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Actualités - CHRONOLOGIE

Grande-Bretagne - Revers électoral majeur pour les travaillistes Blair remanie son gouvernement à la hâte et en profondeur

Le Premier ministre britannique, Tony Blair, a remanié en profondeur dès hier matin son gouvernement, sans attendre les résultats définitifs d’élections locales qui ont été calamiteuses pour sa majorité. Le ministre de l’Intérieur, Charles Clarke, évincé, a été la principale victime de la manœuvre éclair de M. Blair pour reprendre la main. Les travaillistes, déjà battus aux élections locales de 2002 et 2004, ont perdu jeudi 302 sièges supplémentaires, selon les résultats de 170 des 176 collectivités où l’on a voté. Les conservateurs en ont gagné 287 et les libéraux-démocrates 23 nouveaux. Le British National Party (BNP, extrême droite) n’a pas réussi la percée attendue, même s’il gagne 26 sièges selon le même échantillon quasi définitif. La défaite des travaillistes est plus large que dans les pires prévisions faites par la presse en début de semaine, tout comme l’embellie des conservateurs est au-delà de ce qu’attendait publiquement David Cameron, le nouveau dirigeant de la première formation de l’opposition. M. Clarke, empêtré depuis 2 semaines dans la controverse sur le sort de 1 023 ex-détenus étrangers, a ainsi été mis hors jeu. Leur expulsion devait être envisagée après qu’ils eurent purgé leur peine, mais ils ont été oubliés par l’administration pénitentiaire et se sont évanouis dans la nature. M. Clarke a refusé les offres d’autres départements ministériels et regagne les bancs des Communes. Il est remplacé par le ministre sortant de la Défense, John Reid, crédité d’une bonne tenue de son ministère. Jack Straw a quitté de son côté le ministère des Affaires étrangères qu’il détenait depuis 2001, mais sa nouvelle fonction de ministre des Relations avec les Communes est stratégique : c’est de lui que dépendra la poursuite harmonieuse du programme de réformes de la législature. Cette nomination est, en elle-même, une indication qu’il n’y aura pas de pause dans les réformes. Le porte-parole de M. Blair a refusé d’indiquer pourquoi M. Straw a été démis de ses fonctions. Certains analystes jugent possible que des divergences l’aient opposé à M. Blair sur des questions-clés comme l’Iran. « Blair est réticent à l’idée d’exclure publiquement (une action militaire) alors que Straw l’a fait à plusieurs reprises », indique l’un d’eux. Une femme, Margaret Beckett, occupera pour la première fois le Foreign Office. Mme Beckett, 63 ans, ancienne ministre de l’Environnement, arrive auréolée de la réussite du sommet de Montréal sur le changement climatique. M. Blair lui a adjoint un poids lourd du Labour, l’ancien ministre de la Défense Geoff Hoon, pour s’occuper des Affaires européennes, un poste créé hier. Le chef du gouvernement a aussi promu des jeunes, les anciens secrétaires d’État David Milliband et Douglas Alexander, tous deux âgés de moins de 40 ans, qui deviennent respectivement ministre de l’Environnement et ministre des Transports. Le vice-Premier ministre John Prescott, ridiculisé par sa liaison très médiatisée avec sa secrétaire, reste à son poste, mais celui-ci est vidé de toute substance. C’est une autre trentenaire, l’ancienne ministre de l’Éducation Ruth Kelly, qui reçoit les attributions de M. Prescott aux Collectivités locales et à la Fonction publique. M. Blair espère que ce soudain remaniement et son ampleur escamoteront dans les médias et l’opinion publique l’importance du revers électoral subi par le Labour. Ce n’est pas l’avis de David Cameron, le véritable vainqueur des élections : « Ce n’est pas d’un remaniement dont le pays a besoin, a-t-il dit, c’est d’un remplacement. » Le succès des conservateurs, a-t-il poursuivi, « montre qu’une alternative se construit tandis que le gouvernement s’effondre ». En effet, un sondage rendu public hier par la BBC montre que la moitié (50 %) des Britanniques veulent que le Premier ministre quitte Downing Street, d’ici à la fin 2006 au plus tard.
Le Premier ministre britannique, Tony Blair, a remanié en profondeur dès hier matin son gouvernement, sans attendre les résultats définitifs d’élections locales qui ont été calamiteuses pour sa majorité. Le ministre de l’Intérieur, Charles Clarke, évincé, a été la principale victime de la manœuvre éclair de M. Blair pour reprendre la main.
Les travaillistes, déjà battus aux...