Les ciné-clubs

Rosetta, de Luc et Jean-Pierre Dardenne (1999) Palme d’or au Festival de Cannes 1999. Pour Rosetta, comme plus tard avec Morgan Marinne pour Le fils, les frères Dardenne ont choisi de recruter une jeune vedette non professionnelle en la personne d’Émilie Dequenne. « Il était hors de question de choisir une comédienne professionnelle pour éviter de faire écran entre le public et le film. On cherchait une personne, pas un personnage. Le titre, c’est un prénom. Le prénom doit faire le film », explique Luc Dardenne dans le dossier de presse. Ce film marqua d’ailleurs un véritable tournant dans la vie de la jeune fille puisqu’elle entama sérieusement une carrière de cinéma. Rappelons d’ailleurs que pour ce rôle, Émilie Dequenne a été récompensée par le prix d’interprétation féminine (ex aequo avec Séverine Caneele pour L’humanité). En 2000, l’actrice s’est également vu décerner le prix du meilleur espoir féminin par l’Association des critiques de film de Chicago. Retour à Rosetta. Le film suit le quotidien d’une enfant victime de la fracture sociale. Les cinéastes prennent le parti de ne jamais céder à l’explication, obligeant ainsi les spectateurs à construire leur propre hors-champ. Bien que cette « radicalité » puisse déranger certaines personnes, le caractère brute, sec et ultraréaliste du film ne peut que nous saisir. L’histoire : chaque jour Rosetta part au front à la recherche d’un travail, d’une place qu’elle trouve, qu’elle perd, qu’elle retrouve, qu’on lui prend, qu’elle reprend, obsédée par la peur de disparaître, par la honte d’être une déplacée. Elle voudrait une vie normale, comme eux. Avec Émilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Anne Yernaux, Olivier Gourmet et Bernard Marbaix. Ciné-club de l’ESA, mardi 16 mai à 20h30 Le cousin, d’Alain Corneau (1996) Corneau se tourne ici vers l’univers de la police. Au programme, scénario solide et suspense servis par des acteurs à la hauteur, bien qu’à contre-emploi. Patrick Timsit et Alain Chabat nous dévoilent effectivement une autre facette de leur jeu, ce qui ne les empêche pas pour autant d’être totalement crédibles. L’histoire : un flic ne peut être bon s’il n’a pas un cousin, comprenez par là un indic. Partant de ce postulat, Delvaux cherche, même en s’arrangeant avec la loi, à garder Nounours, son indic, avec lequel il entretient de bons rapports. Avec Alain Chabat, Patrick Timsit et Marie Trintignant. CCF, salle Montaigne, mercredi 17 mai à 19h15 PAR DYMA DEMIRDJIAN