donc décidé de ne pas répondre aux convocations des juges les 18 et 22 mai. « Si on veut m’y conduire de force, ce qui est vraisemblable, je refuserai de répondre aux questions qui me seront posées », avertit-il. Le général Rondot affirme qu’il a été « considéré comme un voyou » et « menacé » lors de sa première audition. Il dément absolument avoir « eu un contact avec l’Élysée, Matignon ou le ministère de la Défense au cours des dernières semaines », contrairement aux déclarations de son confident, le journaliste Stéphane Denis. En soirée, TF1 a diffusé une interview de M. Lahoud, réalisé il y a quelques jours, dans laquelle il affirme ne pas être le « Corbeau ». En outre, son avocat a indiqué à l’AFP que M. Lahoud a été hospitalisé hier matin à cause de la « forte pression » qu’il subit dans cette affaire.
Une interview dans le Journal du Dimanche (JDD) du général Philippe Rondot marque un nouveau coup de théâtre dans l’affaire Clearstream, le militaire – un témoin-clé dans l’affaire – dédouanant totalement le président et le Premier ministre français, Jacques Chirac et Dominique de Villepin, et chargeant Imad Lahoud, directeur scientifique chez EADS, et surtout...