Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

COLLECTIONS - Près de 200 œuvres présentées sur 5 000 m2 Le Palazzo Grassi de François Pinault ouvert au public

Le célèbre Palazzo Grassi à Venise, racheté et rénové en un an par le richissime François Pinault, a ouvert ses portes au public avec une exposition d’art contemporain, la première jamais consacrée à la collection personnelle de l’homme d’affaires français. «Where are we going?» (Où allons-nous ?) a été conçue par l’Américaine Alison Gingeras, 32 ans, pour dégager «les forces et l’originalité de la collection d’art contemporain de François Pinault, une des quatre ou cinq meilleures dans le monde», a-t-elle déclaré. L’exposition fait une large place à des mouvements tels que l’arte povera, le minimalisme, le post-minimalisme et le pop art. Près de 200 œuvres, toiles, sculptures, objets, vidéos, photographies, sont présentées sur 5000 m2 dans quelque 40 salles rénovées et décorées en cinq mois par l’architecte japonais Tadao Ando, dont l’action sobre et volontairement neutre est déjà saluée comme une réussite par la critique italienne. Le Palazzo, ancien centre d’exposition international de Gianni Agnelli, le fondateur et président de Fiat, a été acquis en 2005 pour 29 millions d’euros par Francois Pinault qui a voulu en un temps record redonner une nouvelle impulsion à ce palais historique construit au milieu du XVIIIe siècle au bord du Grand Canal. Des œuvres de Mark Rothko, Piero Manzoni, Donald Judd, Pierre Huyghe, Damien Hirst, Maurizio Cattelan, Bernard Frize, Urs Fisher et Rudolf Stingel se succèdent dans des salles où alternent l’obscurité nécessaire aux œuvres vidéos et les couleurs claires mettant en valeur les toiles baignées par la lumière de Venise filtrant par les hautes fenêtres. «J’ai aujourd’hui beaucoup de plaisir à inaugurer cet espace. Nous avions perdu beaucoup de temps en France mais ici, à Venise, les choses ont été beaucoup plus vite et les projets d’exposition foisonnent. Il y a du rythme. C’est plutôt mon style», a confié François Pinault. Cette inauguration apparaît comme une consécration pour l’homme d’affaires breton aux origines modestes, qui a invité à sa fête un parterre de stars et le gotha international de la politique et des affaires. Le propriétaire du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR) projetait depuis longtemps de faire partager au public sa passion de collectionneur d’art contemporain. Il avait cependant créé la consternation en France en mai 2005 en annonçant son retrait d’un projet d’établir sa fondation sur l’île Seguin, siège des anciennes usines Renault à Boulogne-Billancourt. Il avait dénoncé « les incertitudes, les longueurs, les pesanteurs » administratives dans lesquelles s’était enlisé ce projet de 150 millions d’euros. « La page Seguin est tournée définitivement et il n’y a pas actuellement de projet d’exposition à Paris», a commenté Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture, auquel François Pinault vient de confier la direction générale du Palazzo Grassi. La France ne sera cependant pas totalement boudée par la Fondation Pinault. Une exposition d’une autre partie de la collection est prévue à Lille, à la mi-février 2007, dans le grand bâtiment industriel du «Tri Postal», voisin des gares de Lille. L’exposition au Palazzo Grassi se renouvellera régulièrement, «car l’art contemporain ne peut s’exposer en permanence», a indiqué Jean-Jacques Aillagon. À partir de novembre 2006, le Palazzo Grassi accueillera une exposition sur «Picasso, la joie de vivre» avant d’effectuer un retour fin 2007 sur «l’arte povera» qui fera de nouveau largement appel à la collection François Pinault. Après le Palais Grassi, un projet tout aussi ambitieux devrait échoir prochainement à la Fondation François-Pinault: la rénovation de la «Punta de la Dogana» pour faire des anciens bâtiments de la douane un centre permanent de création et d’exposition d’art contemporain.
Le célèbre Palazzo Grassi à Venise, racheté et rénové en un an par le richissime François Pinault, a ouvert ses portes au public avec une exposition d’art contemporain, la première jamais consacrée à la collection personnelle de l’homme d’affaires français.
«Where are we going?» (Où allons-nous ?) a été conçue par l’Américaine Alison Gingeras, 32 ans, pour...