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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE - Un grand rendez-vous pour enfants Voulez-vous jouer avec Shakespeare à la Folger Library?

WASHINGTON -Irène MOSALLI Qu’il y ait quelque chose de pourri au royaume du Dannemark, que l’on veuille échanger son royaume contre un cheval, qu’il faille être ou ne pas être…Il n’est pas nécessaire que les tout jeunes se posent ce genre de questions pour comprendre et apprécier celui qui les a formulées. Pour preuve, une exposition organisée par la Folger Library à Washington sous le titre « Des gars et des filles en or : Shakespeare pour enfants ». Précisons que la Folger library (un don de Henry Clay Folger et de son épouse Emily) est la plus grande bibliothèque au monde consacrée à Shakespeare et à son œuvre, et que depuis sa création en 1932, elle organise en permanence des activités autour du célèbre dramaturge anglais. Aujourd’hui donc, elle laisse venir à lui les enfants qui pourront le découvrir sous un angle attrayant et haut en couleur, tel que conçu à leur intention à travers le temps. Car, depuis le XVIIIe siècle, les adultes se sont préoccupés d’adapter ses œuvres à la compréhension des jeunes lecteurs, disposant pour cela d’un matériau de base adéquat : fées, sorcières, princes et princesses, îles enchantées, forêts mystérieuses et autres songes d’une nuit d’été. Langage truculent d’époque L’exposition s’ouvre par une série de livres contant l’histoire de Shakespeare, de ses enfants et de son théâtre. Puis, on peut voir une réplique d’un pupitre de l’école de Strantford qu’il a fréquentée, une maquette en papier du Globe Theater où il se produisait et des « hornbooks » (parchemins collés sur des plaquettes en bois), conçus à l’intention des petits. Pleins feux ensuite sur les diverses éditions des pièces de théâtre du célèbre dramaturge mises à la portée des enfants. Les plus anciennes datent de 1807, et portent les signatures de Charles et Mary Lamb, qui s’étaient faits les conteurs de l’auteur de Hamlet. On trouve aussi des spécimens scolaires avec explications de textes et questionnaires d’examens : les uns publiés en 1909 pour la Manhattan School et d’autres, de 1933, pour une école japonaise avec le texte en anglais et des notes explicatives en japonais. Les plus récents dans ce domaine sont les ouvrages des écoles d’Oxford et de Cambridge. Pour une approche plus divertissante, il y a les livres illustrés qui remontent au XVIIIe siècle. Très remarqué dans cette section, un ouvrage devenu rare des années 1720 qui faisait partie de la bibliothèque familiale qu’un enfant pouvait décorer avec des dessins. Et, plus près de nous, c’est Shakespeare en bandes dessinées. Les jouets ont été un très bon véhicule, et cette tradition ne s’est pas interrompue puisque même la poupée Barbie s’est laissé tenter par les atours de « Juliette ». Tout cela pour que les jeunes ne soient pas intimidés par les écrits d’un prestigieux écrivain qu’ils pensent trop savant pour eux. Dans cet esprit, on les a initiés au langage truculent employé à l’époque et dont Shakespeare a émaillé ses dialogues, telle cette insulte : « Toi, à l’œil couleur d’oignon pourpre, crapaud, va ! » Ou encore « Espèce d’imbécile à la cervelle d’argile ! » À la question « Voulez-vous jouer avec Shakespeare ? » ils ne pourront plus répondre « non ».
WASHINGTON -Irène MOSALLI

Qu’il y ait quelque chose de pourri au royaume du Dannemark, que l’on veuille échanger son royaume contre un cheval, qu’il faille être ou ne pas être…Il n’est pas nécessaire que les tout jeunes se posent ce genre de questions pour comprendre et apprécier celui qui les a formulées. Pour preuve, une exposition organisée par la Folger Library à...