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SCIENCES - Don de la police fédérale allemande au gouvernement libanais en 2001 Le laboratoire génétique des FSI, dernier-né du département de la police technique et scientifique

Désormais, rarissimes seront les dossiers criminels qui continueront à constituer un mystère pour les Forces de sécurité intérieure (FSI). Grâce à leur nouveau laboratoire génétique, tous les secrets seront décodés. Des suspects seront innocentés et d’autres déclarés coupables, la marge de doute étant presque nulle. Opérationnel depuis mars dernier, le laboratoire génétique des FSI est un don de la police fédérale allemande fait en 2001. Il n’a toutefois été inauguré que depuis près de trois mois, le temps de former les agents des FSI aux techniques de prélèvement des traces biologiques, de leur conditionnement et de leur transfert au laboratoire, pour éviter leur contamination. Sans oublier, bien évidemment, « les formalités administratives et légales compliquées qui ont retardé l’achat de certains équipements nécessaires pour le bon fonctionnement du travail », comme le souligne le général Hicham el-Awar, chef du département de la police scientifique aux FSI. Situé à la caserne Hélou, le laboratoire génétique des FSI est rattaché à la police scientifique, un sous-département de la police judiciaire, duquel relèvent également les bureaux des scènes de crime, de l’identité judiciaire, des explosions, ainsi que le bureau du contrôle des chiens policiers. Dirigé par le colonel Assaad Nohra, chef du bureau des laboratoires de la justice technique et scientifique, le laboratoire génétique compte six scientifiques. Il vient compléter le bureau des laboratoires de la police technique et scientifique qui regroupe au total trente scientifiques répartis sur sept sections : biologie et chimie, analyse de fibres textiles, balistique, analyse de documents, analyse spectrale, mécanique, ainsi que développement et tirage photographiques. La mission de l’équipe du laboratoire, comme l’explique le colonel Nohra, consiste à étudier les traces biologiques relevées sur la scène du crime (meurtre, viol, vol…) par les agents de la police scientifique (au total quelque 100 agents travaillent dans les différents bureaux des scènes de crime à Beyrouth, Baabda, Saïda, Zahlé et Tripoli). L’équipe procède par la suite à leur analyse afin d’en déterminer les caractères génétiques, ce qui permet d’établir ou de rejeter leur appartenance à un suspect. « L’identification par les empreintes génétiques d’un criminel est la plus importante découverte scientifique à avoir été introduite dans la science médico-légale vers la fin des années 1980 », affirme le général Awar, qui poursuit : « À l’heure actuelle, le rôle du laboratoire se limite exclusivement à l’identification des empreintes génétiques nécessaires pour résoudre un homicide quelconque. Nous n’effectuons aucune analyse qui vise à prouver la paternité, à moins qu’elle ne soit liée à un crime. Encore moins, des analyses d’ossements dégradés, d’autant que cela nécessite des techniques et des logiciels très sophistiqués, ainsi qu’une certaine expertise que l’équipe du laboratoire n’a pas encore acquise. » Une marge d’erreur réduite En quoi ce laboratoire facilite-t-il la tâche des FSI ? « Les résultats des analyses aident à dévoiler la vérité lors des enquêtes, répond le colonel Nohra. Le suspect n’aura plus la possibilité de nier un crime, puisque les preuves scientifiques l’inculpent. Ce genre de test ne laisse pas lieu au doute, d’autant que la marge d’erreur est réduite à moins de 0,5 %. De plus, aucune scène de crime ne peut plus être laissée sans traces. Celles-ci peuvent en fait être relevées de partout et à partir de presque rien. Il suffit d’un cheveu, de la sueur trouvée sur un t-shirt, une chemise ou n’importe quel autre vêtement, de la salive laissée sur un mégot de cigarette, d’un tissu humain… pour définir la carte d’identité génétique d’un criminel. » Et le général Awar de renchérir : « Pour éviter que l’un des agents des FSI ne soit faussement inculpé s’il laisse, par mégarde, une trace de lui sur la scène du crime, nous avons reconstitué leur empreinte génétique. Nous ne pouvons toutefois pas effectuer ces tests à tous les agents des FSI ou à tous les volontaires de la Croix-Rouge libanaise sur l’ensemble du territoire. Cela est très coûteux. Nous allons, par ailleurs, commencer par constituer notre propre base de données qui permettra d’élucider des mystères qui entourent des crimes commis il y a plusieurs années. » Et le général Awar de conclure : « J’aimerais, à cette occasion, appeler les Libanais dont la curiosité l’emporte sur le bon sens à ne pas s’approcher d’une scène de crime parce que cela rend notre tâche plus difficile. Parfois, ils laissent eux-mêmes des traces, ce qui les rend des suspects dans un crime dont ils sont absolument innocents. » Nada MERHI
Désormais, rarissimes seront les dossiers criminels qui continueront à constituer un mystère pour les Forces de sécurité intérieure (FSI). Grâce à leur nouveau laboratoire génétique, tous les secrets seront décodés. Des suspects seront innocentés et d’autres déclarés coupables, la marge de doute étant presque nulle.
Opérationnel depuis mars dernier, le laboratoire...