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EXPOSITION À la galerie Alice Mogabgab, jusqu’au 31 mai Stéphane Érouane Dumas, peintre de l’équilibre et des tensions

Jeunes pousses et vieux troncs, pommiers en fleurs ou chênes feuillus ; c’est toute la transmission de la vie qui est célébrée sur les toiles de Stéphane Érouane Dumas. Le monde floral reçu en héritage qui s’affiche à la galerie Alice Mogabgab jusqu’au 31 mai. Comme ses chênes, la peinture de Dumas est implacable, solide, obstinée. Comme ses pommiers fleuris, elle dissémine des touches légères et vaporeuses. Et comme ses arbres inclinés, penchés, elle évoque la fragilité. Tout dans cette nature invite à la contemplation. Stéphane Érouane Dumas n’impose pas de discours, rejette tout bavardage. Chez lui, tout est suggéré, insufflé. À l’ombre de ces arbres, le silence s’établit, tant dans le feuillage touffu des chênes, reproduit par des couches d’épaisseur (« de sédimentation », selon Françoise Monnin) que dans le grouillement des fleurs vives ou plutôt vivantes. Car s’il y a un dialogue qu’il faudrait retenir dans ses toiles, c’est bien celui de la vie. Une fois achevées les études à l’Académie Julian et à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, Dumas partage son temps entre la capitale et la Haute-Normandie, d’où il ramène des impressions et des émotions toujours renouvelées. Calme et trouble C’est dans ses derniers travaux en date que le peintre du minéral et du végétal présente sa propre vision des falaises, des rocs, des troncs et des feuilles. En effleurant à peine la toile de constellations colorées ou la pressant de teintes alourdies et denses, ses œuvres se couvrent d’une couleur intimiste et sacrée qui enveloppe les êtres et incite parfois à une « posture mystique.» On pourrait ressentir de prime abord un certain apaisement, un calme intérieur, mais en s’attardant plus longtemps devant la toile, on perçoit l’animation, la vie qui bat à pleins poumons. Dumas lui-même fait remarquer : « Tout le monde trouve ma peinture sereine, moi j’y vois plutôt un grouillement assez agité. » Équilibre et tensions ; harmonie de couleurs (dans ces camaïeux de verts nuancés, diversifiés), mais également vertige de taches floconneuses suscité par la toile Printemps ; calme et trouble à la fois. Tout contribue chez Dumas à l’intériorisation, la réflexion. Dans ces chênes qui occupent tout l’espace de la toile jusqu’à susciter l’étouffement et l’asphyxie, ou dans ces frêles pommiers inclinés où l’air circule librement, Stéphane Érouane Dumas dilate ou concentre le regard. L’œil se retrouve captif de la toile sans chercher à comprendre s’il y a une vie au-delà de ces horizons que l’artiste a soigneusement délimités. Mis en confiance par cette nature enveloppante, on ne tarde pas à comprendre que le grand voyage ne fait que commencer. Pour Dumas, la vie n’est pas tellement un long fleuve tranquille. Colette KHALAF
Jeunes pousses et vieux troncs, pommiers en fleurs ou chênes feuillus ; c’est toute la transmission de la vie qui est célébrée sur les toiles de Stéphane Érouane Dumas. Le monde floral reçu en héritage qui s’affiche à la galerie Alice Mogabgab jusqu’au 31 mai.
Comme ses chênes, la peinture de Dumas est implacable, solide, obstinée. Comme ses pommiers fleuris, elle dissémine...